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Version (ID) : 6968
Date : Helia an 249 AUC
Titre : Chapitre 9 : La cabane d'Och

Contenu :






Chapitre 9

La cabane d'Och


La nuit fut très agitée. Quand elle se réveilla, Luciléa rêvait de son faucon et cela l'attristait . Elle aperçut la licorne et se demanda si ses rêves ne se poursuivaient pas encore un peu. Elle avait froid et il n'était pas question de faire un feu. Contrairement à ce que Mériade avait annoncé, elle ne l'avait pas réveillée pour prendre un tour de garde, elle avait veillé toute la nuit.

Tous les événements de la veille lui revinrent enfin. Elle se tourna vers Serinoe, mais la jeune fille semblait ne pas avoir bougé. L'équidé vint près d'elle.

- Bonjour, comment as-tu dormi ?

- Relativement bien, mais j'ai un peu froid. Serinoe n'est pas réveillée ?

- Je crains ma jeune amie qu'il va lui falloir de l'aide. Connais-tu quelqu'un qui pourrait la guérir ? Dans ton village y a-t-il un guérisseur ?

L'archère ne comprenait pas vraiment la situation. Elle s'approcha de la jeune fille dont les cheveux étaient, à présent, aussi blancs que la robe de la licorne .

- De quoi souffre-t-elle ? Ses cheveux...

- On perdu leur couleur, coupa la licorne d'un ton triste et grave. Elle reprit, elle souffre d'une extrême fatigue et nous ne pouvons pas attendre qu'elle dorme suffisamment pour se remettre en chemin. Nous devons partir vers la côte au plus vite. "Le marin" et la "prêtresse", de la prophétie, sont déjà réunis.

Luciléa réfléchit. Il y avait bien aux bords du village, une vieille dame, dont on ne connaissait pas l'âge qui avait un pouvoir de guérison. On ne l'approchait guère, car sa tenue vestimentaire tenait à distance beaucoup de villageois. Elle était plus crainte que respectée. Elle portait autour du cou un collier d'os blanchis ; certains soutenaient qu'ils étaient humains d'autres qu'il s'agissait d'animaux maléfiques. La jeune fille l'avait déjà observée à son insu lorsqu'elle était seule dans la forêt. Elle avait même songé une fois, lui demandait de l'aide, mais avait fini par y renoncer faute de courage ou de superstition.

Elle informa donc Mériade de la présence de la vieille dame qui était parfois venue en aide aux villageois contre nourriture et bois coupé. Elle ne savait pas si elle était capable d'aider Serinoe, elle ne connaissait pas ses pouvoirs.

Il fallait trouver un moyen de transporter Serinoe et il n'y avait qu'une seule façon de faire, une litière qu'elle accrocherait à son cheval. Elle se mit donc à couper du bois et en fit un plateau. Elle y déposa de la mousse pour faire une sorte de matelas qu'elle couvrit d'une toile. Deux branches plus longues sur les côtés formeraient l'attelage. Cela lui prit la journée.

La licorne était restée coucher près de Serinoe pour lui tenir chaud. Luciléa était épuisée.

- Nous pouvons nous mettre en chemin déclara-t-elle.

- Nous allons passer la nuit ici, petite. Il te faut reprendre des forces. As-tu pensé à te nourrir un peu?

- Je vais chasser avec mon fauc... Elle s'interrompit. Je vais aller cueillir quelques baies que j'ai repérées tout à l'heure et poser un piège ou deux, avec un peu de chance, nous aurons un lièvre pour demain.

- Tu pourras faire du feu en chemin, mais pas ici. Il te suffira de te coucher contre mon autre flanc pour avoir bien chaud. Je veillerai, j'ai l'ouie fine.

Luciléa ne discuta pas. Elle fut contente de s'endormir en ressentant la douce chaleur de l'animal.

Juste avant l'aube, elle fut tirer de sommeil par le museau de Mériade. Aussitôt, elle ressentit le danger.

- Que ce passe-t-il?

- Les arbres se replient, la magie n'agit plus. Il faut partir et vite!

Luciléa installa l'attelage et coucha Serinoe en l'enveloppant dans sa couverture et l'attacha avec la corde qu'elle emportait toujours avec elle. Ainsi, elle ne risquait pas de verser. Beaucoup de choses échappaient à la jeune fille, elle n'y entendait rien en matière de magie et faisait donc confiance à la licorne.

Il y avait au moins une journée de marche pour arriver à la cabane d'Och, c'est ainsi que l'appelait les villageois. En chemin, elle releva les pièges, un lièvre s'était fait prendre et elle savait que question nourriture la vieille dame préférait les petits animaux, car on racontait qu'elle broyait les petits os en poudre fine et les ajoutait à toutes ses potions.

Au pied de la pente, elles avancèrent d'un bon pas, espérant qu'il n'y avait rien à craindre venant du ciel. Mériade lui expliqua que la magie de la jeune Serinoe avait sans doute cédée durant la nuit et que les arbres n'étaient plus "mobiles". L'archère avait haussé les sourcils et les épaules d'un signe d'incompréhension. Elle ne se sentait pas à l'aise dans cette histoire. Ses sens en éveil, elle avait très vite pris le parti de faire confiance à ce qu'elle connaissait : son instinct et ses flèches.

Tout le long du chemin, elle scrutait la forêt d'un œil expert. Écoutant les oiseaux, le bruit du vent, les bruissements sur les feuilles que faisaient la litière accrochée à son cheval. Elle avançait prudemment afin de ne pas trop secouer la jeune fille qui dormait toujours.

Après une pause rapide pour un repas frugal, elle avait le sentiment d'être suivie. Elle avait repéré une ombre, plus qu'une forme humaine ou animal, courant d'arbre en arbre afin de pas se montrer. Elle en parla à la licorne et lui conseilla de faire mine de continuer le chemin comme si de rien n'était. Pendant toute une partie de l'après-midi, ils avancèrent donc de concert, le petit groupe sur le chemin et l'ombre qui courrait à travers bois.

La clairière était en vue à la tombée de la nuit et l'ombre s'arrêta pour disparaître tout à fait. Luciléa sur ses gardes, se demandait si la lumière manquait pour apercevoir l'ombre ou bien si vraiment elle était partie. La petite cabane d'Och était là avec son toit herbu, on apercevait de la fumée s'échapper de la cheminée.

- Nous y voilà! annonça l'archère.

- Qui va là? dit une voix tremblotante.

- Luciléa archère du roi et Mériade la licorne cria la jeune fille.

- Passez votre chemin ou dites moi ce que vous venez faire chez moi? la vieille dame commençait à s'énerver puis se ravisa en ajoutant : bigre c'est une licorne qui est avec toi!!

- Oui! nous avons une blessée dit Luciléa en descendant de cheval. Elle attrapa le lièvre et le brandit en le soulevant par les pattes arrière, nous avons apporté le dîner.

- Du lièvre? hum! Il m'en manquait justement, pour finir ma potion. Entrez, couchez votre jeune amie sur le lit et réchauffez-vous. Nous allons bavarder le temps que cette bestiole rôtisse!

Luciléa regarda la licorne qui allait rester dehors.

- Va sans crainte, je veille et il me semble que la cabane est sous protection.

Elles disparurent à l'intérieur.

- Racontes-moi! Tu voyages avec une licorne c'est peu commun. Dis-moi tout et j'aiderai ton amie, après un bon dîner.

Assise près de la cheminée Luciléa raconta ce qui lui paraissait autorisé et omis certains détails magiques. La vieille dame au visage buriné par le vent et l'âge écouta sans l'interrompre, tout en préparant le repas, le seul bruit qu'elle émettait, était un cliquetis d'os qui s'entrechoquaient chaque fois qu'elle bougeait la tête.

La soirée fut longue avec tout ce qu'avait sur le cœur Luciléa et après l'avoir écoutée sans presque l'interrompre sauf quelques questions anodines, Aoulguie décida qu'il était temps de parler un peu avec la licorne et laissa seule la jeune fille lui souhaitant une bonne nuit, tant elle avait l'air fatigué.