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Version (ID) : 1676
Date : Pluvea an 106 AUC
Titre : La découverte du carnet

Contenu :

(Auteur : LaCervoise)


a porte était ouverte. A l’intérieur de la cabane, rien ne laissait supposer que plus personne n’y vivait. Des bouteilles de cervoise traînaient sur la table, ainsi qu’un verre à moitié plein. La paillasse n’était pas faîte, une tunique était posée sur une chaise. Les membres du GE balayaient la pièce du regard à la recherche d’une commode, d’un tiroir…

Sanela : Je ne vois que le tiroir du chevet… là !

Elle pointa le meuble du doigt, et aussitôt Hanson s’en approcha.
C’était la bonne !
Il ouvrit le tiroir dans lequel figurait un carnet, semblable au journal que LaCervoise emportait partout avec lui. Avec précaution, il l’ouvrit. Les autres se penchèrent pour tenter de lire les écritures qui y figuraient. Ils restèrent tous un instant sans comprendre… A la demande des uns et des autres, Hanson tournaient les pages, en avant, en arrière. Il lisait des passages à haute voix car il n’était pas facile de faire la lecture tous les six agglutinés autour du chevet !

Ludeau : On dirait qu’il a recopié son carnet ? Regarde là ! Ce sont les premières expéditions du Groupe des Ecrivains.

Hanson : Ca m’a tout l’air d’être ça en effet ! C’est quand même pas son carnet d’origine, je ne le reconnais pas.

Ludeau : Non, y a pas de doute, c’est un exemplaire recopié à la main.

Che : Hé ! Attendez une minute ! On fouille carrément ses affaires là ! Je ne crois pas qu’il va apprécier…

Sanela : La tournure de la lettre… la clé bien en évidence sur son bureau parfaitement rangé… je suis certaine qu’il voulait que l’on vienne ici !

A ces mots, l’on entendit Ludeau se laisser lourdement tomber sur la paillasse. Hanson, lui, refermait le carnet qu’il laissa échapper entre ses doigts. Tous deux affichaient des mines atterrées. Sans dire un mot, Hanson se reprit. Ses mains tremblaient mais il trouva la force de tendre le livre à Sanela en balbutiant : lis la dernière page.

lors Sanela s’exécuta :


Mes chers camarades,
A l’heure qu’il est, je ne suis très probablement plus de ce monde. Si vous lisez ces lignes, c’est que, comme je n’en doute pas, vous avez fait les déductions nécessaires. Je vous dois des explications quant à mon départ soudain, et à l’expérience folle à laquelle je me suis livré…
J’ai recopié intégralement mon journal dans ce carnet que vous lisez actuellement. L’original s’est engouffré avec moi dans les profondeurs de la mer. Oui, je suis parti à Lapiaz pour m’y noyer ! Rendre mon corps à la mer à l’endroit même où celle-ci m’a recraché la première fois. Pourquoi ce geste fou vous demandez-vous ? Je vais tâcher de vous l’expliquer le plus clairement possible...
Il y a trois raisons majeures à cette folie apparente :

- La première, c’est la science ! c’est la Kiponie ! C’est son mystère ! Est-il tombé sur la tête ? Non, je l’ai fait pour vous chers camarades. Toute théorie scientifique a besoin de l’expérience pour être confirmée ou infirmée. J’ai donc provoqué volontairement l’expérience de la noyade ! J’ai récemment compris qu’une dimension nous échappait, que pour que nos recherches soient complètes, il fallait que nous explorions TOUTES les directions. Qui d’autre que moi aurait suivi celle-là ? Je veux que vous poursuiviez sur votre lancée le travail fourni jusqu’alors, que le mouvement grandisse encore, qu’il fasse participer tous les corps de métier qui puissent fournir le moindre indice, la moindre piste. J’ai confiance en vous ! Vous êtes ma raison désormais…Faîtes en sorte que ma mort ne soit pas inutile ! Je ne pouvais pas vous en dire plus ; vous ne m’auriez pas laissé partir ! J’ai pris soin de vous livrer un exemplaire de mon journal pour que vous en poursuiviez l’aventure…

- La seconde, c’est par défi à la fatalité. Un appel lançé aux dieux, dont l’existence m’est apparue de façon douloureuse avec les évènements récents. J’ai voulu par cet acte les interroger, une façon aussi d’aller au-delà de ma condition d’homme. Peut-être aurai-je une réponse ? J’en doute. Mais je ne serai plus là pour en témoigner…

- Et enfin, la troisième, c’est par amour. Vous n’ignorez pas je pense, toute l’affection que je témoignais à Kate. A mes yeux, son image a été salie par la colère des dieux, et il fallait un geste fort, bien qu’à la mesure d’un mortel, pour lui redonner sa dignité. Je sais qu’elle sera fortement peinée par ma disparition, mais je la sais aussi très bien entourée par des gens qui l’estiment. Je crois pouvoir lui donner par ce geste la plus belle preuve d’amour…

Je reste à vos côtés, dans les esprits et dans les cœurs.
LaCervoise Papyrus.