Gaïllâa an 598 AUC (convertir une date)
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Version (ID) : 1622
Date : Messia an 105 AUC
Titre : La dernière et la première Licorne
Contenu :
Auteur : Johanna9402
ur les continents vivaient il y a bien longtemps des licornes par milliers. Elles vivaient en harmonie avec les hommes, jusqu'au jour où ces derniers inventèrent la chasse. Ils chassèrent d'abord les petits animaux, puis les marcassins. La chasse devint, au fil des kipo-années, un rite, parfois même un rituel. Et les hommes voulurent montrer aux autres hommes des autres clans leur plus grande habileté à la chasse. C'est ainsi qu'ils en vinrent à chasser les licornes. Ils en chassèrent tant et tant qu'un jour il n'en resta qu'une seule. Les hommes la convoitèrent et la traquèrent pendant plusieurs kipo-années.
Un jour ils l'acculèrent au bord d'une falaise. La licorne, apeurée, épuisée par cette longue traque que les hommes n'avaient eu de cesse de mener, s'approcha tellement du bord qu'elle tomba. L'océan venait fracasser ses vagues au pied même de cette immense muraille de calcaire. Et la licorne sombra dans ces eaux glacées.
ais la dernière Licorne n'avait pas péri noyée. Éreintée par des jours et des jours à se battre contre les eaux, contre les vagues, contre les courants, elle finit par échouer sur un continent étrange.
Les terres de ce continent et les eaux qui l'entouraient ne semblaient pas propices au développement de la vie. Ce à quoi la Licorne remédia grâce aux vertus médicinales de sa corne, qui pouvait guérir de tous les empoisonnements et rendre fertiles les terres les plus arides. C'est ainsi que la vie prospéra sur les terres connues aujourd'hui sous le nom de Kiponie.
Nourrissant une certaine déception vis-à -vis de la nature humaine qui avait failli être à l'origine de sa disparition, la Licorne souhaita que les terres sur lesquelles elle vivait désormais avec sa descendance magique issue de son affection avec un cheval ailé croisé peu après son échouage, fussent protégées de toute corruption des âmes. Il lui fallait donc faire en sorte que le continent demeura hors des connaissances des érudits des continents éloignés.
Elle expira alors d'un long souffle magique dans toutes les directions autours des terres de Kiponie. C'est ainsi que le continent fut entouré, loin derrière ses frontières, d'une brume épaisse et magique, dont le principal envoûtement consistait à faire perdre la mémoire à quiconque la traversait. C'est, semble-t-il, la raison pour laquelle tout naufragé échoue en Kiponie avec une âme de nouveau-né, vierge de tout souvenir, mais si fertile pour y cultiver son nouveau bonheur.