[RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'Herdan

Édiles, marchands, juges ou simples paysans, venez vous présenter à vos co-naufragés kiponais.
Herdan Parlier
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[RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'Herdan

Message non lu par Herdan Parlier »

D'aucuns se souviendront sans doute de la torpeur.
Ce temps qui échappe aux lois naturelles, lorsque pas vivant, le rêveur échappe à la mort. Herdan, étendu, savourait là l'instant d'être hors du monde. Rien ici ne l'atteignait. Il n'est pas évident de décrire cet état à qui ne l'aurait pas vécu car les mots, les mots que l'on pense par nécessité, les mots que l'on dit par urgence, les mots, à cet endroit ne sont rien. Le jeune homme, paisible, sourirait s'il accordait à la vanité de cet effort la moindre importance. Mais non, car dans la torpeur, seul le silence n'est pas vain, ce silence qui berce et que l'on entend à l'intérieur de soi. Dans la torpeur, soi, c'est le monde, et en ce lieu là, seulement en ce lieu là, le néant est le bienvenu.

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"Monsieur Biscot, sonnez le branle-bas, Monsieur Tock, carguez la grand-voile, Monsieur Parlier, faîtes sortir le prélart !"

A bord de "l'Hélène", une soudaine activité s'emparait de la traversée. Le petit bateau de pêche prenait des allures de navire de guerre. La vingtaine de matelot embarqués s'affairaient en tout sens, passant de bord à bord en hurlant. Derrière eux pourtant, la mer était plate et le soleil achevait de terminer son cycle quotidien en toute quiétude.

"Mais bon sang d'où ça sort ?"

Au devant en effet, de lourd nuages s'étalaient en rageant sur l'océan. A la vitesse terrifiante de la seule volonté des cieux, la tourmente accourait sur "l'Hélène" et avec elle sont lot de déluge.
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Progressivement, Herdan délaissa son néant salutaire pour se laisser envahir des premières sensations qui le travaillait. Au loin, le bruit des vagues qui effleurent le sable. Sans pouvoir le distinguer nettement, il le laissa venir à lui jusqu'à pouvoir imaginer l'eau tiède lui lécher les pieds. Le cri d'une mouette ou d'un goéland, quelque part, lui fit presque voir le ciel comme on le verrait d'en haut des nuages. Dans cet envol et avec cette vitesse, le vent chaud se rafraîchissait au contact de sa peau. Ce n'était pas désagréable, c'était l'été.
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Les éclairs déchiraient le ciel avec le bruit de l'enfer. L'on pouvait voir ces déchirures du ciel tomber dans les murs d'eau. Le navire, pour ne pas se laisser chavirer, devait faire face à des architectures océaniques qui le surpassait de dix fois. Les hommes, pour ne pas céder à la panique, se concentraient comme jamais auparavant sur leurs tâches à accomplir. Certain néanmoins, pas forcément les plus jeunes, ni les plus frêles, récitaient des prières en pleurant, avachis, le corps tout entier serré sur ce qui leur servait d'amarre. Le capitaine, courant sur le pont, hurlait les yeux exorbités:

"Levez vous ! Levez vous et regardez la en face ! Regardez en face l'ire de dieu !"
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Après que le vent l'avait conduit dans les airs, l'inconscient sentait maintenant venir à lui la chaleur du soleil de midi. Il sentait sur son dos la couverture tirée d'Hélios dans laquelle il aurait aimé se blottir pour faire cesser le temps dans une éternité de l'instant. Cette chaleur ne le quitta pas et il s'en satisfit jusqu'à penser à l'eau de l'océan qu'il entendait plus tôt. Cette idée lui donna soif. Il tenta, pendant quelques minutes qu'il ne pouvait compter, d'éclipser ce désir impromptu mais c'était sans succès. Plus il cherchait à prolonger sa communion avec le soleil et plus il sentait sa bouche s'assécher. C'était comme si quelques cristaux de sels, entre ses dents, voulaient jouer à l'ennuyer. C'était sa torpeur qui bientôt s'achèverait.
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Sur "l'Hélène", des images d'effrois se gravaient à coups d'éclair dans les cerveaux des matelots. La terreur des marins les ramena vers les instincts les plus primaires de la condition humaine. S'il était une grandeur en l'Homme, elle se trouvait probablement ici, lorsque les lois qu'ils passaient leur temps à apprendre et enseigner se perdaient dans leur vanités. Ces hommes n'étaient bien que des hommes, en témoignaient les hurlements, les pleurs, les colères résolues, les vomissures qui nappaient le pont. Certains marins lâchaient prises, disparaissaient dans la voracité du tourment. Pas un alors n'hurlait comme il était convenu de le faire, qu'un homme était à la mer. Pas un non plus ne souffrait l'effor de regarder en arrière. Les mains ne se tenaient qu'au bois et l'on ne se risquait pas à les tendres à d'autres, il n'y avait ici aucune lumière. Le capitaine avait disparu depuis trop longtemps déjà, le navire se déportait de son axe.
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Le sel dans sa bouche, vînt bientôt à brûler Herdan comme le soleil sur son dos. Cette gène inopportune peu à peu se transformait en souffrance. Il se sentait cuir comme étouffé dans un four. Face à ce nouveau démon, il chercha à se mouvoir, reculer pour retrouver son confort précédent. Mais non, son corps refusa de lui répondre. Il persévéra pourtant mais plus il mettait d'effort au geste et plus l'action lui semblait insupportable. Il se surpris à sentir bientôt des douleurs qui n'était pas là avant. Son corps endolori le voulait retenu prisonnier. Sa jambe se décida à le lancer. Il tenta d'ouvrir les yeux mais seulement un des deux, et encore, au prix d'une formidable douleur, voulut bien lui obéir.
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Tout alla très vite. La vague, cette fois, fracassa le bois, le faisant exploser en milles copeaux, milles météores acérés comme le fer qui s'élancèrent vers le reste des survivants. Avec la puissance de l'effondrement, tous sentirent le navire se soulever de plusieurs dizaines de mètres. Pendant un bref instant, il y eut comme une accalmie soudaine. Mais l'instant d'après le navire retombait en se retournant. Les plus téméraires, voyant ainsi se confondre ciel et mer, lâchèrent ce qui les avait gardé en vie jusque là, les autres furent écrasés dans le choc qui suivit. C'était la fin de "l'Hélène" et probablement la fin de la vie.
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Tout autour de lui, Herdan voyait le sable. Il comprit rapidement que ce qu'il avait pris pour du sel n'en était pas dans sa bouche. Du bois, des restes du naufrage sans doute, étaient amené par la mer qui lui léchait effectivement les pieds. Il tenta de porter la main à son visage mais à peine l'eut il touché qu'une douleur abrupte fit résonner tout son crâne. Pendant quelques minutes, il chercha à se soulever sans succès. Les mots, la nécessité, l'urgence des mots ! Il fallait crier !
Herdan Parlier
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Re: [RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'He

Message non lu par Herdan Parlier »

Etait il conscient ou ne l'était il pas lorsqu'on le conduisit de la plage au dispensaire ? Herdan, sous le choc, ne savait ni s'en souvenir, ni oublier les douleurs de son transport. Toujours est il que lorsqu'il recouvra vraiment ses esprits, il était allongé sur un de ces hamacs de toile bien connu des marins. Dans la pièce, quelques médecins en blouse blanche passaient et repassaient sans urgences pour donner leurs soins à quelques moribonds vêtus ou non de haillons. Ca sentait le propre comme si on avait passé le sol à la javel à l'aide d'une chaussette sale.

"Ah ! Vous êtes réveillé !"

Un des médecin, au pied de sa couche, le regardait attentivement.

"Vous avez fait naufrage, ce n'est rien d'inattendu, nous avons l'habitude, ça arrive à tous le monde. Faire naufrage c'est un peu comme la varicelle, plus ça vous arrive jeune, mieux c'est. J'imagine que c'est votre première visite ici ? Vous allez voir, vous allez adorer Kiponie ! L'instance suprême fait tout ce qu'il faut, quand vous sortirez de là, vous pourrez en profiter.
- ... je ... j'ai soif ...
- Nous allons nous occuper de ça tout de suite. Le médecin se retourna vers un assistant qui passait par là, lui tapota sur l'épaule et lui dit: Tu peux apporter un grand verre de cervoise à ce jeune homme ? Puis, se retournant vers le naufragé, il enchaîna: Vous sortirez d'ici quelques jours, nous vous donneront des conseils et adresses, d'ici quelques temps, vous adorerez vous souvenirs de ces moments. Il mit sa main à sa poche et en sorti un flyer qu'il donna à Herdan. En guise de titre était écrit: "La Licorne de Kiponie" et plus bas "Soutenu et approuvé par l'office du tourisme de Kiponie". Tenez, en page 4 vous avez une rapide description du règlement du dispensaire."

Le médecin cligna de l’œil droit et s'en alla d'un bon pas. Sur le mur que sa stature cachait auparavant était accroché un petit morceau d'épave. C'était la partie de la coque qui comportait le nom du navire, on y pouvait donc lire: "La Brouette". Sous le nom, une gravure probablement ajoutée après le naufrage représentait une licorne.
Herdan tourna la tête vers le fond de la grande salle. Les hamacs étaient alignés les uns à côté des autres et quelques rideaux de fortunes permettaient la discrétion de l'intimité. Par chance, le sien et ceux des trois hamacs qui le suivaient étaient relevés, ce qui signifiait que le blessé avait un large champ de vision. Il se mit à chercher des yeux celui qui devait lui apporter une rasade d'hydratation salutaire.
En guise de lavabo, toutes les trois ou quatre couches étaient disposé, sur un tabouret, un tonneau équipé d'un petit robinet. Un sceau, posé à même le sol devait permettre de récupérer l'évasion des liquidités. En fait, Herdan, qui croyait avoir mal entendu, constata par l'observation que ces tonnelets ne comportaient effectivement pas d'eau mais un liquide à teinte doré sous pression. Sauf que ça ne pouvait quand même pas être de la cervoise ... Il voyait les assistants laver dedans leurs instruments.

Il hésita ... Il porta sa main droite à son pouls gauche ... était il vraiment en vie ? Etait ce l'enfer ou le paradis ?
Alida
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Re: [RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'He

Message non lu par Alida »

Alida se dit que voilà un nouveau naufragé qui a passé par des épreuves terribles.
Soit le bienvenu en Kiponie. Nous étions tous des naufragés en arrivant sur ce Territoire, donc la mer, les fleuves et les petits ruisseaux sont nos amis.
Profite de t'instruire, de faire quelques diplômes, surtout celui de "Marin" et tu pourras commencer à visiter tout le Territoire.

Ah oui ... il y a même une petite île à visiter.
Edile d'Eolis: dès l'an 241 jusqu' à Gaïllâa an 277. ( avec des petites pauses pour laisser la place aux autres )
Edile ou Adjoint dans l'île d'Islandsis pendant plusieurs kipoannées
Edile ou Adjoint à Aargoni afin d'éviter l'anarchie à cette petite cité.

La Kiponie = un Art de vivre.
Herdan Parlier
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Re: [RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'He

Message non lu par Herdan Parlier »

Après quelques kipo-jours passé au dispensaire, Herdan sorti enfin au grand air. Malgré la récupération de ses capacités physiques, quoi que ses stigmates encore visibles, ses idées le préoccupaient. Tous ses camarades étaient décédés ou au moins n'en avait il plus de nouvelles. Il ne possédait que le strict nécessaire ainsi que les quelques pièces que lui avait fourni l'instance suprême par le biais du dispensaire, pas assez de toute façon pour attendre avant de décider. Non, il lui fallait faire un choix, tenter de rentrer au pays malgré ce qu'en avait dit les médecins sur l'impossibilité d'un tel projet ou bien s'investir pour la vie en Kiponie. Il lui faudrait de toute façon rapidement trouver un travail.

Confus, il consulta sa bourse et se lança à l'assaut de la première auberge qu'il croisa. En entrant, il commanda une cervoise et s'installa au fond de l'établissement, dans un coin un peu sombre. Les rumeurs semblaient courir vite et certains badauds se retournaient, le regardaient et s'échangeaient quelques messes basses qui devait sans doute avoir pour objectif de s'assurer là du visage du nouveau venu. Concentré dans sa cervoise, c'est seulement lorsqu'il leva les yeux qu'il remarqua (malade d'incertitude, complètement malade) la présence d'Alida en face de lui. Après qu'elle lui eut souhaité la bienvenue, il grimaça, déglutit mais ne laissa plus, par la suite, transparaître du moindre signe de faiblesse.


"Je vous remercie de vos sentiments chaleureux, j'étais pécheur avant savez vous, je n'aurais probablement pas trop de peine à cueillir le poisson mais c'est tout de même sérieusement que je ferais mes preuves."

Il but une gorgée de cervoise et interrogea l'inconnue:

"Je me nomme Herdan, oserais je vous demander depuis combien de temps vous êtes vous échouée ?

De nombreuses questions assaillaient le jeune homme. Quel était cet endroit ? D'où venaient tous ces gens ? Étaient ils tous naufragés ? Depuis combien de temps existait cette île et surtout comment se faisait il qu'elle n'était sur aucune cartes maritimes ... Il jugea cependant qu'il était préférable d'en rester là pour le moment.
Alida
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Re: [RP]Loin de la vie, loin de la mort. - Présentation d'He

Message non lu par Alida »

Alida est désolée de répondre si tard, mais ces derniers mois étaient utilisés et bien remplis pour apprendre la nouvelle pêche.

Ah mon âge .... mon naufrage date maintenant de 130 kipoannées et je ne me souviens presque plus de ce qui a été avant.
Pour ma part j'ai bien sur dû faire naufrage pour atteindre les rives de la Kiponie, mais j'avais quelques indications de deux de mes ancêtres qui avaient déjà foulé ce Territoire bien caché.
Donc casser mon navire sur les bons rochers, remonter le Cinabr accrochée à une planche et arriver devant les murs de la cité d'Eolis.

Et maintenant j'ai choisi de vivre tranquillement sur l'île d'Islandsis.
On y est bien, il n' y a pas foule et les voyages en lougres me permettent d'atteindre rapidement les côtes du Continent.

Voilà ... j'espère que tu trouveras aussi plaisir de voyager plus tard et peut-être t'installer dans une autre cité que celle où tu as échoué.
sur ce, Alida termine sa petite cervoise, se lève et retourne vers le port charger son lougre et repartir sur son île qui l'attend là-bas dans la brume.
Edile d'Eolis: dès l'an 241 jusqu' à Gaïllâa an 277. ( avec des petites pauses pour laisser la place aux autres )
Edile ou Adjoint dans l'île d'Islandsis pendant plusieurs kipoannées
Edile ou Adjoint à Aargoni afin d'éviter l'anarchie à cette petite cité.

La Kiponie = un Art de vivre.
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