Version (ID) : 6058
Date :
Nevea an 206 AUC
Titre : chapitre 14 : De découvertes en mésaventures
Contenu :
Chapitre 14
De découvertes en mésaventures
Malgré l'enthousiasme de ses amies, Dame Faresc n'était pas tranquille. Durant les bivouacs, elle dormit peu. Restant aux aguets, les sens en éveil. Elle fut presque soulagée lorsqu'elle arriva devant l'arbre au symbole. C'est Laufa qui s'engagea la première. C'était la seule qui ne devait pas baisser la tête pour entrer.
- Bibi, cela me rappelle la découverte de la mine de Caledonyth! s’exclama-t-elle.
Elles tenaient toutes une torche à la main. Laufa était suivie de Bibitricotin, puis Salmissra2a entra dans le tronc, et ce fut le tour de Dana. Dame Faresc fermait la marche. Au moment de pénétrer dans le tronc d'arbre, elle eut la certitude que quelqu'un les observait. Un bruissement venant du buisson juste à côté et aussi le silence des oiseaux qui avaient cessé de chanter la mettaient en alerte. Elle se retourna une dernière fois mais ne vit rien.
Faresc se décida à entrer. Elle voyait danser les flammes des torches devant elle. Soudain elle entendit Laufa crier :
- Attention les filles, il y a des marches!
- Et elles ne sont pas toutes égales, soyez prudentes, ajouta Bibi.
Avant d'entamer sa descente Faresc observa de plus près l'escalier. La racine de l'arbre s'enfonçait en serpentant et en formant les marches sur lesquelles elles se tenaient. La descente parut longue bien qu'il n'y eut qu'une vingtaine de marches. Elle entendit de nouveau son amie Laufa qui cria :
- Wouaouh! c'est incroyable!
Lorsqu'elle arriva à hauteur de ses amies Faresc découvrit alors, avec surprise, une large crypte formant une salle avec une table en pierre posée au milieu. Elles en firent le tour prudemment. Dana s'éloigna du centre et alluma une torche qui se trouvait sur le mur.
- Regardez! Une alcôve avec un lit de paille! s'exclama-t-elle.
Sal éclaira une seconde alcôve. Il y en avait cinq au total, creusées à même la roche. Les lieux avaient déjà été visités. Tout avait été retourné. On pouvait apercevoir des pots à onguents brisés, des éclats de verre de fioles jetées violemment sur le sol, des livres déchirés. L'auteur de ce saccage avait sans doute était très en colère de ne pas trouver ce qu'il cherchait.
Les cinq amies ne parlaient plus et inspectaient les lieux chacune à leur manière. Le silence se brisa :
- Venez voir ! Vite!
Dana venait de trouver un bâton identique à celui qu'elle avait découvert du côté d'Aârgoni. Dame Faresc inspectait pendant ce temps les pots et fioles encore entiers. Il y avait ici du matériel pour fabriquer des potions. Elle sentit l'un des pots et se mit à éternuer, ce qui résonna dans la pièce de pierre et fit sursauter les aventurières.
Salmissra était penchée sur les restes de livres déchirés. Les reliures de bois ou de cuir portaient toutes le "symbole". Les bouts de papiers, qui restaient accrochés, lui permirent de se rendre compte qu'ils étaient du même papyrus que celui de l'ermite.
C'est dame Bibi qui découvrit les trois longues galeries dans le fond de la grotte. L'une partait vers l'Ouest, l'une vers le Nord et la dernière vers l'Est.
- Une petite visite dans ces galeries s'impose, dit-elle.
Dame Faresc toujours prudente lui répondit :
- Il faut rebrousser chemin pour l'heure, car ce n'est pas avec quelques pommes et de la cervoise que nous irons bien loin.
C'est à contrecœur que ses amies se rallièrent à son avis. Elles sortirent par où elles étaient entrées et se mirent d'accord pour préparer une expédition plus longue pour explorer l'une des galeries.
*****
La préparation de la course de brouettes occupa Bibi pour un moment et c'est en l'an 203 que celle-ci eut lieu à Aârgoni. Faresc et Dana s'en rappelleraient longtemps car elles s'étaient fait quelques frayeurs.
Juste après la course d'Aârgoni, plutôt que de rentrer tout de suite à Gypsis, Dame Faresc retourna sur le brouettodrome. Elle n'avait rien dit pour ne pas effrayer Dana, mais pour elle l'attaque de touffes d'herbes et le trou sur son parcours n'étaient pas dus au hasard.
A l'endroit où elles avaient été ensevelies par les herbes, elle commença son enquête. Dans son souvenir les touffes arrivaient toutes de derrière un buisson. Elle avança prudemment dans sa direction. Elle y découvrit des petits tas de touffes d'herbes fanées. Le sol avait été piétiné par plusieurs personnes.
De ce poste caché, on voyait très bien la course et il était facile de jeter les touffes par-dessus, sans être vu, sur la tête des concurrentes. Un parfum très étrange émanait des petits monticules, l'odeur entêtante qui ne l'avait pas quittée de toute la course après ce fâcheux épisode.
Elle éternua plusieurs fois. Cela lui rappela la grotte. Pas de doute, elle était allergique à ces herbes ou au produit dont elles avaient été enduites. Elle en ramassa une avec précaution, l'emballa dans un linge et la déposa au fond de sa besace.
Elle remonta alors le chemin vers le fameux trou, qui avait bien failli lui coûter la tête. Elle regarda tout autour et s'aperçut que des roseaux avaient été coupés et que les tiges étaient éparpillées aux alentours du trou. Le choc les avait expédiées un peu plus loin mais une chose était évidente, les roseaux avaient servi à dissimuler le trou.
On lui avait une fois de plus tendu un piège. Il fallait prévenir les autres et rapidement.