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Documentation version 3

La Romance de BibiQwertz - Chapitre III

Rappel : Cette page a été rédigée par des joueurs du Territoire de Kiponie. En conséquence, il est possible que certaines informations soit erronées ou non mises à jour. Si vous remarquez une erreur ou un oubli, n'hésitez pas à modifier la partie correspondante.

1. Partie sans titre

Dernière édition : Diona an 117 AUC
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- Chapitre III -

***


Le lendemain matin, Qwertz se leva de bonne heure et descendit jusqu'au fleuve Cinabr pour prendre un bain dans le courant frais. Lorsqu'il fut sec, il remonta chez lui, se tartina le corps de graisse de licorne (la plus délicieuse odeur), noua ses longs cheveux bleus en un épais catogan en lissant sa tignasse rebelle sur son crâne et enfila un bel habit pourpre qu'il avait ramené de son dernier voyage à Kipie. Il se mit ensuite à son écritoire et traça quelques mots pour son amie.

"Ma très chère Bibi,

La promenade que nous avons faite hier soir m'a renforcé dans mon sentiment. Lorsque je t'ai laissée, sur le pas de ta porte, j'ai vu dans ton regard une étincelle passer. Ce fut là pour moi le signe que ton coeur aussi est imbibé de tendresse à mon égard.

Il me serait très agréable de continuer à converser avec toi en cette belle journée. Je serai dans mon jardin, où je cultive quelques plantes qui me servent à fabriquer des colorants pour mes encres (l'encre de seiche seule ne me suffit pas). Les fleurs alentours m'aideront à t'attendre car leur parfum me rappelle ta fraîcheur. Rejoins-moi au plus tôt. Nous pourrions aller pêcher ensemble...

Bien amicalement, Qwertz"


Il attrapa un pigeon (d'un joli vert tendre, la couleur des yeux de sa belle) et y attacha le minuscule billet. L'oiseau s'envola tout droit vers la colline de Bibi. Qwertz contourna alors sa maison et, en attendant la venue de son amie, il médita en se promenant silencieusement entre les plantes aromatiques et les fleurs tinctophores.

La chaumière de Bibitricotin brillait comme un kipon neuf. Elle sentit Chipeur lui lécher la joue pour la réveiller, elle se leva donc, il était presque l’heure du déjeuner. Elle prit un bon bain chaud, parfumé grâce aux pétales de médiplantes qu’elle cultivait dans son jardin, enfila une tunique blanche et alla préparer le déjeuner de Chipeur. Elle coupait quelques quartiers de pommes, quand un pigeon d’une belle couleur vert tendre, passant par la fenêtre grande ouverte par ce matin ensoleillé, vint se poser sur la table.

Elle prit délicatement le petit bout de parchemin accroché à sa patte. Qwertz l’invitait à le rejoindre. Les battements de son cœur s’accélérèrent, ses mains se mirent à trembler. Elle ne savait que faire. Elle décida d’aller faire un tour à la Taverne afin de trouver un peu de réconfort en buvant un kipocafé bien corsé.

Il n’y avait pas grand monde à la Taverne, une fois son kipocafé avalé, elle se dirigea vers l’endroit où Qwertz, quelques jours plus tôt, lui avait offert un poème. Elle s’installa sur le banc, face à la mer. Le mouvement des vagues avait un effet calmant, relaxant. Bibitricotin ferma les yeux et dût s’assoupir quelques instants car une pluie fine l’éveilla. Le temps avait brusquement changé. Elle se leva et marcha rapidement vers sa chaumière, elle passa près du port, puis prit la route qui remontait vers les collines. Arrivée à la croisée de la route qui menait à Koryndon, elle regarda vers le Nord, pensa que Qwertz s’était lassé de l’attendre. La pluie redoublait d’intensité, elle restait là, maudissant sa propre lâcheté. Non, elle n’irait pas le rejoindre, c’était au-dessus de ses forces. Elle prit la route sur sa gauche, et alors que des larmes se mêlaient aux gouttes de pluie qui inondaient son visage, elle courut retrouver la chaleur de son foyer.

***


Qwertz, ne voyant toujours pas arriver la belle Bibitricotin, décida de quitter son jardin. Une petite pluie fine commençait de toute façon à tomber, et il ne voulait pas crotter ses belles bottes. Il se changea rapidement et descendit en ville; il but quelques verres à la taverne et passa une commande de pigeons bleus, pour les prochains messages à cette mignonne aux yeux verts...

Il rentra ensuite dessiner le plan de Gypsis, pour se changer les idées, tandis qu'il pleuvait plus fort.

Là-bas, en face, de l'autre côté du fleuve, il pouvait distinguer de son écritoire la silhouette de la colline où habitait Bibi... Il se leva. Appuyé contre le cadre de la vitre, le regard tentant de percer la pluie, il fixa l'obscurité...

- Bibi... Bibi... T'est-il arrivé quelque chose?

Le pangolin argenté de Qwertz entra alors dans la pièce et s'enroula autour des jambes de son maître tandis que celui-ci défaisait le nœud qui retenait ses cheveux.

- Tu es bien brave, mon vieux Silver... mais que dois-je faire? Lui écrire un autre poème? Traverser la vallée et aller m'asseoir devant sa porte jusqu'à son retour...? Tu me regardes avec tes petits yeux inexpressifs, tu ne comprends pas mon langage... Il me plairait tellement de sentir son corps se laisser aller au creux de mes bras, de sentir son coeur battre la chamade, d'entendre son souffle rapide, de plonger mon regard dans ses si beaux yeux et de m'y noyer... à jamais!

Qwertz se retourna contre la vitre et, levant son coude, essuya une larme qui roulait sur sa joue.

***


De son côté, Bibitricotin était arrivée à sa chaumière trempée jusqu’aux os. Elle avait changé de vêtement et, à genoux près de l’âtre de la cheminée où elle venait d’allumer un bon feu, séchait ses cheveux .

Pleurer lui avait fait du bien, elle se sentait plus apaisée maintenant. Elle s’en voulait terriblement de n’avoir pas eu le courage de répondre au message de Qwertz. Qu’allait-il penser d’elle?

Elle n’osait pas encore admettre que ses sentiments à l’égard de Qwertz avaient changé, mais le nœud qu’elle avait au creux de l’estomac depuis trois jours, son cœur qui s’emballait à la moindre évocation du poète, son manque d’appétit, ces symptômes elle ne les connaissait que trop bien, elle devait bien se rendre à l’évidence!

Elle s’installa devant son écritoire, prit un nouveau parchemin.

"Très cher Qwertz,

J’ai l’impression depuis quelques jours de ne plus contrôler ma vie, d’agir en totale contradiction avec mes sentiments. Je nage en pleine confusion. Je me rends compte que je ne peux plus me comporter de la sorte envers toi. Je ne peux continuer à nier les sentiments que j’éprouve pour toi. Nous devons discuter de ce que chacun d’entre nous envisage pour l’avenir.

Retrouvons nous demain à l’heure du déjeuner, sur ce banc faisant face à la mer.

Tendrement, Bibitricotin"


Il était déjà tard et Qwertz allait s’endormir quand un « tac-tac » se fit entendre contre sa fenêtre… Un pigeon ! Il lut rapidement le message de sa douce Bibi… Demain, enfin, il allait savoir la raison de ce silence… Il se recoucha, tenant contre son cœur le parchemin… Finalement, elle pensait à lui…