Tim Briket

Édiles, marchands, juges ou simples paysans, venez vous présenter à vos co-naufragés kiponais.
Tim Briket
Apprenti Naufragé
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Inscription : jeu. 16 déc. 2010 16:29

Tim Briket

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D'aussi loin qu'il se souvenait, il avait toujours aimé l'odeur des sous-bois. Parce qu'il avait grandi dans la forêt, avec son ermite de père, parce que celle qu'il aimait portait cette odeur.
D'ailleurs, pourquoi pensait-il à cette odeur ? Celle qui lui emplissait les narines en ce moment même, c'était plutôt celle, salée et métallique de la mer. La mer ?
Il se redressa d'un bond, prit une grande inspiration, pour finalement tousser et recracher une gerbe d'eau. Il s'essuya la bouche du revers de la main, pris d'une quinte de toux. purée de compote que ça faisait mal, l'eau salée dans les sinus.
Quand sa toux fut passée, il regarda autour de lui. La mer, oui, son odorat ne l'avait pas trompé. Il était assis sur une plage, à moitié recouvert de sable. Il avait échoué ici, rejeté par les vagues.
Immédiatement, il entreprit de trouver sa compagne. A droite, à gauche, nulle trace d'elle. Il se leva d'un bond, sans prendre garde à ses vêtements trempés, alourdis par l'eau et le sable. Il scruta la plage tout autour de lui. Il n'y avait pas âme qui vive. Il se mit à courir le long de la plage.
Lillit...
Où était-elle ?

Lilliiiiiiiiiiiiiiiiiiit !

Il poursuivit sa course sans la trouver. Mais dans quelle direction chercher ? Il se retourna, et se rendit en courant dans la direction opposée, plein d'espoir.
Mais trop s'éloigner, c'était aussi risquer de la perdre, alors qu'elle ne devait pas être bien loin... Mais que s'était-il passé ?
Il tomba à genoux, se remémorant les événements.
Tim revoyait les rayons du soleil briller dans sa chevelure aux teintes boisées, sa course folle dans les fougères, son rire scintillant, son entrain à préparer leur voyage, la goutte de sang qui perlait sur le bout de son doigt quand elle l'avait aidé à confectionner leurs tenues. Il se rappelait la dernière nuit dans une caverne avant de prendre le départ, la traversée des montagnes enneigées. Il baissa les yeux sur ses bottes de fourrure, imbibées d'eau et ensablées. Il dégagea ses pieds des éponges de fourrure qui lui servaient de chaussures et les abandonna sur la plage. Il se décida à longer le littoral, une expression inquiète figée sur son visage : il allait bien trouver quelqu'un qui l'aiderait à retrouver Lillit...

Passés les cols, ils avaient trouvé un marchand qui acceptait de leur faire franchir un bras de mer contre quelques pièces. Ils avaient embarqué sur sa coquille de noix, et voilà ce qui était arrivé.
Démarrer une nouvelle vie ensemble... Voilà qui commençait mal...
L'histoire n'est pas plus figée ni morte que l'avenir. Le passé est tout près ; il commence à la dernière respiration qu'on a prise.
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