Gaïllâa an 609 AUC (convertir une date)

Vous n'êtes pas connecté (se connecter)

Contribution

Visualisation de la partie

Version (ID) : 4326
Date : Florea an 175 AUC
Titre : Le mangeur de cailloux

Contenu :

Brumea an 164 par Laufa

Le mangeur de cailloux :1ère partie




C’est bien une fâcheuse aventure que j’ai vécue en Frodea an 164. En villégiature pour quelques kipomois dans la douce et froide cité de Piethra, je décidais de payer la franchise de 15 kipons pour entrer à la mine de cailloux. Cité minière et poissonneuse du Territoire, Piethra offre de multiples matières premières pour peu que l’on veuille bien aller les piocher soi-même ! Ses étals sont soient vides soient hors de prix … Rien de nouveau ni d’exceptionnel en Kiponie.

Me voilà donc, équipée d’un bel outil tout neuf sorti de ma forge caledonyenne, parcourant les espaces aériens d’une mine encore jamais visitée par mes soins. Je choisis mon espace et lance ma pioche contre la roche. Douze heures d’un travail fatiguant commencent et comme, forces et ressources sont là, la récolte promet d’être fructueuse.

A l’heure où le soleil passe derrière le Kret Kermesite et ne fait plus briller que la source du fleuve, mon temps est enfin terminé. Je peux ranger mon outil et compter ces blocs de cailloux si précieux à mes yeux. Vingt-sept ! Une extraction moyenne qui fera sans doute le bonheur de l’un de nos tailleurs de pierre. Je les charge dans une sorte de brouette et me dirige vers la sortie. Je m’arrête aux portes de la mine pour que l’on note ma production. Je fais un dernier signe à mes compagnons mineurs à qui il reste encore quelques heures de labeur et ……Plus rien ! Ma brouette est vide ! Plus aucun caillou. J’interpelle le gardien et nous examinons les alentours. Rien ! Je le vois sourire et crois à un canular mais après explication, il n’en est rien !

Alors, où sont mes petits cailloux ?

Un attroupement se forme. Chacun raconte ce qu’il a vu. En fait, nous avons un ensemble de récits mais personne n’a rien vu. Mais la brouette est toujours là, quelques graviers dans le fond rappelant un contenu maintenant disparu.

- Pouah ! Encore ce mangeur de cailloux ! J’vous l’avais bien dit qu’il existait ! Perdus les cailloux….. Va falloir retourner à la mine …..

- Arrête vieux fou ! Sinon, je te vire de là ! T’es déjà prévenu !
L’intendant invective un vieillard que je n’avais pas encore remarqué.

Il est assis près de la guérite du garde. A sa tunique, on peut comprendre qu’il va sans le kipon et qu’il profite de la générosité de quelques mineurs voire du gardien, mais les mois de bonne humeur seulement.


- Encore ce mangeur de cailloux ! J’vous l’avais bien dit qu’il existait ! Perdus les cailloux….. Va falloir retourner à la mine ….. Répète-t-il sans tenir compte des menaces.

- Laissez ! Gardien ! Laissez ! Je m’en occupe … Je m’interpose rapidement entre le bourreau et sa future victime !

Je m’approche du vieillard et lui propose une cervoise bien chaude dans l’auberge de son choix. Il me regarde.


- J’peux bien m’faire payer une cervoise par une ….

- Hérissonne ! Répondis-je à son hésitation …

– Va pour une hérissonne qui vient de se faire manger ses cailloux ! Dit-il sans laisser transparaître ni amusement ni étonnement.

Une fois attablés au coin du feu à l’auberge, je le laisse avaler quelques gorgées de cervoises et une bonne tranche de marcassin grillé. Une fois repu, l’homme ne se fait pas prier pour raconter ce qu’il sait.


- La pr'mière fois que j'ai entendu d'pareilles histoires, j'venais d'arriver sur l'Territoire ! C'est l'entrepreneur qui m'a appris l'métier de tailleur de Pierre qui m'l'a racontée : un monstre mangeur de Cailloux qui disait !....."

J’écoute attentivement son récit entrecoupé de rasades de cervoise. Au fil de sa narration, je traverse le Territoire et visite ses différentes mines de cailloux. De bien étranges évènements, assez similaires à celui dont je fus la victime plus tôt, survenus de-ci de-là et aboutissant toujours à la disparition d'une récolte de pierres. Au bout de quelques minutes, des Kiponais présents dans l’auberge se joignent à nous et le vieillard se fait conteur. Certains le coupent pour confirmer ses dires ; eux aussi ont entendu de pareilles aventures au travers de leurs voyages.

Plus le temps passe et plus tout ceci attise ma curiosité. Je laisse les Kiponais réunis finir leur discussion qui ne m’apprend plus rien et m’installe sur une table voisine afin de noter le plus d’éléments possible. Il me faut retrouver ces gens dont les noms ont été cités afin de compléter ces informations.

C’est avec pour seule obsession de retrouver ce « mangeur de cailloux » ou du moins collecter un maximum de renseignements à son sujet que j’entrepris mon second tour de Kiponie !


à suivre ....