Au large du phare dérivait un lougre désert et sans canot de sauvetage. Dans la soute était découvert 50 futs de cervoise et des vivres pour au moins 6 kipo-mois. La coque était en bonne état malgré une grosse quantité d'eau dans l'entrepont et les cales. Le sextant, le chronomètre et les cartes de navigation avaient disparu. Le journal de bord s'arrêtait au Nivôse an 116. La datation laissait présumer que le lougre avait dérivé seul durant la nuit jusqu'à nos côtes.
Les fenêtres arrières du lougre étaient barricadées par de la toile et des planches. L'équipage semblait avoir quitté le navire précipitamment sans raison apparente, pour disparaître à jamais....

Le lougre a été amarré au phare aux fins d'expertises. Il ne sera ramené au port de Lapiaz qu'une fois ce mystère éclaircie, en attendant le bateau est placé sous quarantaine à l'unique disposition des courageux qui souhaitent participer à l'enquête. Pour l'instant les résultats d'analyse se révèlent décevant à l'exception de la découverte d'une entaille récente longue de deux mètres et situées au dessus de la ligne de flottaison. Des traces rougeâtres ont été relevés sur le bastingage.
Vous pouvez participer à l'enquête ici !
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Maj: Tous les indices étant découverts, les enquêteurs se dirigèrent vers le coffre de la cabine du capitaine. Après quelques trifouillages ils parvinrent à l'ouvrir. A l'intérieur ils découvrirent une dague en or et le carnet de bord du capitaine. Munis de tous ces éléments voici ce que nous avons pu établir!
Le capitaine Bardock Doublefond était un contrebandier originaire du nord de la Kiponie. A ses heures perdues il était aventurier explorateur. Il avait pour habitude de changer fréquemment son nom et celui de son lougre pour échapper à la vigilance de l'IS. Il tenait de faux carnets de bord en cas de contrôle des Ched. Un de ces faux carnet de bord a été découvert au début de notre enquête.
Pour cacher sa marchandise il avait inventé des fûts de cervoise à doubles fonds (d'où son vrai nom).
Dans son vrai carnet de bord on apprend que lors d'une escapade seul sur la terre ferme il a découvert une grotte à proximité de Lapiaz. Les murs de cette grotte étaient couverts de dessins et de messages. Sur l'entrée de la grotte était notamment consigné le message suivant : « Ce lieux est le refuge des gardiens de Lapiaz. Le courroux de la licornes à deux têtes s'abattra sur les non initiés. ».
Dans la première pièce de la grotte se trouvait un autel. Il y découvrit une dague en or magnifiquement ouvragée dont le pommeau représentait une licorne à deux têtes.
Bardock Doublefond fut comme envoûté par la lame dorée. Il décida de la garder avec lui et de ne pas en toucher mot à son équipage. Il cacha la dague dans son coffre. Il pouvait passer de longues heures a contempler cette dague dorée.
Quand il repris la mer avec son équipage, le lougre connu de nombreuses avaries. Des voies d'eau apparaissaient subitement dans la coque alors qu'elle n'était pas endommagée, les voiles se déchiraient au moindre coup de vent. Les aliments pourrissaient si vite que les hommes d'équipage étaient obligés pour manger, de pêcher des poissons et de les manger encore vivants. La cervoise vint même à se transformer en eau salée.
L'équipage parlait de malédiction sans en connaître la source. Les hommes à bord découvrirent l'adoration que vouait Bardock Doublefond à sa dague. Effrayés, ils déclenchèrent une mutinerie pour forcer Bardock à se débarrasser de la dague maudite. Refusant de se séparer de son trésor, Bardock fut consigné dans sa cabine où il rédigea précisément dans son carnet de bord le déroulement des faits. Il ne révéla jamais le code du coffre à ses hommes mais grava les chiffres du code dans des recoins du lougre.
Les maladies étranges et les hallucinations vinrent s'ajouter aux avaries. L'équipage épuisé et fortement diminué décida d'abandonner le lougre et de fuir à bords des chaloupes. Les hommes prirent les instrument de navigation et cartes.
Seul à bord et sans possibilité de se diriger, Bardock ne parvint plus à manoeuvrer ni à réparer le lougre. A moitié aliéné, affamé et assoiffé il passait ses journées à contempler la dague dorée. Il dériva ainsi de longs kipos mois. Ses hallucinations et sa terrible fin sont consignés dans son carnet de bord.
Dans les dernières lignes de son carnet il y écrit :
« Nivôse an 116:
Je sens la fin proche, je ne me souviens plus quand j'ai pu boire ou manger pour la dernière fois. Une étrange créature ressemblant à un cheval blanc avec deux tête et une corne dorée sur chaque front m'est apparue sur le pont. L'animal parlait dans ma tête! Cette créature était si blanche qu'un voile éthéré lumineux se dessinait autour d'elle ! Cette chose était si belle qu'elle en était terrifiante. Elle m'a ordonné de retourner à la grotte déposer la dague. Elle m'a montré un point lumineux à suivre sur l'horizon. Elle m'a dit qu'elle reviendrait me prendre la dague si je n'obéissait pas. J'ai si peur de cette chose. Je ne veux pas qu'elle revienne. J'ai bloqué le gouvernail vers le point lumineux et j'attends.
Nivôse an 116:
J'ai passé la nuit à rêver de ce terrible animal à deux têtes. J'ai peur. Je crois qu'elle va me voler mon âme. Je suis maudit. La voile s'est encore déchirée, je vais devoir réparer et monter sur le grand mat. Seul, si je tombe de là haut à la mer personne ne pourra me sauver. J'ai rangé la dague dans le coffre. Pitié sauvez mon âme, ramenez la dague à la grotte, pardon....... »
