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Version (ID) : 6056
Date : Vertumna an 205 AUC
Titre : chapitre 12 : L'équipée en jupons

Contenu :



Chapitre 12
L'Équipée en Jupons


Le bicentenaire du Territoire approchait, et nous avions toutes plusieurs projets en cours. Finalement, nous avions décidé de programmer notre expédition pour l'an 202. Il fallait bien ça pour nous reposer et pour régler les détails de notre périple. Tout en nous activant toutes aux préparatifs de ce mémorable anniversaire, nous avions étudié tous les documents traitant de la région lapiazote et des marais salants de Lagonie.

Il y avait malheureusement très peu d'écrits sur l'histoire de ces marais. Il était de notoriété publique qu'ils pullulaient de gros moustiques féroces, porteurs des maladies les plus diverses, la dingonite étant la plus répandue. C'est d'ailleurs cette dernière affection qui avait motivé la construction de l'Asile de fous de Lapiaz.

Enfin, le jour de l'ouverture de la fête du bicentenaire était là! J'avais organisé pour l'occasion une partie de fouilles historiques. Déjà, lors du centenaire de Gypsis, les apprentis archéologues avaient récolté de somptueux vestiges, j'espérais qu'il en serait de même pour les deux cents ans du Territoire.

La fête s'était déroulée au mieux, et mes espérances avaient été plus que récompensées, le dernier jour des festivités officielles, par une découverte inattendue! C'est Armstrong, un insulaire d'Islandsis, qui avait rapporté cette relique. Il s'agissait d'un vieux livret de prières du Culte de l'Instance Suprême. Imaginez ma surprise de voir imprimé sur ses feuillets, l'emblème de la Confrérie de l'Herbier!



J'avais obtenu du Conservateur du Muséum de l'Histoire Kiponaise une copie de cet ouvrage, qui rejoignait ainsi les différents documents et indices en notre possession. Nous les avions tous rassemblés dans une grande malle, soigneusement cadenassée.

Le Comité de l'Herbier, pour se faire pardonner le petit tour joué à Faresc, lui avait confié le parchemin qui les avait mis sur la piste de ce manuscrit et la carte illisible retrouvés à Pyrrit. Salmissra y avait déposé la copie de la recette de cet onguent que possédait un vieil ermite de la forêt de Lapiaz. J'y rangeais pour ma part l'ouvrage de Kaspar Natrio, dans lequel il relatait la découverte d'une gravure de l'emblème de la Confrérie de l'Herbier sur les murs de l'ancienne mine de Gypsis, et sa rencontre avec Gaspard Aquifère, membre des Gardiens de l'Herbier (autrement dit de la Confrérie), qui lui avait remis le fameux parchemin codé qui nous conduisait à Lapiaz, dont Laufa avait percé en premier le mystère. Dana avait demandé à récupérer le bâton sculpté de l'emblème de la Confrérie, mais le Comité jurait qu'aucun bâton ne lui avait été confié.

Faresc avait alors rappelé sa mystérieuse rencontre avec cet inconnu encapuchonné lors de la course de brouettes à Lapiaz. Celui-ci avait tenté de la dissuader de poursuivre les recherches. Il semblait donc qu'un imposteur avait abusé de la confiance de Dana et s'était emparé du fameux bâton. Mon esprit vagabond me disait qu'il devait s'agir du bâton de l'un des Gardiens de l'Herbier. Se pouvait-il alors que la Confrérie de l'Herbarium ait envoyé à la recherche de l'Herbier des Simples, d'autres émissaires désireux de récupérer ce qui leur appartenait? Cela me paraissait logique après la lecture du récit que Gaspard Aquifère avait fait à Kaspar Natrio.

Cependant les menaces faites à Faresc ne collaient pas à la philosophie de la Confrérie. Une lecture plus approfondie du récit de Kaspar Natrio, nous avait appris qu'outre leur rôle de préservation, les Gardiens de l'Herbier partageaient leurs connaissances et veillaient au bon usage des diverses potions, onguents et autres cataplasmes. Qui donc était alors cet inconnu? Il nous faudrait être prudentes…

Nous sommes parties pour Lapiaz au premier mois des semaisons de l'an 202, période où les moustiques étaient les moins virulents. Salmissra nous avait gentiment offert de grands chapeaux moustiquaires, produit typique de la région de Lagonie. Il faisait assez lourd ce matin-là, quand nous nous sommes engagées sur la route menant aux marais salants. Nous avions pris une charrette pour transporter notre matériel : pioches, pelles, cordes, tonneaux d'eau, trousse de secours, etc… Nous ne savions pas exactement où commencer nos recherches. Le travail allait se révéler ardu. Nous allions devoir découper la zone en secteurs et creuser au petit bonheur la chance. A moins qu'un indice ne nous mette la puce à l'oreille…