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[Cassiopée]

Depuis plusieurs années, Cassiopée se levait chaque matin ressentant un vide ; sa vie à Eolis n’était plus comme jadis, elle ne reconnaissait plus ses jeunes voisins courir aux ateliers, à la taverne…. elle menait désormais son petit bout de chemin, seule, entourée de ses animaux, fleurs et souvenirs.
Mais ce matin là, son réveil fût plus serein. Elle procéda à ses rituels matinaux et au moment de se préparer à partir pour son atelier, elle s’arrêta un instant sur le perron de sa chaumière, regardant au loin.
Elle aperçut quelque chose en mouvement près du bouleau qu’elle regardait chaque jour dépérir au fond de son champ…..elle regarda….fixa…..quelqu’un s’approchait….
….son cœur parti au galop en attendant cette voix qui lui paraissait si familière et qui lui avait tant manquée….

[penelope]

Penelope avait toujours la main mise sur sa cité, Eolis, rien ne devait lui être caché, enfin elle le voulait, et voulait tout savoir. Vieille pie curieuse, elle arpentait souvent les rues, empruntant des ruelles sombres, se cachant dans les recoins lorsqu'il lui semblait entendre des murmures. Infernal pour le commun des citoyens pensait on, nécessaire au bien être de la cité argumentait elle.

Elle surveillait ainsi de loin de vieux habitants qui lui étaient chers et dont elle savait qu'ils "comptaient" non que l'on entendit souvent parler d'eux, mais ne sait on pas qu'en réalité ceux qui détiennent le pouvoir, les gens d'influence, sont très souvent discrets. Ce matin là, au détour d'une de ses promenades solitaires elle assista à un spectacle plus que curieux, médusée, le cri qu'elle faillit laisser s'échapper mourut sur ses lèvres. Cassiopée et ????? Voie Lactée, dieux des cieux, quelle étrange attitude.

Elle connaissait fort bien les deux femmes; et n'y comprenait rien.

[penelope]

Penelope était seule dans son immense demeure, entourée de ses souvenirs. La beauté de sa maison ainsi que celle de son parc, réputés pour être les plus raffinés de tout le pays suffisaient à la distraire de son ennui, elle avait dressé ainsi que d'immenses remparts infranchissables des lignes d'harmonies subtiles que bien peu osaient franchir.

De ses souvenirs revenait sans cesse, surtout lorsqu'elle était la proie à des rumeurs insensées, l'épisode crucial, du moment où tout se noua, et que nul ensuite ne put jamais en défaire les fils. Elle se rappelait exactement de tout, de la violence de ses sentiments, de l'extrême misère où elle était dans l'abandon, de tous, ou presque.



Elle n'en avait cependant jamais vraiment voulu à son adjoint des tourments qu'elle avait subi à cause de lui. Elle était adulte, et le choix avait été pris en pleine conscience. A l'époque, elle craignait plus que tout, de le perdre, il disait partir, loin, et ne jamais revenir, elle en avait pleuré. Il fallait le distraire de ses mauvaises pensées et lui offrir un interlude, inédit et stupéfiant, il le souhaitait, il la priait, il la suppliait.Elle savait que tout était fini, et céda, autant mourir alors, mais en se battant.

Elle avait accepté, l'inacceptable, acculée dans ses plus profondes convictions, sa "décision", fut une plongée dans un tunnel noir mortifère, le début d'une saison en horreur, en quelque sorte. Cette saison là, fut suivie, elle ne le savait pas alors, d'autres saisons épouvantables, car certains ne sachant la réalité ne l' avaient jamais excusé , elle était devenue:

La louve de Kiponie, le monstre impitoyable assoiffé de sang et de pouvoir.

Vérité cruelle et dérisoire.


Pensive, à la croisée, admirant la lumière se jouant des jets d'eau, elle tressaillit en entendant quelqu'un faire sonner avec tant d'impétuosité, qu'elle crut revivre, une époque, si lointaine. Mais cela ne pouvait être cela, déprimée elle s'approcha d'un petit guéridon sur lequel était toujours posé une carafe en cristal taillé, un liquide aux reflets péridot:" Le sirop de verveine" se souvint elle avec amusement, elle laissa sonner, un serviteur ira renvoyer l'importun!

[penelope]

Un nouveau coup de cloche encore plus impérieux que le précédent obligea penelope à bouger ses fesses à courir ouvrir. En ouvrant la porte elle ne put s'empêcher de jeter un œil réprobateur sur son visiteur. Enveloppé d'une cape elle ne pouvait le reconnaitre , puis tout en rendant silencieusement hommage à son culot, elle lui dit:


" Bonsoir, voulez vous vous donner la peine d'entrer et me conter ce qui vous emmène ?"