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Documentation version 3

La Romance de BibiQwertz - Chapitre IX

Rappel : Cette page a été rédigée par des joueurs du Territoire de Kiponie. En conséquence, il est possible que certaines informations soit erronées ou non mises à jour. Si vous remarquez une erreur ou un oubli, n'hésitez pas à modifier la partie correspondante.

1. Le Réveil

Dernière édition : Brumea an 187 AUC
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- Chapitre IX -

***


Floréal de l’an 38

Ce matin-là, Qwertz ouvrit les yeux. Il ouvrit les yeux et ne reconnut pas l'endroit où il se trouvait: une pièce toute blanche, et lui, dans un lit, dans une large chemise rose! Devant lui, sur une chaise, il vit une silhouette assoupie : Bibitricotin dormait. A ses pieds, Chipeur et Silver. Il vit que l'aube allait bientôt poindre et, se souvenant de l'accident alors qu'il traversait la place du marché, il comprit qu'il avait dû être emmené à l'hôpital pour des soins. Il se sentait bien... Il se leva. Sa tête tourna un peu, mais il eut la force d'aller jusqu'à une planche fixée horizontalement dans le mur. Il y trouva un vieux cahier et une plume. Il se mit à écrire.

"Le réveil

Bienheureux est l'humain qui connaitrait mon sort!
Il saurait, c'est certain, retrouver mon étoile :
Bibi ; oui, c'est bien d'elle, dont en ces mots je parle,
Idéale, immortelle, elle qui m'aima d'abord.

Touché par la brouette, elle fut mon réconfort,
Rangeant pour son poète la plume en diagonale,
Illuminant ma nuit, froidement hivernale
Comme on aide un ami qui ne va pas très fort.

On peut tout raconter sur ce sentiment-là,
Tout écrire ou chanter pour fixer sa pensée.
Il faut agir comme elle. revivre une odyssée,
Noyer la bagatelle des erreurs d’autrefois

Et passer, inquiète, ses nuits tout près de moi
Tremblant dans ma chambrette, au fauteuil adossée,
Baisant souvent mes mains à la paume pansée,
Lisant les parchemins que Qwertz lui composa.

Un matin, mon oeil s'ouvrit : il vit dormir Bibi
Et dès lors je souffris, car elle était si belle,
Hâlée, ne m'en déplaise, la jolie jouvencelle
Attendait sur sa chaise le réveil du meurtri.

Inéluctable fête : nous nous fiancerons
Réunion parfaite du charme et de la grâce...
Echevin! Viens et vois! Nous vivrons sans grimace
Dans Gypsis et ses bois car nous nous y plaisons."


Il glissa le document sous le coude de la belle, retira la chemise rose et s'habilla. Il venait avec joie de trouver quelques frusques à lui dans un coin, suspendues à un clou dans le mur. Il décida d'en savoir un peu plus et se dirigea vers la salle des médecins, laissant derrière lui la belle endormie.

***


Chipeur se réveilla en entendant la porte de la chambre se refermer. Il se redressa sur ses pattes et se mit à lécher la main de sa maîtresse. Bibitricotin se réveilla enfin. Alors qu’elle s’étirait langoureusement, elle entendit le bruit du parchemin qui tombait à terre. Elle le ramassa. Elle reconnut aussitôt l’écriture de Qwertz, regarda le lit où était censé se trouver son ami. Il était vide! Elle regarda dans la salle d’eau attenante, personne! Où était passé Qwertz? Elle sortit dans le couloir, il n’y avait personne, il était l’heure du petit déjeuner. Elle retourna dans la chambre, le parchemin à la main, ne sachant que faire. Elle reprit place dans le fauteuil et commença à lire.

Qwertz était donc sorti du coma! Pourquoi ne l’avait-il pas réveillée? Une bouffée de bonheur mêlée de tristesse l’envahit. Elle relut le poème laissé par son cher poète, répétant les derniers vers dans sa tête :

« Un matin, mon oeil s'ouvrit : il vit dormir Bibi
Et dès lors je souffris, car elle était si belle,
Hâlée, ne m'en déplaise, la jolie jouvencelle
Attendait sur sa chaise le réveil du meurtri.

Inéluctable fête : nous nous fiancerons
Réunion parfaite du charme et de la grâce...
Échevin! Viens et vois! Nous vivrons sans grimace
Dans Gypsis et ses bois car nous nous y plaisons. »


Était-ce là la façon de Qwertz de lui déclarer son amour ? Des fiançailles... Elle n’osait encore y penser. Pourtant cette idée faisait peu à peu son chemin dans son esprit. Elle ne pouvait quitter le poème des yeux. Qwertz avait tracé la première lettre de chaque vers de façon à la faire paraître plus grande, en les lisant de haut en bas elle se rendit compte que cela donnait « Bibitricotin et Bluehaired ». Elle n’avait plus aucun doute, il lui fallait retrouver Qwertz !

Elle sortit de la chambre, croisa une infirmière qui lui répondit que Qwertz avait quitté l’hôpital. Mais pourquoi était-il parti en la laissant là ? Elle se souvint de la scène qu’elle lui avait faite le jour où elle avait découvert qu’une autre avait occupé les pensées de son poète. A-t-il cru qu’elle lui en voulait toujours ? Qu’elle n’était là que par pitié ? Qu’elle n’aurait peut-être que faire de son poème ?

Elle sortit en courant de l’hôpital, Chipeur sur ses talons, se rendit chez le poète, mais il n’y avait personne. Elle descendit donc au marché, rien. Alla jusqu’au banc du 1er jour, personne là non plus. Elle revint au port, peut-être que Qwertz était allé pêcher ? Mais tous les bateaux étaient déjà partis depuis longtemps et il n’y avait pas un seul pêcheur pour la renseigner.

Dépitée, elle se rendit à la fête de Gypsis, visita tous les stands sans parler à qui que ce soit, cherchant la grande silhouette de son bien-aimé. Peine perdue ! Qwertz restait introuvable. Elle finit donc par retourner à la Buvette, il se faisait tard et elle n’y avait pas mis les pieds de la journée. En voyant sa mine triste, ses amis Shoopy, Herveve et Syrielle tentèrent de la réconforter. Craignant qu’ils ne se doutent des sentiments qu’elle éprouvait pour Qwertz, elle fit mine d’être vexée et le traita même d’ingrat ! Mais elle s’inquiétait surtout en pensant à cet imposteur qui rôdait en ville. Aussi, le lendemain elle envoya un pigeon voyageur à la Buvette pour dire qu’elle serait absente. Il fallait qu’elle retrouve Qwertz, coûte que coûte.

***


Une fois sorti de l'hôpital, Qwertz eut envie de prendre l'air. Il venait de passer plusieurs mois allongé entre quatre murs dans une chemise horrible : ils auraient au moins pu le vêtir d'une tunique bleue ! Il quitta la ville par la grande route du sud, en direction de Pyrrit puis tourna assez rapidement vers l'ouest afin de se retrouver sur les flans des Crêts de Kermesite. Il était seul dans un paysage magnifique, et prit le temps de remplir correctement ses poumons d'air frais.

Puis, il pensa à Bibi... Depuis le temps, elle avait dû se réveiller et peut-être s'était-elle mise à sa recherche. Il serait sage de rebrousser chemin, mais la nuit tombait déjà.




Chapitre VIII - La Romance de BibiQwertz - Chapitre X