Kabty, échouée, perdue... une histoire qui commence ?
Publié : lun. 25 juin 2012 21:35
Kabty venait de s'échouer sur une terre inconnue. Où se trouvait-elle ? Combien de temps s'était donc passé depuis qu'elle avait perdu conscience ?
Perdue et solitaire sur une côte inconnue, ballottée par la houle contre les rochers coupants, elle se mit maladroitement sur ses pieds et glissant parfois sur des algues étranges d'un rouge profond, se blessant encore sur la roche rugueuse, elle se hissa au sommet d'un amas de blocs plantés là comme par la main d'un géant et parvint chancelante jusqu'à la "terre".
Elle s'écroula alors au sol et perdit connaissance à nouveau.
Mais la force de vie qui coulait dans ses veines lui donnait toujours la force de reprendre sa route. Ce même instinct lui dictait de continuer encore plus avant et tel un animal de trouver un refuge où se poser.
"Encore un peu plus loin, juste un peu, tu peux le faire, trouve un endroit où t'abriter !" entendait-elle de ce qui lui restait de conscience, concentrée seulement sur ses pas l'un après l'autre, assoiffée, n'écoutant pas son ventre qui criait famine, la peau brûlée et craquelée.
Enfin, au détour d'un ultime amas rocheux, s'ouvrit "la Terre", grandiose. Formée de grandes étendues rocailleuses d'un brun pourpre, paraissant aride et desséchée, elle était constellée de roches écarlates qui semblaient soudain se fracturer, ses amas de magma lacérés tout à coup de langues de végétation bleu turquoise ou vert de gris, formant sur toute la surface comme des chemins langoureux.
C'était donc une vrai terre, d'une beauté inégalable, le paysage se prolongeant à l'infini vers ce qui semblait être au loin des monts vertigineux. Retrouvant son courage, Kabty marcha jusqu'à découvrir une vaste étendue herbeuse et douce, parsemée d'une végétation aux formes étranges, et menant en contrebas vers une petite crique abritée de la côte déchiquetée et sauvage. Malgré la faim et le désarroi, elle comprit en un instant que c'était là "sa" terre. Déjà fascinée par le reflet mauve de l'écume et le fond pourpre de la roche, la vue aux alentours semblait lui transmettre son énergie, l'inviter à se poser là et à reprendre le cours d'une vie qu'il faudrait sans doute reconstruire. Elle y trouva même des baies d'une couleur sombre indéfinissable et se jeta sur cette aubaine, au risque de s'empoisonner peut-être. Rassasiée par des fruits acides, à l'écorce rugueuse, elle s'étendit à même le sol dans une corbeille naturelle formée d'herbes douces, odorantes, et s'endormit épuisée.
Quand elle rouvrit les yeux, il faisait grand jour et elle se jeta à nouveau sur les baies savoureuses. Il fallait maintenant explorer et explorer encore, trouver d'autres êtres, des habitants, échoués comme elle ou peut-être installés?
Ses membres endoloris lui criaient pourtant de rester dans ce nid douillet, de ne plus chercher. Mais le ventre rempli, la vitalité retrouvait le chemin de ses artères, la conscience lui revenait. Dût-elle continuer des heures, il fallait essayer.
La chance la suivait-elle ? Elle marchait depuis peu, quand soudain, malgré la poussière qui collait à ses paupières, elle aperçut des ombres. De la fumée ! De la fumée, oui, qui s'échappait joyeusement du haut d'une construction en contrebas ! Et en pierre, semblait-il ? Oui, c'était bien de la pierre, de ce brun rougeâtre du milieu environnant. Le soulagement fut immédiat : il y avait donc de la vie, des habitants, au moins un être, vivant ici ! Elle se précipita vers la forme oblongue du bâtiment : sa structure basse et massive aux contours arrondis montrait une robustesse rassurante et elle sentit son esprit et son corps bondir de joie, ses membres malmenés retrouvant aussi leurs forces.
Soudain elle s'arrêta net. Qu'allait-il advenir si on la voyait ainsi arriver ? Elle était nue, sale et hagarde. Agrippant au passage quelques branchages souples et de larges feuillages, elle s'en fit hâtivement des haillons et se présenta à la porte, un peu craintive cependant. Quel accueil lui réservait-on ?
Perdue et solitaire sur une côte inconnue, ballottée par la houle contre les rochers coupants, elle se mit maladroitement sur ses pieds et glissant parfois sur des algues étranges d'un rouge profond, se blessant encore sur la roche rugueuse, elle se hissa au sommet d'un amas de blocs plantés là comme par la main d'un géant et parvint chancelante jusqu'à la "terre".
Elle s'écroula alors au sol et perdit connaissance à nouveau.
Mais la force de vie qui coulait dans ses veines lui donnait toujours la force de reprendre sa route. Ce même instinct lui dictait de continuer encore plus avant et tel un animal de trouver un refuge où se poser.
"Encore un peu plus loin, juste un peu, tu peux le faire, trouve un endroit où t'abriter !" entendait-elle de ce qui lui restait de conscience, concentrée seulement sur ses pas l'un après l'autre, assoiffée, n'écoutant pas son ventre qui criait famine, la peau brûlée et craquelée.
Enfin, au détour d'un ultime amas rocheux, s'ouvrit "la Terre", grandiose. Formée de grandes étendues rocailleuses d'un brun pourpre, paraissant aride et desséchée, elle était constellée de roches écarlates qui semblaient soudain se fracturer, ses amas de magma lacérés tout à coup de langues de végétation bleu turquoise ou vert de gris, formant sur toute la surface comme des chemins langoureux.
C'était donc une vrai terre, d'une beauté inégalable, le paysage se prolongeant à l'infini vers ce qui semblait être au loin des monts vertigineux. Retrouvant son courage, Kabty marcha jusqu'à découvrir une vaste étendue herbeuse et douce, parsemée d'une végétation aux formes étranges, et menant en contrebas vers une petite crique abritée de la côte déchiquetée et sauvage. Malgré la faim et le désarroi, elle comprit en un instant que c'était là "sa" terre. Déjà fascinée par le reflet mauve de l'écume et le fond pourpre de la roche, la vue aux alentours semblait lui transmettre son énergie, l'inviter à se poser là et à reprendre le cours d'une vie qu'il faudrait sans doute reconstruire. Elle y trouva même des baies d'une couleur sombre indéfinissable et se jeta sur cette aubaine, au risque de s'empoisonner peut-être. Rassasiée par des fruits acides, à l'écorce rugueuse, elle s'étendit à même le sol dans une corbeille naturelle formée d'herbes douces, odorantes, et s'endormit épuisée.
Quand elle rouvrit les yeux, il faisait grand jour et elle se jeta à nouveau sur les baies savoureuses. Il fallait maintenant explorer et explorer encore, trouver d'autres êtres, des habitants, échoués comme elle ou peut-être installés?
Ses membres endoloris lui criaient pourtant de rester dans ce nid douillet, de ne plus chercher. Mais le ventre rempli, la vitalité retrouvait le chemin de ses artères, la conscience lui revenait. Dût-elle continuer des heures, il fallait essayer.
La chance la suivait-elle ? Elle marchait depuis peu, quand soudain, malgré la poussière qui collait à ses paupières, elle aperçut des ombres. De la fumée ! De la fumée, oui, qui s'échappait joyeusement du haut d'une construction en contrebas ! Et en pierre, semblait-il ? Oui, c'était bien de la pierre, de ce brun rougeâtre du milieu environnant. Le soulagement fut immédiat : il y avait donc de la vie, des habitants, au moins un être, vivant ici ! Elle se précipita vers la forme oblongue du bâtiment : sa structure basse et massive aux contours arrondis montrait une robustesse rassurante et elle sentit son esprit et son corps bondir de joie, ses membres malmenés retrouvant aussi leurs forces.
Soudain elle s'arrêta net. Qu'allait-il advenir si on la voyait ainsi arriver ? Elle était nue, sale et hagarde. Agrippant au passage quelques branchages souples et de larges feuillages, elle s'en fit hâtivement des haillons et se présenta à la porte, un peu craintive cependant. Quel accueil lui réservait-on ?
