[RP] Une cité fantôme

Image La cité discrète - Une visite, suivez le guide
Elyiam
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[RP] Une cité fantôme

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Une ombre parmi les ombres déambulait dans les rues de Lapiaz.

La cité était presque déserte, seuls le port et le marché abritaient un semblant de vie. Souvent les maisons avaient portes et volets clos, certaines en bon état, d'autres laissées à l'abandon, les jardins en friche. Manifestement, peu de Kiponais vivaient réellement ici.
Au détour d'une ruelle, on apercevait au loin le château édilique. Aucun garde n'était posté devant cette forteresse qui aurait dû abriter le pouvoir lapiazote : la porte d'entrée, autrefois majestueuse, était craquelée et tenait à peine sur ses gonds, certaines fenêtres étaient brisées, aucune activité n'émanait des lieux.

L'ombre continua à errer, passant devant la place publique où autrefois nombre de citoyens, de commerçants et de touristes se réunissaient pour débattre des nouvelles du territoire, aujourd'hui léguées aux corbeaux et aux herbes folles. Elle s'arrêta devant le Grand Temple lui aussi en mauvais état.

L'ombre finit par se détourner de la cité et continua dans les prairies environnantes. Elle s'installa sous un vieux chêne en haut d'une petite colline qui dominait Lapiaz et constata l'étendu des ruines.


Décidément, tout le monde a décidé de devenir spectralement invisible. Cette décrépitude pourrait faire un bon terrain de jeu...
vitellius
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Re: [RP] Une cité fantôme

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De son vieux chêne, l'ombre pouvait ressentir, ou peut-être seulement imaginer, la présence d'une jeune ombre autour du château édilique. Torturée, celle-ci semblait tourner en rond autour du château, cherchant une entrée dans la bâtisse abandonnée. Elle avait cherché en vain quelqu'un pour s'occuper de la cité anarchique, alors que le bureau des élections s'était ouvert. Mais nul ne lui répondit. Elle avait donc décidé d'y entrer elle-même. Quelle idée ! Le parchemin pour s'inscrire échappait à sa forme spectrale et il semblait qu'il se moquait de sa faiblesse, ou de sa bêtise.
La jeune ombre continuait donc son chemin autour du ChEd pour y entrer par effraction. Quel désespoir, être une ombre et ne pas pouvoir traverser les épais murs de ce fier château tombant en décrépitude. Les pierres par endroit abîmées du château, les fenêtres brisées, la charpente percée, tout indiquait des anfractuosités par lesquelles s'insinuer, mais ces marques du temps plongeaient aussi l'ombre dans une étrange mélancolie que sa jeunesse n'aurait pas dû permettre ni connaître. Alors elle continuait ses rondes, traçant un chemin éphémère de vent circulaire.
Citoyen heureux de Lapiaz
Elyiam
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Re: [RP] Une cité fantôme

Message non lu par Elyiam »

L'ombre reprit forme humaine bien que toujours évanescente. Malgré son grand âge, elle semblait maîtriser son apparence car les signes du temps étaient moins marqués que lors de son dernier séjour en ses terres lapiazotes.
Plongée dans ses pensées, Elyiam imaginait comment la cité pourrait retrouver vie. Quelques touches de couleurs par-ci par-là seraient peut-être une bonne chose ; quant aux vestiges d'un passé révolu une seule solution s'imposait.
Ses pas l'avaient machinalement conduite aux abords du Château édilique, qui avait été une de ses résidences pendant de nombreuses années.
Un brise légère soulevait les feuilles mortes autour de l'édifice, un phénomène étrange car elle marquait son passage dans le sol. Pour sûr, cette brise n'était pas naturelle, elle semblait mue par une volonté propre, celle d'un Kiponais, un miracle en ces lieux...
Zonig
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Re: [RP] Une cité fantôme

Message non lu par Zonig »

L'ennui. Quel sentiment irritant. Il y avait des lustres qu'il planait au coeur même de la Cité Impériale de Lazul. Voletant comme une bise qui ne semblait pas décidée à souffler. Il faisait en sorte que le temps s'étiolait lentement, très lentement, portant des tracas qui autrefois n'en étaient pas, à l'attention de ceux qui, sans l'ennui, aurait pu générer bien ouragans.

Le Spectre était là. Par pur ennui, il avait décidé de se déclarer monarque. Il était las de se faire donner du Juge-Édile par ci et du Juge-Édile par là. Maintenant, ce serait Juge-Roi ou Empereur ou les deux, c'était selon. Malgré ce tout récent changement, rien n'avait vraiment changé. Les couloirs du Château Édilique de Lazul étaient tout aussi ennuyeux, sombres et poussiéreux. Les rues de la Cité était aussi animée qu'un lac gelé. Le port était tranquille, trop tranquille, tellemen tranquille qu'un navire qui choisissait de s'y amarrer semblait se demander ce qui pouvait bien pousser une Cité comme Lazul à avoir un port de commerce... Tout cela pour en venir au fait. L'ennui avait gagner jusqu'au coeur même du Spectre qui, d'antan, avait participer à maints événements ayant pour but d'assurer la suprématie de sa Cité natale : Lapiaz. Puis, par la suite, celle de l'Empire du Sud, regroupant la nouvellement colonisée, à l'époque, Lazul. C'est donc après avoir compté 347 lancés de couteaux sur les murs de son bureau édilique, ou plutôt royal, comme il devait maintenant s'habituer à l'appeler, qu'il sentit un léger déplacement d'air, à peine perceptible. Si subtil, comme changement, que plusieurs ne devaient, à priori, pas l'avoir repéré. Point de magie derrière ce souffle, mais une once d'un petit quelque chose qui ne pouvait qu'engendrer un frisson d'espoir chez ceux qui croyaient en l'Aléatoire.

Voletant doucement jusqu'aux fenêtres de son bureau, le Juge-Roi eut tôt fait de repérer l'élément dissonant dans le morne portrait qu'offrait la vue : le bûcher du Tribunal était enflammé. De vives flammes comme on n'en avait plus vues depuis des lustres, depuis... depuis les chasses aux hérétiques, menées par les membres du Culte de l'Instance Suprême! La stupeur frappa alors le Spectre et il murmura :
« Se pourrait-il... ». Il n'en fallu pas plus pour qu'il soit frapper par un regain d'énergie assez fulgurant. En moins de deux, il avait murmurer une quinzaine de sortilèges bénins. Une illusion de sa personne pour occuper son bureau, question de ne flouer personne, puisque personne ne passait de toute façon. Suivi de quelques sorts pour faire apparaître divers objets empruntés ça et là, pas question de perdre une minute à chercher un encrier, une plume et un manuscrit pour laisser une note à Tamuril, son adjoint, ou plutôt conseiller désormais. Un autre pour que la plume se charge d'elle même de laisser un message. Les murmures se poursuivirent, faisant fuser de toutes parts les possessions qu'il souhaitait apporter avec lui pour sa petite escapade. Constatant par la suite que tout semblait en ordre, le spectre attraper ses deux sacs, les passa chacun en bandoulière d'un côté différent, se recoiffa à la hâte d'une main dans les cheveux et s'éclipsa littéralement en sautant par la fenêtre. Inutile de perdre encore plus de temps en faisant des détours ennuyeux. Deux syllabes plus tard, nul trace du dirigeant de la Cité. Plusieurs habitants, sortant de leur hébétude quasi permanente, grognèrent qu'une bourrasque étrange était passée, semblant provenir du Château Édilique et filant tout droit vers Lapiaz, la Cité aux Deux Licornes.

Sur le bureau, restait une missive soigneusement cachetée. Lorsqu'il l'ouvrirait, le conseiller Tamuril pourrait y lire les lignes suivantes :


«Maître Tamuril,

Vous n'aurez assurément aucune difficulté à tenir Lazul en bon état. Il nous faut d'urgence aller explorer une piste à Lapiaz. Ne vous en faites pas pour nous, nous avons toujours nos quartiers au Grand Temple de Lapiaz et ne seront donc pas à la rue. Si l'on vous questionne à propos de notre absence soudaine, improviser quelque-chose. D'ici là, préparez-vous, nul ne peut prétendre connaître ce que l'Aléatoire nous réserve, mais avec un peu de chance, le tout pourrait peut-être énerver quelqu'un!

Au plaisir,

Zonig Fell'Ra, Juge-Roi de Lazul, Empereur du Sud, Lumière de Lapiaz, Maître-Mage et détenteur d'une kyrielle d'autres titres.»
Zonig Fell'Ra,

Grand Empereur Lapou-lapou

Président-Fondateur des IAA (Individus Aléatoirement Aléatoires)
Ex-Général des armées de Lapiaz
Spectre notoire et modeste
Maître de spiritisme Lapiazocyborg
Membre des Lumières de Lapiaz
Seigneur de... et j'en passe
Elyiam
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Re: [RP] Une cité fantôme

Message non lu par Elyiam »

Elyiam continuait ses déambulations et commençait à échafauder un plan...
Tout était à rebâtir. Il n'était pas tolérable que Lapiaz la Grande ne soit plus qu'un amoncellement de ruines et de maisons branlantes.

Elle rentra dans son humble demeure de pierre dans le cœur ancien de la cité. Elle n'était pas la plus luxueuse de la cité, loin de là, mais ses dimensions modestes et la simplicité de son décor lui procuraient un sentiment de bien-être et de chaleur que seuls les lieux intimes savent exhaler.

Elle s'installa dans son bureau à l'étage et sortit une carte de la cité. Elle n'était pas à jour mais, en quelques coups de plume, elle ajouta les nouveaux quartiers qui s'étaient construits en son absence, ou plutôt ce qui aurait dû être des quartiers d'habitations et qui finalement n'étaient que des taudis, une accumulation de planches pourries, délaissées depuis longtemps par leurs pauvres naufragés.
Elle délimita également les quartiers anciens et remarquables, les seuls qui méritaient vraiment d'être sauvés et rétablis dans leur gloire d'antan.

Elle enroula le parchemin sous son bras et descendit au rez-de-chaussée. Sortant dans la petite cour intérieure où la mauvaise herbe s'était accumulée et où plus aucune eau ne jaillissait de la fontaine, elle poussa avec vigueur la porte de son vieil entrepôt. Malgré un relatif abandon, il y avait encore suffisamment de marchandises pour lancer quelques travaux mineurs.
C'était décidé, en attendant de reprendre les commandes de la cité, elle serait peintre et ne doutait pas de son talent.

Après avoir cherché quelques instants, elle finit par trouver, cachés sous une épaisse couche de poussière, des pots de peinture:

Du rose, du bleu, du vert... Eh bien soit! Quoi de mieux pour redonner vie à ce qui est mort! Ce sera magnifique!
vitellius
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Re: [RP] Une cité fantôme

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La vue d'une ombre ancestrale aux formes cependant bien définissable réjouit la jeune ombre qui, par la force que procure à la jeunesse les sentiments positifs, se matérialisa légèrement et abandonna son sillon avant qu'il ne devienne une douve pour un château édilique dont les portes s'apprêtaient à s'ouvrir de nouveau. Fuyant dans les allées, courant dans les jardins, elle parvint à sa bicoque en chantier. Là, elle se pencha sur ses maigres biens, les fouilla rapidement pour y retrouver la statuette de chanvre et de bois qu'elle avait confectionné de l'IS, après un voyage spirituel dans les arcanes de la Kiponie. Un baiser, une pensée furent suffisants pour finir d'apaiser l'ombre anciennement torturée.
L'arrivée d'une candidate à l'édilité marquait un tournant pour Lapiaz, Marcus Vitellius en était certain. Il ne se rendait pas encore compte que celle-ci marquait peut-être aussi un tournant dans sa vie et ses ambitions.

Les élections passées, le bulletin de vote enfin noirci d'un nom, était venu le temps de fêter la victoire. Quoique peu nombreux sur la place, rien n'entamait le bonheur de M. Vitellius qui dans une toge de coton évanescente dansait devant le château édilique. Il ne doutait pas le moins du monde que d'autres partagent à cet instant le bonheur du renouveau d'une cité au si glorieux passé, cette cité qui avait vu passé de grands édiles, et bien plus, mais d'où aussi son cher ancêtre avait écrit ses lettres décrivant tant le ciel bleu que la vie politique et économique trépidante qui existait alors.
Citoyen heureux de Lapiaz
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