[RP] La magicienne

[faresc]

*pour les connaisseurs les noms des personnages ont été librement empruntés à l'univers de J.R.R. Tolkien, qu'il m'en pardonne*

Arrivée à Gypsis la grande difficulté serait de trouver un miroir. N'étant pas particulièrement coquette il est vrai (et sans grâce comme le disait Tharkûn) elle n' éprouvait pas le besoin dans posséder un, d'autant qu'elle était souvent en mer donc vêtue de vêtements pratiques plutôt que d'apparat. Il fallait bien sûr le demander à quelqu'un qui ne poserait pas trop de questions. Cela ne pouvait être donc que son amie Meery.

Dame Faresc espèrait que son amie était à Gypsis, car parfois elle résidait à Piethra pour de longs kipo-mois. Bien qu'elle sache où se trouvait la clef, jamais elle n'oserait fouiller chez son amie.
Avant de quitter « la belle du cinabr », elle jeta un regard sur les lougres arrimés au port afin d'apercevoir celui de Meery; par chance il était là.

Avant de se diriger vers sa demeure elle passa par l'embarcadère de pêche et comme elle le craignait il allait falloir attendre car Meery était à la pêche avec une jeune recrue. C'est ainsi qu'elle se décida à retourner à bord de son lougre, car elle se sentait extrêmement fatiguée comme si elle n'avait pas dormi depuis fort longtemps. Elle s'installa dans son hamac de fortune dans la cabine et demanda à haute voix « laissez moi dormir je vous prie » et elle sombra dans un sommeil lourd et sans rêve.

A son réveil il faisait nuit et elle se sentait ragaillardie. Elle pensa : « enfin une sommeil sans rêve: ».

Elle arriva chez son amie et comme à son habitude fut accueillie par un sourire.
« Tiens mon amie Faresc, quel plaisir: » Une fois installées dans de confortables banquettes, Faresc se lança. « N'aurais-tu pas un miroir?
-un miroir? Oh! Je dois bien avoir ça quelque part, tu en as besoin pour choisir tes vêtements pour le mariage de Nara et Arac.
Faresc qui ne savait pas trop quoi dire au départ, fut fort heureuse que son amie parle du mariage.
« oui exactement, c'est un grand événement et j'aimerais leur faire honneur. Faire un effort tu comprends? 
-oui mais ce n'est pas un miroir en pied. Meery alla ouvrir un coffre et en sortit un miroir de la taille d'une assiette avec un manche.
-c'est parfait dit Faresc c'est mieux que rien,
-il faut un peu le dépoussiérer car je ne m'en sers pas souvent ces temps derniers »

Faresc passa une partie de la soirée avec son amie pour ne pas être impolie mais elle était fort impatiente de rentrer dans sa demeure.

Enfin le moment tant attendu arriva. Dame Faresc ne savait pas où s'installer pour créer le face à face. Elle décida de prendre son fauteuil préféré et de s'installait face à la cheminée qui diffusait une douce chaleur.

Elle prit le miroir et le tendit face à elle à bout de bras. Elle y vit une figure ronde, halée par l'air marin, le regard rieur. C'était bien elle, Dame Faresc. Ne voyant que son visage elle baissa le miroir et recommença l'opération, toujours rien. Comment pouvait-elle être aussi crédule?
Puis elle se rappela de l'autre jour, lorsqu'après avoir prononcé son nom Altariel lui avait répondu.
Elle repris le miroir et dit à haute voix: « Altariel, tu es là? ». Une chose incroyable se passa le visage rond de Faresc disparut pour faire place au visage de la belle jeune femme qu'elle avait vu lors du rituel et cette jeune femme magnifique lui dit: « Bonjour, Faresc!».

Dame Faresc n'avait pas peur bien au contraire.
« bonjour, Altariel
-nous voilà enfin face à face dit cette dernière
-oui, j'ai mille et une questions à vous poser vous devez vous douter
-nous pouvons nous tutoyer chère Faresc, cela sera plus simple. Avant que tu ne me poses tes mille et une questions, ajouta-t-elle avec un sourire, il faut que je te raconte certains événements, suite au beau discours de mon frère tu dois être un peu perdue. »

Dame Faresc regardait la jeune fille fascinait. Sa beauté était sans comparaison aucune, son sourire était lumineux comme un rayon de soleil. Faresc comprit pourquoi Tharkûn la trouvait sans grâce. Sa voix si douce, apaisait Faresc de tous ses tourments.

-je t'écoute dit Faresc avec un profond respect.
-tu peux te détendre car l'histoire risque d'être longue. Ne t'inquiète pas je serais visible à tes yeux jusqu'à ce que j'en décide autrement, devinant les inquiétudes de Faresc.

Ainsi commença son récit et Faresc ne l'interrompit pas une seule fois subjuguée par sa beauté:

« J'ai le don de soins, et de dissimulation. Comme te l'a dit mon frère notre famille est une famille de magiciens. Je dois te demander pardon Faresc ainsi qu'à Lundi dont je me suis servie afin de t'atteindre. Je ne peux me « dissimuler » que sous conditions. J'ai erré longtemps avant de te trouver, dans le corps d'un oiseau, Je peux habiter le corps d'un être humain que si : son âme est charitable, si son âme désire soigner, et si elle sauve une âme perdue. Lorsque tu t'es tournée vers les groupes d'aide tu as fait un premier pas mais beaucoup de Kiponais oeuvrent dans les groupes d'aide, j'avais donc plusieurs possibilités. Ensuite tu as commencé à soigner les malades de Gypsis et en construisant l'Hôpital Central de Kiponie tu as fait un second pas. Je t'ai donc choisi, mais le plus difficile restait à faire et il fallait que je me presse car je sentais mon frère sur mes traces. C'est un « suiveur ».
Tharkûn a donné le don de prémonition à Siryack afin qu'il me trouve. C'est sans doute pour cela qu'il s'est tourné vers toi.
Quand Elrod, l'elfe de la clairière, a vu Lundi en quête de vérité sur Siryack il a voulu m'aider et a condamnée Lundi à perdre son « âme ». Je peux t'assurer que j'étais furieuse. Elrod a agi par pur amour pour moi et je ne pouvais réellement lui en vouloir. J'ai juste prié pour que tu puisses la sauvée.
Ce que Tharkûn n'avait pas prévu c'est que Siryack allait tissé un lien très fort avec Lundi, et que sur ce Territoire il existait des druides comme Garion.
Voilà pourquoi ma chère Faresc,durant le rituel tu étais moi et j'étais toi. Tu as sauvé Lundi. N'émets aucune objection, c'est toi qu'il la sauvée par ton acharnement à « croire ». Nous avons fusionné et nos deux corps ne font qu'un. J'étais enfin à l'abri, mais un peu trop tard car mon frère avait perçu où je me cachais. Nous sommes liées pour fort longtemps Dame Faresc. »

Altariel changea de ton avant d'ajouter: « il faut maintenant te reposer nous reprendrons plus tard, car me parler ou parler avec Tharkûn te fatigue plus que tu ne dois 
-mais tu es arrivée comment?
-plus tard Faresc, plus tard »

Dame Faresc vit le visage d'Altariel disparaître pour faire place au sien qui avait effectivement l'air épuisé. Docilement elle se coucha et s'endormit en pensant à la gravure que Lundi avait découverte; à l'avant de la scène c'était donc « la magicienne » que l'on voyait en compagnie d'un autre personnage.

[faresc]

*pour les connaisseurs les noms des personnages ont été librement empruntés à l'univers de J.R.R. Tolkien, qu'il m'en pardonne*

Lorsque Dame Faresc se réveilla la journée était déjà très avancée. Elle prit une collation et repris le miroir en main. Elle le mit devant elle et se sourit. Elle prononça son nom : « Altariel? ».

Altariel apparut aussitôt.

« Comment te sens-tu Faresc?
-très bien pourquoi? J'ai dormi très longtemps, c'est assez rare pour moi et je n'ai pas rêvé.
-Oui je fais barrage, Tharkûn ne pourra pas venir pour l'instant. J'ai récité un charme de protection pendant ton sommeil.
-merci Altariel cela m'a fait beaucoup de bien, mais comment fais-tu?
-Dame Faresc « secret de magie », répondit Altariel en souriant. »

Dame Faresc n'avait jamais rien vu d'aussi beau que ce sourire. Altariel était vraiment une jeune femme d'une beauté exceptionnelle. Son visage respirait la bonté et la douceur.

Elle demanda: « Altariel peux-tu me dire comment tu es arrivée ici? Tu as fait naufrage?
-tu es bien curieuse Faresc! ,répondit celle-ci amusée, mais tu es en droit de savoir ».

Altariel commença sont récit:

«Comme te l'a dit Tharkûn, durant notre enfance notre pays était en guerre perpétuelle. Il ne t'a pas menti.
Je n'ai cependant pas eu une enfance malheureuse. Nous habitions le « pays de la forêt des Elfes ». Notre peuple vivait en totale harmonie avec celui des Elfes. Ma soeur et moi étions très liées. Nous passions nos journées en forêt à jouer, lire, apprendre la musique avec les elfes de notre âge.

Un grand maître nous apprenait à gérer nos pouvoirs. Il m'a également enseigné les soins par les plantes médicinales. Je partais avec lui à la cueillette des plantes qui allait lui permettre de fabriquer les potions guérisseuses. Nos soldats en avaient bien besoin. J'étais très heureuse.

Nous savions que la guerre faisait rage dans des contrées lointaines mais nous étions vraiment à l'abri. Ma mère voulait nous tenir éloigner des combats surtout ma soeur et moi. Elle disait que la guerre n'était pas affaire de femmes mêmes si elles étaient magiciennes. Notre père accepta sauf une fois. Il est venu me chercher car notre clan avait perdu une bataille. Il espérait que je puisse sauver bon nombre de soldats, mais c'était un tel massacre que je ne pus sauver que quelques malheureux. Lorsqu'il me ramena au château, il promit à ma mère de trouver une solution diplomatique à ce stupide combat. J'étais bouleversée. Au plus je grandissais au plus on me demandait de contrôler mes pouvoirs et de les amener à toute leur puissance afin de combattre s'il le fallait par la magie.

Mon père partit durant plusieurs années pour négocier avec Annatar roi du « pays de la chute ».Pendant ce temps je suis devenue adulte. Nous étions insouciantes Célèbrià et moi. J'ai des souvenirs de promenades en forêt inoubliables et divins. Lorsque tu marches avec ton amie Meery, je pense souvent à ma soeur. Nos promenades nous faisaient tant de bien!

Nous avons grandi avec les Elfes et j'ai rencontré Elrod. Le gardien de la clairière maintenant. Nous nous aimions. C'était un semi-elfe, de par sa mère qui était humaine. Si nous voulions nous unir il fallait qu'il renonce à sa partie Elfe par une cérémonie que nous avions prévue de faire à l'automne.

Seulement mon père rentra et annonça la mort d'Annatar. Au début ce fut une grande joie nous étions enfin libérés de cette guerre. Les mères ne craindraient plus de voir leurs fils partir et mourir. Mais quelques temps plus tard il nous expliqua qu'il avait signé un traité de paix qui stipulait que Célèbrià et moi nous devions épouser les deux fils d'Annatar.

J'étais effondrée. Le coeur de ma soeur étant libre, elle se soumis à la volonté de mon père, mais supportait mal l'idée de quitter sa terre natale.

Un soir n'y tenant plus, la date du départ vers les terres de la chutes approchant, je me suis enfuie. J'ai rejoins Elrod dans la forêt. Je ne pouvais me résoudre à le perdre. Nous sommes partis avec quelques uns de ses amis, tous Elfes en direction de la mer. Il y a bien longtemps nous voyagions à dos de dragons mais ils avaient tous péris avec la guerre. Nous sommes montés à bord d'une embarcation pour partir le plus loin possible. Aussitôt un brouillard s'est levé, sans doute mon père et mon frère qui tentaient de stopper notre fuite. Notre chance fut de trouver un ban de dauphins. Les dauphins étaient pour nous un moyen plus sûr que le bâteau pour voyager. Grâce à mes pouvoirs de dissimulation j'ai permis aux elfes qui étaient avec moi de voyager « par » les dauphins c'est à dire qu'ils sont devenus dauphins et j'en fit tout autant. Les dauphins avaient l'air de savoir où nous conduire.

Après un très long voyage nous sommes arrivés en Territoire de Kiponie. Il n'y a pas eu de naufrage pour nous. J'ai levé le sort qui enfermait les Elfes dans les dauphins et ils ont été atteint de la fameuse amnésie Kiponaise. Ils vivent parmi vous maintenant. Tu en connais certains d'ailleurs.
Quant à Elrod il est le gardien de la clairière car si Tharkûn nous suivait,fatalement c'est par là qu'il arrivera. C'est le plus grand «suiveur » que je connaisse. J'avais peu de solution, il fallait me cacher d'en un être vivant le temps de trouver le corps humains où je pourrais me dissimuler aux yeux de mon frère. J'ai choisi un magnifique oiseau bleu qui est passé à l'aurore. Cela était très inconfortable mais je pouvais me déplacer sans crainte.

Lorsque l'île d'Islandsis est apparue j'ai su que mon frère était là et que le dauphin qu'il avait habité n'avait sans doute pas survécu. Dans le pays d'où je viens, on raconte que lorsqu'un dauphin transporte un magicien trop puissant il risque de mourir et à l'endroit même où il meurt son dos devient une île. »

Altariel s'arrêta soudain

« Tu es très pâle Faresc il te faut dormir »

Dame Faresc posa le miroir sans même se défendre et alla docilement prendre du repos. Elle était épuisée.

[faresc]

Cette fois Faresc dormit en visitant le pays « de la forêt des Elfes ». Un havre de paix. Les arbres étaient plus vert, plus hauts, plus feuillus que nul part ailleurs. Les fleurs avaient des couleurs chatoyantes et un doux parfum. Les blés étaient si gorgés de grains et si dorés qu'on avait envie de croquer à même l'épi. Les fruits étaient juteux. L'eau des ruisseaux plus claire. C'était un pays merveilleux. Faresc comprenait que l'on pouvait y vivre très heureux. La Kiponie est belle, mais comparée à ce pays de rêve c'était difficile de ne pas tomber sous le charme.

Quand elle se réveilla, elle se sentait en très grande forme. Elle ouvrit sa fenêtre et l'air frais lui fit du bien. Elle se mit à observer les lougres comme elle le faisait jadis. Soudain cela lui fit prendre conscience qu'elle devait impérativement s'occuper de ses charpenteries car elle avait un carnet de commandes de lougre qui commençait à être bien chargé.

Elle pensa à Altariel, comment pouvait-elle l'aider? Elle prit le miroir en main. « Altariel! »
-oui Faresc bonjour!
-bonjour dis moi que puis-je faire pour toi? Je peux peut-être t'aider. Pourquoi ton frère est venue jusqu'ici? Il y a des questions auxquelles nous n'avons pas de réponse.
-oui tu as raison il va donc falloir que tu le revois. De primes abords je pense que c'est pour que j'épouse le fils d'Annatar. Il n'y a vraiment aucune autre raison, j'ai désobéi.
-Pourquoi m'a-t-il parlé de ta soeur Célébrià?
-je ne sais pas trop effectivement.
-Autre chose, si je vais voir Elrod, Faresc était un peu gênée de poser la question et se dandinait presque d'un pied sur l'autre, cela te ferait plaisir?
-Il ne me verra pas Faresc. Le jour où j'ai pu me dissimuler en toi, il m'a perdu à tout jamais. Enfin il y a une solution, mais c'est très compliqué.....
Faresc la coupa « il faut que tu m'en dises plus. Si il y a un moyen de vous réunir il faut me dire.
-Dame Faresc ton coeur est grand mais tu ne peux pas prendre tous ces risques juste pour moi.
-Altariel si tu veux bien écoute moi. Faresc pris un ton très solennel, tu ne me gênes pas mais comment dire je ne suis plus moi-même dit-elle en rougissant. Chaque chose en son temps, tout d'abord comment peux-t-on faire pour que tu puisses rencontrer ton frère.
-Tharkûn est venu me chercher. Comme je te disais c'est un « suiveur » il est capable de suivre les âmes même par de là la mort.
-ah! C'est impressionnant dit Faresc. Il faudrait que vous vous rencontriez.
-Le problème Faresc c'est que si nous nous rencontrons il y a un risque pour toi. Souviens-toi après le rituel tu n'étais pas tout à fait « normale ».
-C'est le moins que l'on puisse dire, j'ai fait sensation comme on dit! Tu es tellement belle Altariel et maintenant je suis certaine que parmi tous les gens que j'ai rencontré certains te voyaient, surtout les Elfes d'ailleurs. Elle pensa à Arac.
-Oui nous avons un lien les elfes et moi donc cela se peut très bien, confirma Altariel.
-Si ce n'est que cela ce n'est pas grave. Il faut prendre le risque. Je resterais cachée le temps qu'il faudra pour de nouveau paraître en société sans attirer l'attention.
-Alors qu'il en soit ainsi, dit Altariel à contrecoeur, je ne réciterais pas de charme cette nuit.
-Bien il faudra que je te parle d'autres choses aussi ».

Mais Dame Faresc ne laissa pas le temps à Altariel de poser une question. Elle partit vers ses charpenteries mettre son petit monde au travail.

[faresc]

Dame Faresc ne traîna pas à la taverne comme elle pouvait le faire de temps à autres. Elle rentra au plus vite dans sa demeure. Elle prit le miroir : « Altariel!

-oui Dame Faresc, répondit-elle en apparaissant dans le miroir.
-Que dois-je faire pour que tu puisses parler à ton frère?
-c'est assez simple, il faut que tu lui tournes le dos et surtout que tu ne le regardes pas. Lorsqu'il s'adressera à toi tu prononceras mon nom comme tu le fais avec le miroir, et à ce moment-là tu deviendras moi.
A l'écoute de ces derniers mots Faresc prit conscience qu'elle avait un peu peur, mais ne laissa rien paraître.
-bien dit-elle allons-y »

Faresc s'installa sur son lit. Elle était un peu nerveuse et le sommeil tarda à venir. Elle essaya de faire le vide dans sa tête mais y parvint qu'avec difficultés. Enfin elle s'endormit.

Elle se retrouva de nouveau dans la maison arbre. Elle ne vit pas Tharkûn et choisit de ce mettre debout face à la cheminée, ainsi lorsqu'il entrerait, elle serait de dos.
Elle entendit un mouvement vers la droite.
« Dame Faresc, ma soeur à donc décider de cesser de vous protéger. »
Elle prononca doucement « Altariel »! Dans un mouvement de grâce absolue, son corps fit volte face et lorsqu'elle se trouva face à Tharkûn ; elle était « Altariel. ». Dame Faresc avait l'impression d'écouter une conversation derrière une porte, on ne la voyait pas mais elle entendait. On ne la voyait pas, mais elle était témoin de toute la scène. Tharkûn n'avait plus ni barbe blanche, ni long manteau c'était un jeune homme tout à fait séduisant et fort bien fait.

« Enfin tu te décides à me parler ma chère soeur, dit-il d'une voix légèrement émue.
-oui frère que me veux-tu?
-Je cherche l'âme de Célèbrià.
-L'âme de Célèbrià? demanda Altariel d'une voix inquiète.
-Tu pensais sans aucun doute que je venais pour toi, et bien non. Quoique tu penses de moi je ne suis pas aussi dur que tu peux le croire. L'amour fraternel que j'ai pour toi m'empêcherait de faire quoique ce soit contre toi.
-parles Tharkûn , je suis impatiente de savoir. Tharkûn entreprit donc de relater les faits au mieux.

« La nuit de votre départ Célèbrià est devenue hystérique, il n'était plus question pour elle de partir dans le" pays des chutes". Notre mère réussit malgré tout à la raisonner. Notre père me donna l'ordre de partir à ta recherche dès que le premier mariage serait célébré; il ne fallait pas perdre de temps.
L'aîné des fils d'Annatar accepta ce compromis. Le mariage fut rapide et Célèbrià partit la mort dans l'âme au château du "pays des chutes".
Pendant ce temps j'ai commencé mes recherches pour te retrouver, mais te savant avec Elrod, je n'eus pas le coeur de le dire. J'essayais de gagner du temps en disant à notre père que tu utilisais des charmes afin de me perdre or je t'ai suivis ici le soir même de ton arrivée. Connaissant tes intentions de dissimulation, il est vrai que j'ai donné le pouvoir de clairvoyance au jeune Siryack, mais afin de te venir en aide. »

Altariel écoutait sans mot dire, mais en éprouvant une grande reconnaissance envers son frère. Il continua sans s'arrêter.

« Un jour notre père me rappela; Célèbrià était au plus mal. Elle avait, la nuit de noces même, était enceinte. Elle ne voulait pas de cette enfant. Sa grossesse était très tumultueuse. Elle commença par me demander de te retrouver, mais si je lui disais où tu te cachais notre père l'aurait su tout de suite et j'aurais du te ramener. Tu sais combien il est capable de lire en elle? Alors un soir elle décida de suivre ton âme et tu sais combien le don de « suiveur » est mal contrôlé par notre soeur. Elle se perdit, et tu es la seule à pouvoir la ramener. Alors je suis ici pour te demander de sauver Célèbrià en revenant au pays »

Altariel était bouleversée par ce qu'elle venait d'entendre. Elle était aussi très attentive au temps qui s'écoulait pour épargner Faresc, car au plus longtemps elle était dans son propre corps au plus il serait difficile à Faresc de retrouver le sien.

Elle déclara. « Comment puis-je être certaine que ce n'est pas un vilain tour que tu me joues mon frère?
-Comment oses-tu dit-il d'un ton peiné. Donnes-moi ta main et viens! ».

Il lui prit sa main et elle fut transportée au "pays des chutes". Là elle vit Célèbrià. Son corps était allongé sur un superbe lit à baldaquins. Elle reposait les yeux fermés et Dame Faresc reconnut la pâleur qu'elle avait vu sur le visage de Lundi quand celle-ci était endormie et qu'ils la croyaient perdue. Elle ressentit une vive douleur à la poitrine, et était prête à suffoquer, tant la douleur d'Altariel était forte.

-Me crois-tu maintenant Altariel, dit Tharkûn. Ils étaient à nouveau dans la maison-arbre.
-je te crois mon frère, mais tu sais qu'une fois dissimulée je ne peux faire voyage de retour.
-Il y a un moyen et tu le connais, mais il est risqué pour ton hôte c'est vrai. Altariel il s'agit de Célèbrià insista-t-il
-Tant bien même que je puisse revenir qu'arrivera-t-il en ce qui concerne mon mariage?
-il te faudra épouser le fils d'Annatar à moins que tu ne sois déjà mariée dit-il en souriant.
-Mais c'est impossible, cria presque Altariel
-Sauf si tu parviens à te débarrasser de ce corps et que tu épouses Elrod »

Voyant que la conversation durait, Altariel la coupa nette. « Mon frère nous nous reverrons bientôt » déclara-t-elle et Dame Faresc se réveilla.

Enfin elle se réveilla mais ne ressemblait en aucun point à Faresc, elle avait une longue chevelure noire et se sentait bien plus grande.

[faresc]

Faresc essaya de poser le pied par terre, mais elle vascilla et retomba sur le lit. Elle était assoiffée. Par chance elle avait une cruche d'eau près d'elle et elle en but un grand gobelet. Le miroir était posé sur le lit. Elle se regarda et aperçut le visage d'Altariel. Elle prononça faiblement son nom et c'est son visage qui apparut. Faresc commençait à voir trouble, mais elle entendit Altariel qui lui dit: « Faresc non, il te faut dormir. Oh! Je crains que la conversation avec mon frère n'ait duré trop longtemps. Dors vite et ne prends plus le miroir. Je ne pourrais plus réciter de charme pour ton sommeil car je suis très fatiguée également. J'espère que mon frère te laissera en paix. ». La main de Faresc n'avait plus la force de tenir le miroir et il retomba sur le lit.

Elle dormit d'un sommeil, lourd. Elle était comme assommée par une forte fièvre. Tharkûn ne se manisfesta pas. Elle resta au lit plus de deux longues journées. Quand elle se réveilla elle but deux, trois gobelets d'eau à la suite pour étancher sa terrible soif. La cruche étant vide il lui fallait aller au puit, mais en aurait-elle la force?. Elle se sentait si lasse. Elle retomba de nouveau dans le sommeil.

Elle commença à rêver, de Lundi et Siryack. Elle vit également son amie Meery. Elle voyait aussi des personnes qu'elle n'avait jamais rencontrées et ni comprenait plus rien. Quand elle se réveilla de nouveau, elle vit la cruche renversée sur le sol. Sa langue collait au palais, tant sa soif était grande. Elle attrapa le miroir à nouveau, sa main était plus sûre. « Altariel » dit-elle. Son visage n'était pas encore revenu à la normal et de nouveau elle se vit parler avec la voix d'Altariel.

« oui Faresc, je suis désolée. Les effets sont très forts; pour moi ça va, mais toi il te faut manger quelque chose et surtout boire beaucoup.
-Je me sens si fatiguée, Altariel. Je vais essayé de me lever. »

Elle fit une tentative en se tenant à la chaise près de son lit. Elle parvint à descendre jusqu'à la cuisine et saisit avidement une pomme qu'elle mangea rapidement, puis une seconde, puis une troisième. Elle devait maintenant sortir pour aller au puit. Elle s'enveloppa dans son grand manteau, couvrant sa tête pour que personne ne l'aperçoive. Ses jambes étaient faibles. Elle parvint cependant à tirer un sceau d'eau fraîche à l'intérieur avec bon nombre d'efforts. Elle remplit la cruche et but de nouveau plusieurs godets. Elle s'installa dans son fauteuil et s'endormit une fois encore.

Lorsqu'elle se réveilla elle n'avait plus la notion du temps. Il lui fallut regarder par la fenêtre pour se rendre compte que l'obscurité était tombée. Elle commença à avoir une grande faim. Elle mangea plusieurs pains de seigle, avec du fromage et rêvait d'un beau poisson frais. Ses forces revenaient très lentement. Elle avait toujours le visage d'Atariel puisque de longs cheveux lui tombaient sur les épaules. Pour parler avec elle, elle remonta dans sa chambre et s'installa sur le lit. « Altariel! »
-je suis là Faresc
-As-tu la notion du temps?
-Cela fait plusieurs kipo-mois que tu luttes mon amie!
-Que va-t-il se passer maintenant? demanda-t -elle avec angoisse.
-J'ai déjà commencé à réciter les charmes d'inversion. Encore une ou deux périodes de sommeil et tout devrait rentrer dans l'ordre.
-Mais tout ce que t'a raconté ton frère, il faut aider Célèbrià, insista Dame Faresc
-Il faut que tu cesses cette conversation car tu le sais ; parler avec moi fatigue et il faut que tu récupères au plus vite si tu veux m'aider répondit Altariel d'une voix douce et rassurante.
-D'accord » souffla Faresc en lâchant le miroir sentant de nouveau la fatigue arrivée.

Elle eut une pensée pour Meery qui devait commencer à se demander où elle était et pensa qu'il était heureux que Lundi soit en voyage, avant de sombrer à nouveau.

Elle dormit longtemps une fois de plus, mais d'un sommeil plus léger et réparateur. Quand elle se réveilla elle était de nouveau dans son corps, cela la rassura. Elle prit le miroir. Altariel apparut mais au lieu de ses jolis yeux bleus elle avait encore les yeux noisettes de Faresc.

«Tout revient à la normal ma chère Faresc. Comment te sens-tu?
-J'ai une faim de loup! Tu crois que je peux sortir aujourd'hui?
-Hormis tes amis ou certains elfes qui te verront tu devrais pouvoir passer inaperçue. La couleur de nos yeux est encore inversée mais cela devrait ne pas se remarquer.
-D'accord je file à l'auberge.
-Fais attention Faresc, ne te fatigue pas trop »

Dame Faresc se prépara et pensa au manteau à capuche qu'elle ne mettait pas souvent. « Et si je jouais à Siryack » se dit-elle en souriant. Dehors tout lui parut merveilleux, comme transformé , comme si le Territoire avait fait peau neuve. Toutefois elle s'aperçut très vite qu'elle n'avait pas beaucoup de forces et qu'il fallait être prudente. Elle s'installa à la table d'une auberge gypsote, chez Kiponette, on y mange de bons produits et prit le menu « un peu de tout ». Elle dévora.

[salmissra2a]

Il y a un certain temps Salmissra avait déménagé de Gypsis. Elle y revenait de temps en temps assez rapidement pour régler quelques affaires.

Ce jour là, elle décida de se restaurer avant de passer la nuit dans sont château, ses domestiques l'avaient suivit à Lapiaz, et elle n'avait aucune envie de se préparer à manger. Elle franchit, donc, les portes de l'auberge de Kiponette, comme souvent les tables étaient pleines...

Elle jeta un coup d'œil sur la salle et se résolu à aller à la taverne... Mais en se tournant elle aperçu un visage qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps...

Dame Faresc? Est-ce bien vous?

Il y avait quelque chose de changé en la petite gypsote mais elle n'arrivait pas à mettre la patte dessus...

Je vous trouve bien fatiguée, vous aviez bien meilleur mine au stage "Adjoint au Ched" de Kipie...
Mais je suis bien impolie de vous dire cela.
Puis-je me joindre à vous pour le repas? Nous pourrons parler de ce "vieux" temps, de nos postes d'adjointes et de magie comme lors de ce séminaire.

[faresc]

Dame Faresc tout à se régaler de son repas, fut soudainement interpellée par une jeune femme. Elle faillit s'étrangler.

« Dame Faresc? Est-ce bien vous? ,dit la jeune femme et ajouta, je vous trouve bien fatiguée, vous aviez bien meilleure mine au stage "Adjoint au Ched" de Kipie... Mais je suis bien impolie de vous dire cela. Puis-je me joindre à vous pour le repas? Nous pourrons parler de ce "vieux" temps, de nos postes d'adjointes et de magie comme lors de ce séminaire.

Faresc la reconnut enfin:

-Salmissra quel plaisir de te voir. Bien sûr installe-toi, je me régale tellement que je ne fais plus attention à rien, ajouta-t-elle gênée.

Les deux femmes conversèrent pendant le repas fort plaisamment. C'est vrai que Faresc était loin d'imaginer, lorsqu'elles discutaient de magie au stage qui se déroulait à Kipie, qu'un jour elle serait « habitée » par une magicienne. Cela l'amusa beaucoup.
Salmissra était quelqu'un de fort agréable. D'une nature franche elle avait l'habitude de dire ce qu'elle pensait.

Elles avaient beaucoup rit et sa compagnie lui fit oublier sa fatigue et même qu'elle pouvait paraître différente. Elle prit congé de Salmissra en espèrant la revoir bientôt.

Elle était repue. Contente de ne pas avoir croisée trop de monde, à part Salmissra. Elle sentait la fatigue revenir ou bien avait-elle trop mangé? Elle se décida donc après avoir bu une tisane digestive de se remettre au lit.

Point de rêve, point de visite ; un sommeil royal. Quand elle se réveilla elle vit les premières lueurs du jour filtrer par les rideaux. Elle commença par se préparer un kipo-café. Elle réfléchit aux événements et aux informations dont elle avait pris connaissance en même temps qu'Altariel.

Ce qu'elle avait retenu surtout, c'est qu'il y avait une possibilité pour Altariel de « quitter » Faresc. Il fallait qu'elle en sache un peu plus. Elle alla prendre le miroir.

Altariel au début ne voulait rien lui dire, car il y avait un risque et si cela ne fonctionnait pas, elles étaient perdues toutes les deux. Il fallait donc pour que cela fonctionne faire appel à Lundi « l'âme sauvée », à une autre magicienne ou quelqu'un y croyant fortement et surtout à l'être aimé; c'est à dire Elrod.

En ce qui concernait Elrod il fallait d'abord le convaincre de la présence d'Altariel en la personne de Faresc. Il n'y avait donc que Lundi qui pouvait le convaincre. D'une part elle était la seule à l'avoir approché et d'autre part si elle était bien vivante c'est que « le passage » avait réussi. Après tout c'est bien lui qui l'avait condamnée.

Ensuite et avant toute chose il faudrait qu'il renonce à sa partie elfique afin d'épouser le plus rapidement possible Altariel une fois qu'elle serait libre, car à ce moment là elle serait vulnérable et pourrait être emmenée au Pays des Elfes plus vite qu'ils ne le voudraient.

Bien sûr il y aurait un rituel magique, mais nous en étions encore bien loin ; chaque chose en son temps.

Faresc devait donc retrouver Lundi.

[Lundi]

Son voyage pour Caledonith avait été très long et fastidieux! Mais Lundi résistait au condition difficile de cette nouvelle cité!

Il faisait chaud, la terre formait une épaisse poussière et le manque de l'air maritime se faisait vivement sentir!
Elle construisait une cabane avec l'aide de maçons locaux.

Cependant chaque nuit était interminable car elle ne trouvait pas le sommeil. Dès qu'elle fermait l'oeil, la peur l'envahissait. Alors, elle préferait travailler et surtout envoyer des pigeons aux siens pour s'assurer que tout le monde allait bien!

Après plusieurs jours d'attente, elle vit sa nouvelle volière se remplir de volatiles et elle était ravie!
Tout son petit monde semblait en voyage sur le territoire! Cependant malgré les péripéties ordinaires de tout voyageur, les nouvelles étaient bonnes!
Elle recevait des pigeons de tous, excepté de Dame Faresc.

Alors sa peur prenant une autre forme, plus concrète, elle décida de partir retrouver sa marraine.
Elle prit son cheval et sa charette et décida de commencer sa recherche par Gypsis.
Après plusieurs heures de voyage, elle se retrouva dans cette si belle cité!
Elle fila directement dans la demeure de la présidente du SAM.

[faresc]

Le lien entre Dame Faresc et Altariel évoluait. Elle pouvait dorénavant communiquer par télépathie.
Pendant les promenades en forêt Altariel enseignait l'art des plantes médicinales à Dame Faresc et cela permettait à cette dernière de parfaire le diplôme d'apothicaire qu'elle avait débuté.

Les deux femmes commençaient à s'entendre, comme deux vieilles amies. Faresc aimait la douceur de la jeune femme qui était en réalité plus âgée qu'elle. Les magiciens arrivaient à l'âge adulte ne vieillissent plus vraiment. L'apparence relativement jeune d'Altariel était donc trompeuse. Les kipos-mois passaient agréablement.

Malgré l'insistance de Faresc rien n'avait encore été mis en place pour leur « séparation ». Pourtant un jour Lundi vint frapper à la porte, et là les choses évoluèrent. Malgré les réticences d'Altariel, Dame Faresc décida de mettre Lundi dans la confidence et donc de lui confier sa mission. Le processus devait commencer si l'on voulait encore avoir une chance de sauver Célèbrià. Elles étaient informées régulièrement par Tharkûn de l'état de la jeune femme. Curieusement son bébé évoluer normalement et personne ne pouvait l'expliquer, mais la future mère restait inconsciente. Tharkûn continuait ses recherches mais en vain, il craignait qu'elle se soit cacher dans un autre monde afin de ne pas affronter la réalité. Il n'avait pas la crainte qu'elle se « dissimule » à son tour car elle n'avait pas ce pouvoir. Si la situation était critique, elle n'était finalement pas fatale ; jusqu'au terme de la grossesse. Il leur restait donc un peu de temps car les années en Kiponie ne s'écoulaient pas de la même manière qu'au pays des magiciens.

Après le plaisir des retrouvailles Dame Faresc fit entrer Lundi dans sa demeure. Elles s'installèrent confortablement et comme lui avait suggéré Altariel, Faresc raconta tout depuis le début c'est à dire le jour du rituel qui lui avait sauvé la vie. Les visions, les rêves, les conversations , les transformations, Tharkûn, Elrod tout y passa et chose assez étrange Lundi écoutait sans dire un mot. Parfois elle écarquillait les yeux, ou formait un « o » avec sa bouche mais aucun son ne sortait. Dame Faresc était fort surprise de voir sa filleule aussi silencieuse.

Arrivant à la fin de l'histoire Altariel soumit à Faresc le désire d'être présentée à Lundi. Faresc prit donc le miroir et expliqua à Lundi qu'apparaîtrait la magicienne. Lundi acquiesça de la tête et ne dit mot pas plus maintenant que tout à l'heure. Altariel qui était apparue dans le miroir commença par s'excuser pour tout ce qu'avait enduré Lundi par sa faute et lui certifia qu'elle comprendrait si Lundi refuser d'aller voir Elrod. Elle pouvait être en colère et celle ci lui paraissait tout à fait légitime.

Comme Lundi regardait le miroir sans dire un mot, Faresc se demanda soudain pourquoi Lundi était aussi silencieuse. Elle se tourna vers la jeune fille et lui dit:
-tu es prête à nous aider?

[Lundi]

Lundi se souviendra à jamais de ce jour. Tout ce que venait de lui raconter Dame Faresc était indescriptible mais en plus voir concrètement Altariel... Depuis le fameux rituel qui lui avait sauvé la vie, Lundi croyait fortement au pouvoir de la magie, mais jusqu'a accepter tout ça!

Lundi quitta le miroir des yeux et regarda Dame Faresc.
Après avoir avaler sa salive, et pris une grande inspiration elle dit à sa marraine :

Je ne suis pas sure de vous êtes d'une grande aide, mais si je peux Dame Faresc, tu sais que je n'hésiterai pas! Expliquez moi comment puis je concrètement vous aidez? Comment retrouver Elrod?

[faresc]

Dame Faresc se demanda si Lundi avait peur ; après tout on lui demandait d'aller à la rencontre de celui qui avait mis sa vie en danger. Cela l'ennuyait beaucoup bien qu'Altariel avait précisé qu'il n'y avait vraiment aucun risque. Altariel ressentant la peur de Faresc prit la parole: « Lundi si tu as la moindre peur sache qu'elle n'a pas lieu d'être ; Elrod sera fort heureux de te voir car pour lui cela voudra dire qu'il a réussi à me sauver. »

Cette fois encore Lundi ne dit rien.

"Tu peux parler sans crainte Lundi! affirma Faresc
-Comment dois-je faire? Demanda timidement Lundi
-Le plus simple,repris Altariel, c'est de faire comme l'autre fois rester dans la clairière de nuit. Elrod viendra à toi c'est certain. Ensuite raconte-lui avec le plus de détails possible tout ce qui s'est passé. Parle-lui de Tharkûn et Célèbrià. Je vais aussi lui écrire une lettre, si Faresc veut bien me prêter sa main! » dit-elle en riant comme pour détendre l'atmosphère.

Les trois femmes rirent de concert. Toutefois Lundi avait tendance à regarder le miroir avec un air curieux, surpris et méfiant. Faresc sentait bien qu'elle n'était pas à l'aise. Lundi la regarda droit dans les yeux, et elle y lut comme une sorte de détresse. Lundi allait commencer une phrase et elle s'arrêta dans son mouvement. Dame Faresc était devenue trop complice avec sa filleule pour ne pas ressentir cette retenue.

« Lundi parle-moi que se passe-t-il, tu ne dis mot?
-Je ne peux le faire chère marraine... heu j'ai l'impression que l'on nous écoute, lâcha-t-elle enfin. »

C'était donc cela. Faresc comprit la nécessité de rendre sa liberté à Altariel car en le faisant elle retrouverait la sienne. Elle ne s'était pas encore rendue compte des conséquences de mettre au courant Lundi. Bien évidemment la présence « intérieure » d'Altariel changeait ses relations avec les autres dès que ceux-ci étaient mis dans la confidence. Cela était des plus fâcheux surtout pour ses proches. Elle entendit Altariel lui dire « Tu as raison il faut que l'on se sépare ; je suis désolée je n'avais pas mesuré les effets de ma « dissimulation ». C'est la première fois que je le dissimule dans un être humain. Je le regrette,
Dame Faresc lui répondit: « au moins nous sommes d'accord pour nous « séparer », et elle se mit à rire.
Lundi la regarda ne comprenant pas pourquoi elle riait. «Ma chère enfant tu vas me prendre pour une folle maintenant! ».

En accord avec la magicienne, Faresc décida de parler elle-même à Lundi. «Une fois qu'il aura compris qu'Altariel est vivante, tu dois le convaincre de pratiquer la cérémonie du « renoncement ». Ainsi il perdra sa partie Elfique et ils pourront se marier. Nous allons préparer la potion prévue à cette effet et nous te remettrons la fiole avant ton départ. Il faut qu'il en boive une gorgée trois soirs de suite à la nuit tombée. Dès que cela sera fait tu m'enverras un pigeon et nous nous mettrons en route. Je vais essayer de contacter Salmissra car nous avons besoin d'une sorcière ou de quelqu'un qui croit à la magie,et je sais que c'est le cas, d'Elrod, l'être aimé, et de toi, l'âme sauvée pour pratiquer «l'extraction ». Je n'ai pas encore tous les détails mais il faudra aussi convier une prêtresse pour la cérémonie du mariage. Je pense que nous pourrons faire la cérémonie dans la clairière d'Eolis. Il y aura peut-être certaines choses à y mettre en place mais nous en parlerons plus tard. »

Faresc prit son nécessaire d'écriture et Altariel guida sa main pour écrire une lettre tout à fait personnelle à Elrod. Il y était question d'amour et de secret intime. Elle fut un peu gênée. Elle regarda se dessiner les mots et ne reconnut pas son écriture. L'écriture était fine et délicate comme pouvait l'être Altariel. Elle scella la lettre et la remise à Lundi.

« Allons maintenant mangeons, tu partiras demain. Nous devons faire la potion » déclara Faresc.

[Lundi]

Après un voyage en lougre, Lundi se trouvait à Eolis. Elle se dirigeait vers la clairière, la peur au ventre.

Elle avait parfaitement saisie la procédure à suivre, mais la dernière fois qu’elle avait croisé Elrod, elle avait fini sans âme et le flot de sensation désagréable de cette aventure ne la quittait pas !

Comment être sur qu’il allait lui laisser le temps de s’expliquer ? Comment être certaine qu’il ne serais pas ravi de la voir de nouveau pour recommencer le sort inachevé ?

Plus elle avançait, plus elle était pétrifiée.

Il faisait grand soleil pourtant, elle avait prévu des couvertures car elle se rapellait le froid de certaine nuit à Eolis !

Elle arriva. Elle s’installa au même endroit que la dernière fois ! Elle commença à attendre.

Il fallait qu’il fasse nuit. Elle se dit qu’elle mettrait ces heures de patience à profit pour répéter ce qu’elle devait dire à Elrod.

Un bruit derriere elle. Juste des animaux de passage dans la forêt !

Les lueurs nocturnes commençaient à apparaitre.

Lundi était tétanissé quand elle apperçut les deux yeux de l’elfe scintillant dans la forêt.

Elle ne le laissa pas avançer vers elle. Elle se mit à déclamer très rapidement le pourquoi de sa venue comme lui avait signifié Dame Faresc. Elle parlait très, très vite et l’elfe continuait de foncer vers elle !

Elle se mit alors à répéter frénétiquement :

« vous pourrez épouser Altariel ! vous pourrez épouser Altariel »

Il s’arrêta devant Lundi. Elle sortit de sa besace la lettre et lui remis.

Elle le regarda lire. Les traits de son visage se modifiaient comme si Elrod devenait humain !

Lundi sourit et se rappella que la mère d’Elrod était humaine !

Sa peur commençait à partir. Elle pensait que ces deux êtres qui s’aiment depuis si longtemps avait le droit d’être ensemble. En plus, c’était le seul moyen de sauver Célèbrià !

Elle lui tendit la fiole et lui demanda s’il était prêt à en boire durant trois soirs de suite à la nuit tombée ?

il répondit en un geste et commença à boire.
Lundi était soulagée, tout se passait pour l’instant comme prévu !
Cependant elle avait toujours un peu peur de Tharkûn, car même si le frère d’Altariel semblait vouloir aider sa sœur ainée, Lundi doutait !

Elle retourna dans la demeure de Dame Faresc où elle logeait à Eolis et envoya le pigeon tant attendu à Gypsis !

[faresc]

Faresc venait de recevoir le message, Lundi avait réussi sa mission. Elle les attendait à Eolis.
Curieusement Dame Faresc était attristée par la nouvelle. Elle apprenait beaucoup de méthode de soins et trouvait la compagnie d'Altariel fort agréable. De temps en temps elle avait la visite de Tharkûn qui la tenait informée de l'état de santé de Célèbrià qui visiblement était stationnaire. Bien qu'il n'arrivait pas à trouver l'âme de sa soeur, pour lui cela était à la fois une énigme et une grande contrariété.

Faresc pensa: « Altariel l'heure est venue, je vais donc aller voir Salmissra à Lapiaz pour lui demander son aide.
-Je pense que cette jeune femme nous aidera, j'ai ressenti lors de votre rencontre à la taverne, une grande ouverture d'esprit.
-Il faut également que je contacte le sanctuaire afin qu'une prêtresse vienne célébrer le mariage.
-A ce propos j'aurais besoin d'un témoin et Elrod aussi. Pourras-tu être le mien?
-j'en serais fort honorée répondit Faresc et pour Elrod ajouta-t-elle?
-J'avais pensé que nous pourrions demander à Lundi, car il y a un lien entre eux.
-Je lui en parlerais par pigeon pour qu'elle se fasse à l'idée. Elle a toujours un peu peur, je crois. Que faut-il pour « l'extraction »?
-Il nous faudra divers plantes pour préparer une potion qui va te rendre très malade. Ensuite il faudra confier l'anti-dote à Salmissra qui ne devra te le donner que lorsque nous serons séparées et c'est à ce moment là que tu seras vulnérable car si je tarde à «m'extraire » tu risques de mourir. 
-ah! fit Faresc
-Il faudrait que je demande à Tharkûn qu'il te protège pendant le laps de temps entre ton évanouissement et le moment où Salmissra va pouvoir te donner la potion.
Faresc osa demander: je serais morte durant ce temps?
-oui et ton âme va fatalement chercher son « refuge », certain d'entre vous l'appelle « paradis » ou « royaume des cieux ». Si Tharkûn est avec nous il pourra la retenir en la suivant et en la ramenant vers nous.
Dame Faresc eut un frisson dans le dos et dit bravement: et bien nous verrons bien! 
-ne cache pas ta peur « soeur » -depuis quelques temps Altariel l'appelait ainsi- il est normal que tu aies peur. Tout cela est inconnu pour toi, j'ai confiance en mon frère il te sauvera, dit-elle avec conviction »

Dame Faresc ne répondit pas, mais elle avait beaucoup de mal à se convaincre de remettre sa vie entre les mains de Tharkûn. Elle commença les préparatifs du voyage vers Lapiaz pour convaincre Salmissra de lui venir en aide. Elle écrivit à Lundi mais ne lui donna pas les détails du rituel. Elle ne parla que du mariage et lui confia la mission de préparer la tresse de feuilles et de fleurs pour préparer l'arche sous lequel les mariés allaient échanger leur consentement et une liste d'objets à remettre à Elrod. Les mariés devaient porter une tunique blanche et une couronne de feuilles et surtout il fallait trouver les anneaux. Lundi serait parfaite pour ce type d'emplettes.

Concernant la prêtresse elle envoya un message au sanctuaire en espérant avoir une réponse de son amie Nara qui en plus d'être prêtresse était aussi de nature elfique. Elle partirait dès que les potions seraient prêtes.

A son arrivée à Lapiaz elle se dirigea vers le Ched et y trouva Salmissra dans son bureau d'adjointe.
Après avoir échangé les politesses d'usage, Faresc ne chercha pas de chemins détournés pour parler du motif de sa venue à Salmissra et elle entreprit de lui raconter depuis le tout début la mésaventure de Lundi et ce qu'elle était en train de vivre en ce moment. Après ce long récit, Faresc attendit avec impatience la décision de Salmissra, tout en se disant que là, elle allait vraiment être prise pour une folle.

[salmissra2a]

Lorsque Faresc paru devant son bureau, la féline adjointe était entrain de préparer les prospectus pour les nouveaux. La visite la surpris tellement qu'elle en rempli plus que de raison les étals. ( Désolée Moribor, ça fait que 2 fois)

Elle écouta patiemment le récit de son amie. Se leva et alla à la fenêtre. A la surprise de Faresc le siège de Sal' se révéla être un coffre, plus précisément Le Coffre*, Il sorti ses pattes les unes derrières les autres et suivi sa maîtresse.

Je comprends mieux pourquoi je t'ai trouvé changée à l'auberge à Gypsis. Et Lundi fait en quelque sorte partie de ma famille maintenant**.Il me faut m'assurer de son bien être et surtout la connaitre mieux.
La responsabilité que tu me confie est très importante.
J'ai quelques bricoles à faire au ChEd et je te rejoint dans ma demeure... Le Coffre te conduira.

Le Coffre sorti de la pièce et attendit Faresc qui le fixait bouche bée. Il fit un claquement de couvercle.

Dépêche toi Faresc, sa patience est très limitée et j'ai du mal à m'en faire obéir. J'en ai pas pour longtemps.

Dame Faresc partie avec le Coffre, Sal' pris un parchemin et sa plume.

Mon cher Ami et Edile,

Je suis navrée de te laisser comme ça avec juste ce mot sur ton bureau, mais une histoire de vie ou de mort m'appelle à Eolis.
Je te laisse tout seul le temps strictement nécessaire à ma mission, je reviendrai le plus vite possible.

Elle prit un autre parchemin dans une boîte spéciale, un parfum de fleurs enivrantes se répandit dans la pièce.

Mon amour,

Je parts quelques temps à Eolis, je vais aider Faresc dans une affaire de sorcellerie.
Je ne pense pas courir de risque mais quand la magie s'en mêle on ne sait jamais.
Peux-tu t'occuper de mes ateliers. Les clefs sont dans ma chaumières à leur place habituelle.
Tu me manque déjà, et je n'ai pas quitté la cité.
A bientôt mon Rennounet chéri.

Ta Sal'

Tous ces messages faits Sal' ferma la porte et se dirigea vers sa maison. Elle vit Faresc assise n'osant pas bouger.
Elle lui fit une tisane et se rendit avec le Coffre dans sa cuisine. Elle le rempli de diverses plantes et potions. Puis elle disparu dans la maison avec le Coffre.

Le silence devenait pesant, il ne fut rompu que par le raton baveur mauve de Salmissra. Qui entra avec des poissons et de la compote dans une brouette à sa taille.

Non Mylady tu restes ici, et pas de discussions, je veux que tu aide Rennounet pendant que je serai absente.

Faresc nous partirons ce soir bien après la tombée de la nuit j'ai besoin de ramasser des fleurs qui ne s'ouvrent que la nuit pour pouvoir faire l'antidote.
Oh et sache que je ne te prends pas pour une folle.
Et dernier détail le Coffre est un "accident magique" il a un caractère bien à lui et surtout du Caractère.
Je te suivrai avec l'Ange des Mers mon lougre.

//* voir l'expédition à la grotte sacrée de Lapiaz (c'est un personnage de T. Pratchett)
** Lundi est la soeur de Will qui est mon neveu donc elle doit être ma nièce //

[Lundi]

Lundi parcourait le marché d'Eolis en espérant trouver tout ce dont elle avait besoin pour répondre au mieux à la demande de Dame Faresc!

Elle trouva facilement les deux tuniques blanches. Ce qui la souciait le plus était les anneaux! C'était très délicat de choisir des bijoux que ces deux personnes qu'elle connaissait très peu, allaient porter toute leur vie!

Rien sur les étals de la cité d'Eolis ne parvenait à la satisfaire.

Elle partit comme prévu en forêt pour trouver les feuilles afin de tresser les couronnes. Comme la nuit tombée, elle se hâta.Au détour d'un chemin, Elrod apparut!
Elle l'aimait bien maintenant même si il lui faisait toujours un peu peur!

Elle lui raconta ses mésaventures au marché. Elrod souriait. Ce que Lundi trouvait très bizzare, c'est cet air serein qu'il affichait alors que c'était grave. Sans anneau pas de cérémonie!

Elrod lui souffla : "Ne t'inquiète pas, je les ai depuis longtemps ces deux magnifiques anneaux! Rentre vite finir les préparatifs!"

Lundi rentra le coeur léger dans la demeure de Dame Faresc à Eolis! Elle s'installa devant la cheminée et passa une bonne partie de la nuit à créer les couronnes qu'elle voulait parfaite pour un si beau moment!