Documentation version 3

Le mystère de la disparition de Papyrus LaCervoise

Rappel : Cette page a été rédigée par des joueurs du Territoire de Kiponie. En conséquence, il est possible que certaines informations soit erronées ou non mises à jour. Seule la version en ligne est susceptible d'être la plus récente, pensez-y !

1. Le départ

(Auteur : LaCervoise)


aCervoise finit de ranger les dernières affaires dans son baluchon. Il regarda longuement son bureau, y déposa la lettre qu’il venait d’écrire à l’intention de ses compagnons d’aventure. Puis il sortit une clé de sa poche, la mit bien en évidence sur le bureau, après quoi il franchit le pas de la porte. Les locaux du Groupe des Ecrivains étaient vides. Il sortit sans faire de bruit.


Mes chers amis.

Sans doute serez-vous très surpris de lire ces quelques lignes, mais il aura suffi d’une intervention divine pour éclairer ma voie. Une intervention divine me direz-vous ? A moi ! L’organisateur d’une expédition scientifique ! Oui.

Nous recherchions des mystères en Kiponie...Après la disparition de Kiim, l’un d’entre eux m’est apparu au grand jour. Notre soif de connaissance n’est l’affaire que de nous seuls, simples mortels. Mais la vérité de ce monde que nous ne comprenons pas, est dictée par une instance supérieure, j’en suis maintenant convaincu. Et alors me direz-vous ? Et alors ?

Et bien je pourrais vous répondre que cela n’y change rien, que peu importe ce qui gouverne les lois de ce monde, nous pourrions user de toute notre raison pour les comprendre… Mais j’ai compris qu’il y aura toujours une dimension qui nous échappera : la fatalité. Celle-ci a touché une personne qui m’est chère… Nous ne sommes pas des dieux, nous ne pouvons échapper à notre condition. Et pourtant !

Depuis cet évènement, je comprends encore mieux que nos recherches doivent prendre une autre dimension.
Mes amis ! Je compte sur vous pour être ma raison. Préparez-vous à partir pour Pyrrit. Je vous regarderai de loin. Mon cœur sera avec vous.

Je pars pour Lapiaz pour affaire urgente.

2. Une clé...

(Auteur : LaCervoise)


es membres du Groupe des Ecrivains avaient tous lu la lettre. Que se passait-il ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Parti à Lapiaz pour affaire urgente ! Voilà qui est bien vague…

Akritos : Hé bien le bougre ! Il ne manque pas de toupet de nous planter comme cela à Kipie, alors que nous allions partir pour Pyrrit.

Ludeau : C’est surtout qu’il pourrait être plus clair ! Une intervention divine ? Mais qu’est-ce qu’il entend par là ? Il est devenu fou ou quoi ?

BDLePhilosophe : Non, je suis sûr qu’il a ses raisons… Ce n’est l’affaire que de quelques kipo-mois très certainement. Préparons nos affaires pour Pyrrit comme il nous l’a demandé ! Vous verrez, je suis sûr que nous serons très surpris de le voir nous rejoindre dans quelques temps.

Akritos : Oui, tu as bien raison ! Continuons cette aventure tous ensemble en attendant son retour.

Sanela les écoutait, pensive… Son visage fermée tranchait avec l’enthousiasme du reste du groupe.

Sanela : Pour ma part, je trouve que ses propos sont inquiétants… Regardez ! Il dit que nos recherches doivent prendre une autre dimension. Ca veut dire quoi au juste ?

Akritos : Peut-être nous met-il à l’épreuve ? Il veut voir si nous pouvons voler de nos propres ailes ?

Ludeau : Tu penses que ça peut être ça ? Il voudrait tester l’équipe… Remarque, cela se tient…

BDLePhilosophe : Allez… cessez de spéculer ! Il a dit qu’il partait pour affaire. Peut-être a-t-il trouvé des indices à Lapiaz, mais qu’il ne souhaite pas encore nous faire part de ses conclusions, voilà tout !

Sanela : Et le « Je vous regarderai de loin. Mon cœur sera avec vous. » Tu trouves ça rassurant toi ?

BDLePhilosophe : A mon sens, cela n’a rien d’inquiétant ! Il est de tout cœur avec nous, c’est normal ! Nous faisons vivre le projet qu’il a initié… Quant au : « Je vous regarderai de loin » ; ben faut dire que lapiaz, c’est pas la porte à côté.

Les quelques rires qui s’envolèrent suite à cette petite touche d’humour suffirent à redonner le sourire à Sanela. Avec ou sans son organisateur, le groupe vivait bien ensemble. La disparition de Kiim, le départ précipité de LaCervoise pour Lapiaz, n’en tâchaient pas pour autant l’envergure du projet. Celui-ci continuerait quoi qu’il arrive.
C’est dans cette atmosphère de gaieté bon enfant, que Che, une fesse assise sur un coin du bureau autour duquel ils étaient tous rassemblés, fit tomber une clé qui y était posée.

3. L'expérience ultime

(Auteur : LaCervoise)


on sommeil était agité cette nuit là. Son esprit tourmenté gardait son corps en éveil, dopé par un flot de pensées malveillantes. A la lumière de la nuit, les objets de la cabane dessinaient des ombres informes. La chaleur nerveuse semblait faire transpirer le refuge tout entier. Il se leva, marcha pieds nus jusqu’à la petite table de bois, se servit un verre de cervoise. Il en avait besoin, mais ne l’apprécia pas…

Après un moment, il sortit, fit quelques pas. Il tremblait nerveusement. Certainement pas de froid vu la tiédeur de la nuit, mais d’anxiété. Puis il hocha la tête et retourna à l'intérieur. Il s’assit un moment sur sa paillasse, la tête dans les mains, et ne bougea plus. Son corps paraissait pourtant si tranquille…

Puis il se releva, prit une grande inspiration. Il s’approcha de sa table de chevet et sortit du tiroir son journal. Il rassembla tout ce qu’il put qui puisse servir de couverture protectrice, et fit au mieux pour empaqueter le précieux recueil. Après quoi il attacha solidement le tout à sa ceinture avec une corde fine. Il testa plusieurs fois la résistance de son attelage, puis sortit.

A l’heure qu’il était, la nuit s’était vêtue de son drap le plus sombre. LaCervoise s’écorchait les pieds sur les cailloux coupants qui jonchaient le chemin que l’on devinait à peine. Mais il connaissait cette route pour l’avoir souvent empruntée au retour des tavernes. La vie humaine était éteinte, mais pas la vie sauvage qui se manifestait au passage de l’étranger, comme pour le questionner. Quelle pensée guidait ses pas dans cette obscurité si peu rassurante ?

l arriva sur le sable qui apporta un peu de douceur à la plante de ses pieds. Elle était là, la plage de son naufrage ! Il fit un tour lentement sur lui-même pour regarder dans toutes les directions la Kiponie qui dormait profondément. Avant de s’approcher des vagues, il lança un regard vers le ciel…

La fraîcheur de l’eau le fit tressaillir. Le sel piquait ses écorchures, mais le froid inhibait ses sensations. Il avança lentement, faisant rentrer peu à peu son corps dans la grande étendue plus sombre encore que ne l’était le ciel. Des larmes coulaient sur ses joues. Alors il se jeta, tête la première, et commença à nager…

La tunique rendait la progression difficile. L’eau était de plus en plus froide à mesure qu’il s’écartait du rivage. Cette sensation glacée de l’eau qui court sur la peau accélérait les battements de son cœur, mais bien plus encore : la peur. Il se retourna une première fois après avoir nagé quelques bonnes minutes. Le rivage n’était pourtant pas si loin, mais on ne le distinguait déjà presque plus. Seul le bruit des vagues, l’eau froide et l’obscurité. Il pouvait encore revenir, mais non...

Il nagea, nagea, et nagea encore… La fatigue le gagnait, l’angoisse aussi. Le froid, il ne le sentait plus, mais son corps tremblait. A ce stade, ce n’était plus du courage, mais de la folie. Seul son esprit le guidait… alors il continua à nager. Il perpétuait des mouvements machinaux, mais avançait –il encore ? Il arrivait à ses limites. Si loin des côtes, la mer ne faisait de cadeau à personne. Il luttait désormais. Il luttait pour rester en vie, pour reprendre sa respiration après les multiples gorgées d’eau salée qu’il avalait. A cet instant, oui, il n’était qu’un homme ; oui, il aurait souhaité toucher la terre ferme. Dans ses yeux, l'on pouvait lire la détresse et le désespoir. Il jeta de nouveau un dernier regard vers le ciel.
L’éclat si net et distinct des étoiles se brouilla. La surface de l’eau les faisait danser. Il voulait trouver la force de remonter, mais ses muscles étaient tétanisés par le froid et la fatigue.Alors il s’abandonna et se laissa descendre dans le silence et l’obscurité… Il pensait à Kate, à ses amis, à ses compagnons. Comprendraient-ils ? C’étaient pour eux qu’il repoussait ses limites… Et même si cela aura été en vain, LaCervoise ne regrettera jamais d’avoir essayé.
Son corps sombra, son esprit s’envola…


Note: En aucun cas l'auteur ne fait l'apologie du suicide. Ce récit reste une histoire.

4. ... mais pas de serrure !

(Auteur : LaCervoise)


e bruit de la clé qui tomba sur le plancher stoppa les rires. Des regards interrogateurs s’échangèrent. Comment aucun d’entre eux ne l’avait-il pas vu avant ? Sur le bureau, il n’y avait pourtant que la lettre… et cette clé ! Car LaCervoise avait pris soin de ranger le bureau avec une très grande minutie… une minutie presque inquiétante. Hanson fut le premier a bougé. Il ramassa la clé ; l’examina. Ce n’était rien d’autre qu’une petite clé de tiroir, ou de commode, mais elle pesait lourd de signification…

Ils regardaient tous Hanson qui commençait à faire le tour de la pièce en essayant d’ouvrir tout ce qui comportait une serrure.

Hanson : la bibliothèque ? non… la commode ? non plus…
Sanela : Essaies les tiroirs du bureau !
Hanson s’en approcha précipitamment, et lança avec un brin d’agacement.
Ha mince ! C’est pas ça non plus ! La clé rentre mais ce n’est pas la bonne. Mais à quoi il joue à la fin ? On a autre chose à faire que de jouer aux devinettes !
Che, qui était d’un naturel toujours paisible, lui tapota l’épaule :
Allons, allons… de toutes les façons, il n’y a pas 36 000 serrures dans les locaux du GE.
Akritos ajouta en riant :
Et puis une belle surprise, ça se mérite, non ?

Ils s’attelèrent ensemble à faire l’inventaire de toutes les serrures dans chaque pièce, et à y mettre la clé… mais en vain. Lassés au bout de plus d’une demi-heure d’essai, ils se regroupèrent pour en discuter.

Che : Et qui nous dit que cette clé est réellement un message ?
Le regard des autres suffit à lui donner une réponse.
Che ( après un moment de silence) :
Bon d’accord, ça paraît évident qu’elle n’était pas là par hasard cette clé… mais elle ne doit pas être d’ici. On a tout essayé !
Akritos : Mais c’est ça oui, justement ! C’est certainement une clé de chez lui !

ur ces mots ils se regardèrent. Un court moment s’écoula où se mêlaient l’angoisse et l’excitation.
Ils détalèrent dans les escaliers, Hanson en tête, la clé à la main. La cabane de Papyrus LaCervoise n’était qu’à une bonne quinzaine de minutes à pied. Plutôt même à dix, pour des gens marchant d’un pas si pressé…

5. La découverte du carnet

(Auteur : LaCervoise)


a porte était ouverte. A l’intérieur de la cabane, rien ne laissait supposer que plus personne n’y vivait. Des bouteilles de cervoise traînaient sur la table, ainsi qu’un verre à moitié plein. La paillasse n’était pas faîte, une tunique était posée sur une chaise. Les membres du GE balayaient la pièce du regard à la recherche d’une commode, d’un tiroir…

Sanela : Je ne vois que le tiroir du chevet… là !

Elle pointa le meuble du doigt, et aussitôt Hanson s’en approcha.
C’était la bonne !
Il ouvrit le tiroir dans lequel figurait un carnet, semblable au journal que LaCervoise emportait partout avec lui. Avec précaution, il l’ouvrit. Les autres se penchèrent pour tenter de lire les écritures qui y figuraient. Ils restèrent tous un instant sans comprendre… A la demande des uns et des autres, Hanson tournaient les pages, en avant, en arrière. Il lisait des passages à haute voix car il n’était pas facile de faire la lecture tous les six agglutinés autour du chevet !

Ludeau : On dirait qu’il a recopié son carnet ? Regarde là ! Ce sont les premières expéditions du Groupe des Ecrivains.

Hanson : Ca m’a tout l’air d’être ça en effet ! C’est quand même pas son carnet d’origine, je ne le reconnais pas.

Ludeau : Non, y a pas de doute, c’est un exemplaire recopié à la main.

Che : Hé ! Attendez une minute ! On fouille carrément ses affaires là ! Je ne crois pas qu’il va apprécier…

Sanela : La tournure de la lettre… la clé bien en évidence sur son bureau parfaitement rangé… je suis certaine qu’il voulait que l’on vienne ici !

A ces mots, l’on entendit Ludeau se laisser lourdement tomber sur la paillasse. Hanson, lui, refermait le carnet qu’il laissa échapper entre ses doigts. Tous deux affichaient des mines atterrées. Sans dire un mot, Hanson se reprit. Ses mains tremblaient mais il trouva la force de tendre le livre à Sanela en balbutiant : lis la dernière page.

lors Sanela s’exécuta :


Mes chers camarades,
A l’heure qu’il est, je ne suis très probablement plus de ce monde. Si vous lisez ces lignes, c’est que, comme je n’en doute pas, vous avez fait les déductions nécessaires. Je vous dois des explications quant à mon départ soudain, et à l’expérience folle à laquelle je me suis livré…
J’ai recopié intégralement mon journal dans ce carnet que vous lisez actuellement. L’original s’est engouffré avec moi dans les profondeurs de la mer. Oui, je suis parti à Lapiaz pour m’y noyer ! Rendre mon corps à la mer à l’endroit même où celle-ci m’a recraché la première fois. Pourquoi ce geste fou vous demandez-vous ? Je vais tâcher de vous l’expliquer le plus clairement possible...
Il y a trois raisons majeures à cette folie apparente :

- La première, c’est la science ! c’est la Kiponie ! C’est son mystère ! Est-il tombé sur la tête ? Non, je l’ai fait pour vous chers camarades. Toute théorie scientifique a besoin de l’expérience pour être confirmée ou infirmée. J’ai donc provoqué volontairement l’expérience de la noyade ! J’ai récemment compris qu’une dimension nous échappait, que pour que nos recherches soient complètes, il fallait que nous explorions TOUTES les directions. Qui d’autre que moi aurait suivi celle-là ? Je veux que vous poursuiviez sur votre lancée le travail fourni jusqu’alors, que le mouvement grandisse encore, qu’il fasse participer tous les corps de métier qui puissent fournir le moindre indice, la moindre piste. J’ai confiance en vous ! Vous êtes ma raison désormais…Faîtes en sorte que ma mort ne soit pas inutile ! Je ne pouvais pas vous en dire plus ; vous ne m’auriez pas laissé partir ! J’ai pris soin de vous livrer un exemplaire de mon journal pour que vous en poursuiviez l’aventure…

- La seconde, c’est par défi à la fatalité. Un appel lançé aux dieux, dont l’existence m’est apparue de façon douloureuse avec les évènements récents. J’ai voulu par cet acte les interroger, une façon aussi d’aller au-delà de ma condition d’homme. Peut-être aurai-je une réponse ? J’en doute. Mais je ne serai plus là pour en témoigner…

- Et enfin, la troisième, c’est par amour. Vous n’ignorez pas je pense, toute l’affection que je témoignais à Kate. A mes yeux, son image a été salie par la colère des dieux, et il fallait un geste fort, bien qu’à la mesure d’un mortel, pour lui redonner sa dignité. Je sais qu’elle sera fortement peinée par ma disparition, mais je la sais aussi très bien entourée par des gens qui l’estiment. Je crois pouvoir lui donner par ce geste la plus belle preuve d’amour…

Je reste à vos côtés, dans les esprits et dans les cœurs.
LaCervoise Papyrus.

6. Une nouvelle trouvaille

(Auteur : LaCervoise)


iim disparu, LaCervoise décédé, les membres du GE étaient accablés. Ces deux coups durs étaient difficiles à digérer. Le temps passa… Des discussions interminables bien que vaines rythmaient les soirées. L’on se demandait comment tout ça aurait pu être évité. Peu à peu, la douleur s’atténua dans les cœurs, et les dernières paroles de l’organisateur faisaient leurs chemins dans les esprits.
« Vous êtes ma raison désormais… Faîtes en sorte que ma mort ne soit pas inutile. »
Les membres du GE, pour peu qu’ils avaient pu le découvrir, savaient que LaCervoise était un homme raisonnable… du moins, c’est ce qu’ils pensaient !

Che laissa échapper quelques jurons de colère pour cacher sa tristesse et ajouta :

- A quoi nous sert-il maintenant, mangé par les poissons ?

Les autres ne répondirent pas.

Au fond, chacun savait que l’important était de poursuivre ce qui avait été commencé. Et même mieux, faire grandir le projet !
Ludeau regardait pensif le bureau désormais vide. Il se répétait les phrases de la lettre, comme s’il devait y trouver un sens caché. Et il n’était pas le seul. Tous s’interrogeaient : pourquoi accomplir un acte si irréversible et si fou tout en martelant son désir de comprendre ? Se pouvait-il que LaCervoise est découvert quelque chose dont il n’aurait parlé à personne… Et puis non ! C’était vouloir nier la triste évidence : il était bel et bien disparu.

Après s’être consultés, les membres du GE décidèrent qu’ils se rendraient à Pyrrit. Mais pas nécessairement en voyageant groupés. Ludeau, qui dans sa vie passé avait connu déjà bien des coups durs, fut celui qui mit le plus d’entrain à motiver les troupes de nouveau. Il possédait par ailleurs une demeure à Pyrrit, sa cité d’échouage. Alors c’est tout naturellement qu’il se proposa d’y accueillir les membres du GE dès que ceux-ci seraient disposés à le rejoindre.

Avant de partir, il fallait s’atteler à empaqueter l’ensemble des dossiers qui constituaient désormais le travail du groupe. C’est lors de ce rangement, que Ludeau découvrit dans le bureau de LaCervoise, un classeur qu’il n’avait encore jamais remarqué…