Version (ID) : 6039
Date : Vertumna an 205 AUC
Titre : chapitre 2: La première détective
Contenu :
Chapitre 2
La première détective
L' histoire de cet herbier des simples dont j'ai entendu parler m'intrigue fort. Il s'agirait de papyrus découverts dans une boîte à moitié rongée par la vermine et ses précieux feuillets eux-mêmes endommagés, d'après ce que j'ai pu comprendre, les textes pratiquement illisibles.
Ma curiosité pour cette histoire fit divaguer mon imagination, car j'avais quelques secrets que je n'avais partagés avec quiconque. Lors de mes excursions en solitaire aux confins du Territoire, j'avais rapporté un bâton de druide sur lequel était gravé un serpent imbriqué dans un bouquet de fleurs sauvages avec deux initiales surmontant le tout, mais dont la description n'était pas lisible.
Cette découverte aurait-elle un lien avec le fameux herbier des simples ?
Il faudrait que je puisse consulter cette carte dont parle l'article afin de savoir si ma direction était la bonne, bien qu'il semblerait qu'elle ne nous apprenne pas grand chose.
Je décide de retourner sur les lieux de ma trouvaille dès le lendemain de très bonne heure. L'endroit est assez éloigné et nécessite de bonnes chaussures de marche.
En partant d'Aârgoni en direction de la vallée du Cinabr, là où le désert commence et les arbres se raréfient, si on s'enfonce en quittant la piste, beaucoup plus loin dans cette partie du Territoire, on est surpris de retrouver peu à peu une végétation plus dense, alors même qu'on pensait qu'il n'y avait plus rien.
C'est ici, dans cette partie des terres, juste avant de rejoindre le massif du Kad, que j'avais découvert ce bâton au pied d'un grand buisson. Je n'en avais parlé à personne, car sur le moment cela n'avait pour moi rien de bien extraordinaire. Puis, je m'étais aventurée au-delà des limites territoriales, et je pensais que cela pourrait me valoir des représailles ou pour le moins une amende. Alors, j'avais gardé pour moi cette "aventure" si je peux la nommer ainsi.
J'y suis donc retourné aujourd'hui dans ce lieu où il paraitrait que nul ne s'est jamais aventuré. Fébrilement j'écarte des racines, je furète alentours, je creuse dans les sillons formés par l'érosion, des hautes herbes me cachent de profondes ornières.
Mon exploration reste improductive. Que m'étais-je donc imaginée ? Je dois repartir vers la civilisation et surtout travailler avec les autres afin de mettre nos connaissances en commun.
Je devrai aussi consulter cette carte, c'est par là que j'aurai dû commencer. Nantie de ces bonnes résolutions, je rebrousse chemin rêvant à ce que nous apporterait la découverte de cet herbier, aux possibilités innombrables pour les apothicaires et surtout le bonheur des guérisseurs et manipulateurs qui expérimentent dans leurs antres cachés des recettes miraculeuses qui n'aboutissent jamais. ( c'est un secret, je vous le dis dans le creux de l'oreille, je bricole moi-même des mélanges pas toujours très heureux avec des plantes et des fleurs, mais : chut ne le répétez pas !).
Me voici de retour dans ma chaumière, il fait nuit et en m'endormant je me dis que demain j'apporterai mon bâton de druide au Comité afin qu'il en fasse l'usage qu'il juge le plus opportun, peut être une expertise, ou bien organiser une expédition plus judicieuse que la mienne en tout cas je me mets à leur entière disposition pour participer à ce fabuleux travail de détective.