Elwe Calmcacil
Publié : sam. 14 mars 2009 16:04
Elwe Calmcacil pousse la porte de l'auberge.
Elwe était un homme encore jeune au regard vif et perçant, à l'ambition débordante et au sens de l'humour visible aux traits de son visage. Il est naufragé de la cité de Lapiaz depuis trois ans maintenant.
Il s'appelait autrefois William Gates. A 24 ans, William Gates était déja général de la Marine Anglaise. Incapable de faire la sourde oreille à l'appel de la mer, il prenait le large quotidiennement depuis son plus jeune âge et dès qu'il eût atteint l'âge légal, il s'engagea dans la Marine. Poussée par sa passion et son ardeur à la tache, son ascension fut telle qu'il obtint sa première étoile six ans plus tard, en Mars de l'an 1779. Il se murmurait cependant qu'en ce siècle d'avancées lumineuses, les idées progressistes affichées et le caractère entêté du jeune marin le mèneraient à sa perte.
Le Roi Georges III en personne, officiellement conscient du prodige et désireux de redorer le blason de la marine Anglaise, lui confia alors une première mission surprenante : partir à la recherche de l'ile légendaire d'Atlantide.
William n'obtint pour mener cette mission périlleuse qu'une vulgaire embarcation Galloise de 60 pieds, vestige d'une guerre antérieure : l'Elwe Calmcacil. L'embarcation était abimée en de multiples points et de nombreux marins aguerris ne donnaient à William que très peu de chances de rentrer en vie. Malgré le soutien de tout le corps de la Marine, le Monarque se refusa à lui octroyer une embarcation digne de la grandeur l'Angleterre. Georges III menait son Royaume d'une main de fer et ses décisions étaient implacables car il se faisait écho de mutineries populaires dans divers Royaumes d'Europe. C'était déja clair pour William : il était indésirable et le Roi ne voulait pas qu'il puisse rentrer vivant; et encore moins en sacrifiant un vaisseau Anglais. Par fierté, William déclara dans le même temps qu'il "ne souhaitait partir et qu'il ne partirait qu'à bord de l'Elwe Calmcacil, aussi digne de l'Angleterre que tous ces vieux Seigneurs qui la dirigent".
En Juin, il se mit à préparer son voyage, duquel, il en était persuadé, il rentrerait avec des reliques de l'Atlantide. Il ne disposait cependant que de quelques récits légendaires et témoignages de naufragés datant de plus de 300 ans. Aucune carte ni repère maritime précis pour s'orienter. C'est en Février 1780 que l'Elwe Calmcacil lève l'ancre du port d'une petite cité portuaire au nord du Pays de Galles, dont le trafic maritime était en pleine expansion depuis quelques années : Liverpool.
L'Elwe Calmcacil contourna l'Irlande par le sud et mit cap à l'ouest, vers le triangle des Bermudes dans lequel la légende dit que l'Atlantide se situe. Après plus de deux mois de mer mouvementée, l'île des Bermudes apparaît au bénéfice d'une éclaircie sur la ligne d'horizon. L'équipage est fatigué, au moins autant que l'Elwe, mais toujours aussi déterminé que son général. Après une brève escale sur l'île, l'ancre est à nouveau levée direction sud-sud ouest. Quelques milles après
le départ, des nuages menaçants font leur apparition et le vent se durcit. La tempête fait rage quelques heures plus tard avec des creux de 10 mètres comme personne sur le navire n'avait déja vu, l'Elwe tient bon et l'équipage s'accroche. Mais après un énième duel avec les éléments, une violente vague prend l'Elwe de tribord, le faisant chavirer dans le fracas du mât rompant sous le choc. Les 22 membres d'équipage sont alors projetés par dessus bord, certains s'accrochant à des débris, comme ce fut le cas de William. Moins d'une demie heure après le naufrage de son navire, la tempête s'évanouit. Aux creux de 10 mètres succède une mer plate, aux nuages et aux vents violents un ciel bleu et un soleil brulant. En cherchant autour de lui William n'a pu trouver que des débris de l'Elwe qu'il a rassemblé en un radeau sommaire mais aucun membre d'équipage. Il espère que ses braves hommes ont juste dérivé dans la cohue de la tempête et il attend.
Six jours plus tard, alors qu'il n'avait pas perdu une miette d'espoir mais qu'il était toujours seul, il aperçoit à l'horizon une île verte. A force de bras, il réussit à s'en approcher et met enfin pied à Terre.
William pense alors avoir trouvé l'Atlantide et part immédiatement à la découverte de ses richesses, de sa culture, de ses merveilles architecturales et des Atlantes. Après quelques minutes de marche le long de la plage de sable blanc, il arrive à l'entrée d'une cité et ne peut s'empêcher de se mettre à courir. Il emprunte immédiatement ce qui lui semble être la rue principale malgré les haillons qu'il porte en guise de tunique, observant la moindre habitation et le moindre bâtiment d'un air ébahi. La foule, elle, ne semble pas lui prêter attention. D'après les devantures des boutiques et des bâtiments officiels, cette cité s'appellerait Lapiaz et l'île Kiponie... William est abasourdi : ce n'est donc pas l'Atlantide.
Alors qu'il reprenait ses esprits au détour d'une rue, un passant lui jette une vieille besace dans laquelle était rangée une tunique propre et quelques pièces d'or. Reconnaissant de ce geste généreux et s'en voulant de n'avoir pu remercier le généreux donateur, il décide alors de se reprendre en main. Pour reprendre des forces, il choisit de gouter aux aliments locaux dans une des nombreuses auberges qu'il a aperçu dans la rue principale. Au cours de son repas, William écoute autour de lui. Il découvre que socialement, la cité semble fonctionner comme son Idéal. La démocratie y est instaurée. Le temps semble y être complètement décalé. Les avancées spectaculaires qu'il osait à peine imaginer en Angleterre sont ici acquises depuis longtemps. L'humeur est détendue et l'ambiance chaleureuse. A peine avale-t-il sa première gorgée de cervoise Kiponienne que son choix est fait : c'est le destin l'a amené sur cette île et c'est une chance pour lui de commencer une nouvelle vie. Les seuls vestiges de sa vie précédente seront son nom : Elwe Calmcacil.
Depuis qu'il est sur cette île, Elwe a un autre regard sur le monde qui l'entoure. Ses caractéristiques restent cependant les mêmes et il a un toit et a déjà changé de classe sociale : il fait partie de la plèbe. Après avoir enchainé de nombreux petits travaux d'agriculture ou d'artisanat, Elwe entrevoit la fin de ses difficultés pécunières lorsqu'il a accumulé assez d'économie pour investir dans la construction de son propre atelier. Conscient d'avoir franchit une étape, il se sent soulagé et décide d'enfin profiter du temps et de ses nouveaux compatriotes autour d'une cervoise. C'est ainsi qu'on le retrouve dans notre petite auberge Lapiazote. Il entre dans la comble et s'installe à une table. Il interpelle l'aubergiste :
- Bonjour Monsieur l'aubergiste ! Pourrais-je avoir une cervoise bien fraîche s'il vous plaît?
Elwe était un homme encore jeune au regard vif et perçant, à l'ambition débordante et au sens de l'humour visible aux traits de son visage. Il est naufragé de la cité de Lapiaz depuis trois ans maintenant.
Il s'appelait autrefois William Gates. A 24 ans, William Gates était déja général de la Marine Anglaise. Incapable de faire la sourde oreille à l'appel de la mer, il prenait le large quotidiennement depuis son plus jeune âge et dès qu'il eût atteint l'âge légal, il s'engagea dans la Marine. Poussée par sa passion et son ardeur à la tache, son ascension fut telle qu'il obtint sa première étoile six ans plus tard, en Mars de l'an 1779. Il se murmurait cependant qu'en ce siècle d'avancées lumineuses, les idées progressistes affichées et le caractère entêté du jeune marin le mèneraient à sa perte.
Le Roi Georges III en personne, officiellement conscient du prodige et désireux de redorer le blason de la marine Anglaise, lui confia alors une première mission surprenante : partir à la recherche de l'ile légendaire d'Atlantide.
William n'obtint pour mener cette mission périlleuse qu'une vulgaire embarcation Galloise de 60 pieds, vestige d'une guerre antérieure : l'Elwe Calmcacil. L'embarcation était abimée en de multiples points et de nombreux marins aguerris ne donnaient à William que très peu de chances de rentrer en vie. Malgré le soutien de tout le corps de la Marine, le Monarque se refusa à lui octroyer une embarcation digne de la grandeur l'Angleterre. Georges III menait son Royaume d'une main de fer et ses décisions étaient implacables car il se faisait écho de mutineries populaires dans divers Royaumes d'Europe. C'était déja clair pour William : il était indésirable et le Roi ne voulait pas qu'il puisse rentrer vivant; et encore moins en sacrifiant un vaisseau Anglais. Par fierté, William déclara dans le même temps qu'il "ne souhaitait partir et qu'il ne partirait qu'à bord de l'Elwe Calmcacil, aussi digne de l'Angleterre que tous ces vieux Seigneurs qui la dirigent".
En Juin, il se mit à préparer son voyage, duquel, il en était persuadé, il rentrerait avec des reliques de l'Atlantide. Il ne disposait cependant que de quelques récits légendaires et témoignages de naufragés datant de plus de 300 ans. Aucune carte ni repère maritime précis pour s'orienter. C'est en Février 1780 que l'Elwe Calmcacil lève l'ancre du port d'une petite cité portuaire au nord du Pays de Galles, dont le trafic maritime était en pleine expansion depuis quelques années : Liverpool.
L'Elwe Calmcacil contourna l'Irlande par le sud et mit cap à l'ouest, vers le triangle des Bermudes dans lequel la légende dit que l'Atlantide se situe. Après plus de deux mois de mer mouvementée, l'île des Bermudes apparaît au bénéfice d'une éclaircie sur la ligne d'horizon. L'équipage est fatigué, au moins autant que l'Elwe, mais toujours aussi déterminé que son général. Après une brève escale sur l'île, l'ancre est à nouveau levée direction sud-sud ouest. Quelques milles après
le départ, des nuages menaçants font leur apparition et le vent se durcit. La tempête fait rage quelques heures plus tard avec des creux de 10 mètres comme personne sur le navire n'avait déja vu, l'Elwe tient bon et l'équipage s'accroche. Mais après un énième duel avec les éléments, une violente vague prend l'Elwe de tribord, le faisant chavirer dans le fracas du mât rompant sous le choc. Les 22 membres d'équipage sont alors projetés par dessus bord, certains s'accrochant à des débris, comme ce fut le cas de William. Moins d'une demie heure après le naufrage de son navire, la tempête s'évanouit. Aux creux de 10 mètres succède une mer plate, aux nuages et aux vents violents un ciel bleu et un soleil brulant. En cherchant autour de lui William n'a pu trouver que des débris de l'Elwe qu'il a rassemblé en un radeau sommaire mais aucun membre d'équipage. Il espère que ses braves hommes ont juste dérivé dans la cohue de la tempête et il attend.
Six jours plus tard, alors qu'il n'avait pas perdu une miette d'espoir mais qu'il était toujours seul, il aperçoit à l'horizon une île verte. A force de bras, il réussit à s'en approcher et met enfin pied à Terre.
William pense alors avoir trouvé l'Atlantide et part immédiatement à la découverte de ses richesses, de sa culture, de ses merveilles architecturales et des Atlantes. Après quelques minutes de marche le long de la plage de sable blanc, il arrive à l'entrée d'une cité et ne peut s'empêcher de se mettre à courir. Il emprunte immédiatement ce qui lui semble être la rue principale malgré les haillons qu'il porte en guise de tunique, observant la moindre habitation et le moindre bâtiment d'un air ébahi. La foule, elle, ne semble pas lui prêter attention. D'après les devantures des boutiques et des bâtiments officiels, cette cité s'appellerait Lapiaz et l'île Kiponie... William est abasourdi : ce n'est donc pas l'Atlantide.
Alors qu'il reprenait ses esprits au détour d'une rue, un passant lui jette une vieille besace dans laquelle était rangée une tunique propre et quelques pièces d'or. Reconnaissant de ce geste généreux et s'en voulant de n'avoir pu remercier le généreux donateur, il décide alors de se reprendre en main. Pour reprendre des forces, il choisit de gouter aux aliments locaux dans une des nombreuses auberges qu'il a aperçu dans la rue principale. Au cours de son repas, William écoute autour de lui. Il découvre que socialement, la cité semble fonctionner comme son Idéal. La démocratie y est instaurée. Le temps semble y être complètement décalé. Les avancées spectaculaires qu'il osait à peine imaginer en Angleterre sont ici acquises depuis longtemps. L'humeur est détendue et l'ambiance chaleureuse. A peine avale-t-il sa première gorgée de cervoise Kiponienne que son choix est fait : c'est le destin l'a amené sur cette île et c'est une chance pour lui de commencer une nouvelle vie. Les seuls vestiges de sa vie précédente seront son nom : Elwe Calmcacil.
Depuis qu'il est sur cette île, Elwe a un autre regard sur le monde qui l'entoure. Ses caractéristiques restent cependant les mêmes et il a un toit et a déjà changé de classe sociale : il fait partie de la plèbe. Après avoir enchainé de nombreux petits travaux d'agriculture ou d'artisanat, Elwe entrevoit la fin de ses difficultés pécunières lorsqu'il a accumulé assez d'économie pour investir dans la construction de son propre atelier. Conscient d'avoir franchit une étape, il se sent soulagé et décide d'enfin profiter du temps et de ses nouveaux compatriotes autour d'une cervoise. C'est ainsi qu'on le retrouve dans notre petite auberge Lapiazote. Il entre dans la comble et s'installe à une table. Il interpelle l'aubergiste :
- Bonjour Monsieur l'aubergiste ! Pourrais-je avoir une cervoise bien fraîche s'il vous plaît?