[RP] Rencontres

Image Image Le havre des écrivains - Une visite, suivez le guide
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

[RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

[HRP : Afin d'agrémenter l'histoire Lundi, Siryack, Meery , Garion et Faresc se sont mis d'accord pour parfois faire agir l'autre en tout bien tout honneur.]
C'est un de ces soirs où le bruit des vagues ne berce plus mais empêche de dormir.
Je quitte donc ma chaumière pour pousser la porte d'une nouvelle taverne.
Ce soir là, je m'installe derrière le comptoir tenu par Best1. Je commande une cervoise tout en admirant l'ambiance chaleureuse de cette taverne. Tout est en vieux bois massif, très bien entretenu.Le décor semble inviter tout les passants à se poser ici, en laissant ses problèmes à l'entrée. Parmi les convives, je reconnais Will évidemment. Nous échangeons sur les difficultés de tout jeune entrepreneur, quand une personne entre, accompagnée par un vent glacé.

Tout le monde dans la taverne se retourne et l'homme, imposant, caché sous son long manteau, salue la foule et va s'asseoir sans lever la tête.
Will, sarcastique comme à son habitude, me dit que l'homme se nomme Siryack et qu'il passe son temps à se cacher sous sa capuche.
Je me souvins avoir aperçu son étrange silhouette à la taverne du SAM. A l'époque je m'étais dit que c'était un vieux loup de mer, surement un peu lunatique, comme tous les marins qui par définition dépendent de la lune. Will nous commande de nouvelles cervoises.
Nous discutons de nos ateliers. Les verres autour de nous s'entrechoquent, ça rit et parle fort dans tous les coins.
Will qui me connait bien, remarque mon air curieux.
En buvant notre quatrième chope je lui demande s'il n'aimerait pas percer le mystère de l'homme encapuchonné. L'ambiance de la taverne devient moins bruyante, comme si cette question ne devait pas être posée. Best1 nettoie son comptoir.
Devant mon air curieux, Will me dit qu'il voit peu d'intérêt à ma demande et part discuter à une autre table. Je ne peux m'empêcher de me retourner pour observer du coin de l'oeil l'homme assis. Pourquoi n'enlève t' il pas son manteau? Il est plongé dans un travail d'écriture. Ma curiosité étant plus forte que tout, je me décide.
D'un bond, je suis à sa table, lui proposant une chope de cervoise. Désormais seule la lueur des bougies de chaque table nous éclaire. Je crois voir son menton mais n'en suis pas certaine. Il me remercie et m'invite à sa table sans me regarder. J'use de toutes mes minauderies dans notre discussion pour qu'il me regarde.
C'est indescriptible, il arrive à être attentif, à animer la conversation sans un seul regard. Ses mains s'agitent pour souligner ses expressions. Elles me permettent d'obtenir quelques indices. Il voyage beaucoup. J'en suis certaine. La jointure entre son pouce et son index porte la brulure typique des marins, causée par les cordes des bateaux.
Les cervoises se consommant, je me met à poser des questions précises sur sa tenue. Il esquive avec humour, parle du froid et de l'humidité du territoire. La taverne est quasiment déserte à présent, les bougies sur les tables sont au plus bas. Je n'en peux plus de ne pas savoir.
Enivrée par l'ambiance et la boisson, je demande la permission mais n'attend pas la réponse et regarde l'homme mystérieux dans les yeux. Enfin ce que j'avais imaginé être des yeux.
Son visage est d'une douceur infinie malgré des traits saillants et incroyablement masculin. Sa bouche bien dessinée laisse apparaître un léger sourire. Ses yeux ne sont pas des yeux mais comme deux miroirs blancs. A l'intérieur se dessine peu à peu un monde où je me vois. Je suis à la fois heureuse mais mélancolique. A la fois curieuse mais peureuse. Je suis entourée de bêtes étranges dans un abime bleu gris. Des démons dansent autour de moi, tandis que des fées essayent de les écarter.
Une grosse voix résonne dans ma tête, des cartes tombent, une perle se jette dans la mer,des chats dansent, un homme en cape me tend la main... J'ai l'impression de voyager dans mon âme. C'est à la fois effrayant et dangereux mais je veux connaître la suite. Je veux y voir plus clair, qui sont ces démons, quelle est cette voix. Le bras de Siryack me rattrape, m'empêchant de tomber de ma chaise. Je commençe à m'excuser, lorsqu'il me dit que personne n'est prêt pour ce genre de voyage, et que seulement lui, doit décider du moment.
Une idée folle me traverse la tête, était-ce la mort? Tout me semble plus clair, son attitude, sa démarche, la façon dont les personnes l'apprécies mais reste à distance. Les questions qu'il fait naitre sur le territoire.
Je tremble. J'ai trop bu. Je me rends compte que je n'ai peut être aucun intérêt à rester si près. Pourtant je n'ai pas si peur et je voudrai en savoir plus. Mais je sais pertinemment que je ne suis pas dans mon état normal. Mon instinct de survie me crie de fuir. Je me leve d'un bond, m'excuse en titubant et file dans ma cabane.
Il faudra peut être que j'apprenne à me contenter du bruit des vagues...
Dernière modification par Lundi le dim. 22 nov. 2009 16:52, modifié 2 fois.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Faresc: l'observatrice

Ce soir là, à la taverne

J'ai pour habitude chaque soir de passer à la taverne. Je dis bonsoir au petit monde présent et discrètement je m'installe dans un coin où très vite on oublie ma présence.
J'en profite pour lire le journal.
J'aime à retrouver tous ces colons qui pour la plupart son arrivée bien après moi en Kiponie.
J'ai aidé certains dans mon groupe ou dans d'autres groupes d'aide.
J'aime à savoir ce qu'ils deviennent et tout particulièrement mes filleul(e)s. De loin, je les surveille pour être là si besoin.
Ce soir là comme à mon habitude j'ouvre le Gypsien et à ma grande surprise et ma plus grande joie j'y vois un article de Lundi.
Lundi est l'une de mes filleules que je trouve tout à fait charmante et attachante.

Elle y narre l'une de ses rencontres. Ce soir là j'étais présente.

Je me souviens qu'à l'arrivée de Siryack, comme à chaque fois, tout le monde se retourne, répond à son salut mais ne l'aborde pas.
Passant devant ma table Siryack me sourit. Enfin je devrais dire j'aperçois un sourire sous son capuchon.
Je lui dis discrètement « Bonsoir, jeune loup de mer!
ah! Bonsoir Capt'ain P'tite Fleur !, Répondit-il un peu gêné, mais surtout amusé.
C'est devenu un jeu entre nous.
J'ai rencontré Siryack lorsqu'il a voulu faire passer son diplôme de marin. Depuis j'apprécie sa franchise, son sérieux et son engagement dans les groupes. Même si beaucoup le trouve taciturne, moi je le trouve agréable quoiqu'un peu mélancolique.
Je le regarde passer, et reviens à ma lecture.

J'entends en fond sonore, les chopes de cervoises qui s'entrechoquent. Ce soir là il y en a beaucoup.
Levant de temps à autre la tête, j'aperçois Lundi et Wil qui conversent parfois sérieusement et soudain plus détendus.

Le temps s'égrène. Les clients de la taverne se font plus rares.

Levant la tête vers la table de Lundi. Elle n'est plus là.
Encore une fois je pense qu'elle avait oublié ma présence et qu'elle était sorti sans me saluer.

Je tourne la tête pour voir si Siryack est encore là. Là je n'en crois pas mes yeux Lundi est à sa table.

Je n'entends pas ce qu'ils se disent, je suis trop loin. Soudain j'ai l'impression que Lundi, un peu ivre il est vrai, perd l'équilibre. Elle me paraît happée par le regard de Siryack. Son visage jusque là un peu rouge par l'énervement de la soirée, devient presque livide.
Je suis prête à intervenir mais la sachant avec Siryack, je me ravise très vite car j'ai confiance en lui.
Siryack dans un geste d'une élégance absolue rattrape Lundi par la main.
Celle-ci essaie de se défaire de son emprise. Elle se redresse comme dégrisée et fuit d'un pas rapide la taverne.

Siryack alors m'aperçois et capte mon regard. Il a l'air un peu triste, les épaules basses.
Je lui souris et il s'approche.
« Tu vois Faresc, j'ai toujours l'impression de faire un peu peur.
c'est vrai que tu as l'air mystérieux sous ta capuche, lui dis-je
Je crois que Lundi n'est pas prête de revenir à ma table, dit-il déçu.
Et bien mon cher Siryack si elle ne te parle plus à la taverne, il te reste à toquer à la porte de sa demeure.
Mouais me dit-il mais que vais-je lui dire?
Je n'eus pas le temps de lui répondre, il était déjà à la porte comme s'il glissait sur le sol.

Je repliais mon journal et m'en retournais chez moi car il était bien tard. J'avoue que j'avais été un peu troublée par tout cela. Puis le sommeil et les activités des kipo-mois suivant me firent oublier
cet incident.

Mais lorsque je vois le récit de Lundi, je commence à comprendre qu'il s'est vraiment passé une chose étrange ce soir là
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

Je décide de passer plusieurs jours en compagnie de la grande bleue.
Je m'installe donc, par ce petit matin ensoleillé, sur la plage de sable fin. Il faut absolument que j'arrête de parler avec des inconnus, si je veux continuer à vivre ici! Des barques passent au loin, l'échange maritime des marchandises commence son ballet. Lougres, barques se croisent, elles paraissent si près les unes des autres. Pourtant tout se déroule sans accident!
Mon horizon bleu se transforme en ligne de pointillés marron. J'ai toujours eu peur de l'eau et mon naufrage n'a rien arrangé, je pense. Souvent je vais à la taverne du SAM. Je regarde ces visages abîmés par le vent et l'iode. J'écoute leurs incroyables aventures et m'imagine à nouveau sur un bateau. C'est alors que je me rappelle du balancement, des hauts le cœur, le parquet qui grince… Impossible pour moi de mettre le pied sur une barque.
Il y a un peu plus de monde sur la plage. La Kiponie se réveille doucement. Une silhouette attire mon regard. C'est une jeune femme, ce qui m'intrigue c'est qu'elle a l'air de danser. Elle se déplace avec tant d'aisance, elle semble presque plus légère que l'air. Elle attrape un filet, tournoie et le pose dans sa barque. Toutes les personnes qui la croisent lui offrent un sourire. C'est un petit rayon de soleil. Mon inconscient féminin la trouve trop parfaite. Intriguée je décide de m'approcher. Elle chantonne et lorsqu'elle me voit, elle me lance un bonjour avec une telle gentillesse qu'il est impossible de ne pas répondre! La conversation s'engage, elle se nomme Meery et est marin depuis très longtemps.
Elle est passionnée par la mer et ne pourrait pas s'en passer. Elle s'est lancé le défi de faire partager sa passion au plus grand nombre et m'invite naturellement à monter à bord. Je lui explique poliment mon aversion pour l'eau. Elle sourit et m'apprend que c'est une phobie qui peut disparaître. La maîtrise d'un navigable pourrait me permettre de voyager plus aisément. Elle m'invite à la rejoindre demain sur une barque.Je l'a remercie mais ne je ne suis pas sure d'être là!
Elle me sourit, m'invite à ne pas trop réfléchir. Presque en volant, elle se retrouve dans sa barque qui est déjà sur les flots.
Bien sur, la possession d'un moyen de transport pouvant provoquer des aventures me fait envie. Mais ma peur est bien réelle. Je ne sais même plus si je sais nager. Je regagne ma cabane, lorsque j'entends un bruit derrière celle ci. J'en fais rapidement le tour et je devine au loin quelqu'un qui s'en va. Je regarde mon pigeonnier, mes pigeons sont tous là pret à partir. Je rentre chez moi, rien ne manque. Il y a même un paquet en plus sur la table. Enveloppé dans des feuilles je découvre un sifflet en bois. Sculpté finement, c'est un appeau à bateau! Un moyen de se faire entendre quand un homme est à la mer! Une petite cordelette tressée permet de le porter autour du coup.
Quelqu'un me surveillerait 'il? Ce territoire était immense, je n'avais que très peu d'ami. Rien ne me prédestinait à un tour en mer avant ma rencontre avec Meery. Quelqu'un lit-'il dans les pensées parmi mes proches? Il fallait que j'aille manger donc pourquoi ne pas interrogé mes amis dans une taverne.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Faresc: l'observatrice

Ce matin là, à l'embarcadère

Ce matin là je voulais partir tôt de Gypsis pour réapprovisionner mon auberge à Kipie et revenir avant la nuit.
En effet, sachant mon amie Meery dans la cité, j'allais passer la soirée en sa compagnie comme nous le faisons chaque fois que c'est possible.
Elle m'avait invitée dans sa demeure.
Ces soirées là, trop rares à mon goût, je les aime particulièrement. Meery vit à la fois à Gypsis et dans la cité du froid glacial à Piethra. Etant une férue de pêche, il est évident qu'il est inutile de faire l'apologie des pêches piethroises.
Ce n'est pas pour rien que Meery est mon ambassadrice de la pêche dans mon groupe. Elle y fait un travail merveilleux avec les jeunes naufragés. Patiente, attentive, et persévérante elle finit toujours pas leur démontrer que la pêche peut être rentable pour un jeune, si toute fois il est bien conseillé.
En effet avec les aides des différents CHED de Kiponie concernant l'achat de filet, et les actions de certains groupes cela devient vite rentable même pour un tout jeune.
Nous avions terminé l'une de nos soirées par une longue promenade jusqu'aux pâturages. Lorsque nous passons sur le pont du Cinabr j'aime le bruit du bois sous nos pas. Il a un écho rassurant pour moi.
Je lui parlais de ma filleule Lundi. Tout en lui précisant que pour la convaincre d'aller à la pêche cela serait difficile car elle n'était pas encore bien remise de son naufrage.
Donc je ne fus pas surprise d'apercevoir Lundi et Meery semblait-il en grande discussion ce matin là. Lundi écoutait avec attention et un air curieux ce que lui disait Meery. Mais même de loin je voyais la peur sur son visage. Elle ne prêta pas attention au petit signe de tête que Meery avait fait en ma direction pour confirmer notre rendez vous du soir.
Le soir venu nous nous retrouvons Meery et moi , bien blottie au coin de la cheminée, le temps étant très humide.
Nous dégustons une tisane de plantes savamment choisies par Meery et dont elle a le secret.
Je me sens bien.
« je t'ai vu ce matin discuter avec Lundi, tu as réussi?
-ce n'est pas gagné , dit-elle avec un sourire malicieux, je lui ai donné rendez-vous demain mais je ne sais pas si elle sera là.
-j'espérais pourtant. Je sais qu'elle est très curieuse de tout, donc l'affaire n'est pas perdue! Surtout si tu la pilotes , dis-je en riant
-oh! Toi tu sais que je ne résiste pas à l'envie d'enseigner la pêche à un jeune naufragé! » et nous rions de bon coeur.
Nous buvons notre tasse de tisane en silence, j'étais songeuse. Je pensais à Lundi.
« tu sais qu'elle a abordé Siryack à la taverne l'autre soir?
-et bien, dit Meery, il y en a peu qui s'approche de lui! Pourtant il est gentil.
-oui, je sais. Je crois qu'elle a été effrayée mais je ne parviens pas à dire par quoi. Elle est partie en courant presque. Quant à Siryack il avait l'air très déçu de l'avoir fait fuir. Ca m'a fait de la peine de le voir ainsi.
-affaire de jeunesse ma chère Faresc! Affaire de jeunesse! »
C'était sa manière de me rappeler que nous n'avions pas le même âge et son air malicieux, me fit rire.

Au retour dans mon château, je me sentis bien seule.
Un fois couchée et juste avant de sombrer dans le sommeil, je me promis d'être à l'embarcadère demain à la première heure.
Dernière modification par faresc le mer. 28 oct. 2009 17:00, modifié 6 fois.
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

Mes discussions à la taverne avec mes amis ne m'ont pas permis de découvrir l'identité de la personne m'ayant fait ce drole de présent. Les jours suivants, je suis partie voir Meery et suite à troix faux départs pour cause de grande frousse, elle a réussi à m'amener sur les flots dans sa barque.
Les premiers jours, j'étais allongé au milieu de la barque m'accrochant à tout. Puis, elle a réussi à me faire asseoir. Elle m'a enseigné l'art de regarder la mer sans vider mon estomac, et enfin s'est entêté pour que j'essaye de diriger l'embarcation! Cet apprentissage m'a demandé beaucoup d'effort, de concentration et j'ai presque passer deux kippos mois sans mettre le pied dans une taverne!

Aujourd'hui je dois prendre une barque seule. Certes, Meery me suivra de près avec son bateau et un nouvel élève! J'essaye de manger un morceau de pain, mais l'angoisse, d'une première sortie seule en mer depuis mon naufrage, ne me permet pas d'avaler quoi que ce soit.

J'arrive sur la plage, je me devine livide. Avant de quitter ma cabane, j'ai attrapé le sifflet pour le mettre autour de mon cou. Je me dis que le laisser chez moi, pourrait me porter malheur. Je me repproche cette stupide superstition.

Meery me sourit, « tout va bien se passer, tu vas continuer de progresser!! ». Je dois reconnaître que Meery est la meilleur pédagogue que j'ai eu la chance de rencontrer. Elle encourage toujours et ne renonce jamais!.
Me voilà sur les flots, la mer est calme. Je ne vois plus l'élève de Meery, il doit être comme moi, lors de mes premiers jours sur l'eau, tapis au fond de la barque en train de prier pour survivre.
Je le devine enfin, il est penché sur le coté et à l'air très mal.
Meery me fait signe pour que je cesse d'avancer, nous ne sommes effectivement jamais allez aussi loin. Elle se rapproche et me demande de la suivre, il faut qu'elle ramène son élève qui ne se sent effectivement plus très bien. La mer est très calme. Je suis sur le chemin des bateaux qui entrent et quittent le port. Je lui assure que je peux l'attendre ici. Je ne suis pas vraiment toute seule. Les lougres ne sont plus des coquilles de noix vu d'ici, ils passent toutes voiles dehors à quelques mètres. Elle hésite. Je lui explique que j'ai pris un filet pour pouvoir vendre quelques poissons au marché en rentrant.
Elle part sans cesser de se retourner pour voir si je suis en vie. Je lui fait un signe de la main puis devine qu'elle commence les manoeuvres d'approches de la plage.
Je suis fière de moi, je suis une battante sinon je n'en serais pas là, je me redresse sur mon embarcation pour me mettre face aux vents.
J'entends un grincement, je me retourne vers la barque. Je vois du coin de l'oeil la beaume m'arriver droit dessus. Je n'ai pas le temps de baisser la tête.
Une énorme claque sur mes tempes.
Je suis dans l'eau, sous l'eau. J'ai l'impression que des tas d'aiguilles perforent mon corps en même temps.
Ma tête sort de l'eau. J'essaye de prendre une inspiration, mais ma gorge me brule, le sel ravage ma bouche. J'essaye de sortir un bras.
Je suis à nouveau sous l'eau, j'essaye de faire des mouvements mais mon corps est comme prisonnier du froid.
Le vent glacé de l'extérieur encore, « respire » me hurle ma conscience, mais je me débats tellement avec tout le reste de mes membres que je ne sais plus comment faire.
Sous l'eau à nouveau. Je vais mourir cette fois. Qui survit à deux naufrages?
La tête hors de l'eau, j'inspire de l'air.
Sous l'eau. Je n'ai plus froid. Je sens que je glisse vers le fond.
Je me dis que c'est peut être une bonne idée, je vais toucher le sable, m'appuyer sur le sol et remonter d'un bond.
Tout me semble être très lent, je touche le sifflet posé sur ma poitrine. Je me dis que la prochaine fois que je suis hors de l'eau je devrais peut être l'utiliser. Mais avec quel souffle? Le fond est loin, l'air me manque de plus en plus.

C'était pas une bonne idée. Remonte, remonte. Je hurle dans ma tête, puis dans l'eau. Mes poumons me brûlent. Tout devient plus sombre. Pourtant dans cette semi pénombre, je devine une silhouette qui vient vers moi. Elle marche. Mon cerveau doit déjà manqué d'oxygène.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Faresc: l'observatrice

Le sauvetage en mer (partie 1)

J'ai dormi comme un loir. Je ne sais quel mélange magique utilise Meery pour ses tisanes, mais à chaque fois c'est la même chose ; je dors paisiblement.
A tel point qu'au lieu de me lever aux aurores comme prévu, il est déjà bien tard.

Aussitôt je pense à Lundi, j'ai failli à ma promesse.
Cependant, je ne suis pas trop inquiète, car l'autre soir je l'ai entendue discuter, et mener une enquête sur un certain « appeau » qui avait été déposé dans sa demeure. J'avais pensé à Meery qui était bien capable de lui avoir fait ce cadeau sans rien lui dire, mais mon instinct féminin conduisait mes pensées vers Siryack.

Quoi qu'il en soit, savoir Lundi munie d'un appeau me rassure. C'est pourquoi je remets à plus tard ma présence sur les lieux du départ.

Meery étant restée à Gypsis quelques kipo-mois pour la formation de Lundi, me fait un rapport quotidien de ses progrès. Elle m'avait informé que le kipo-mois prochain Lundi partirait en mer seule.

C'est pourquoi, la veille pas de soirée tardive à la taverne et surtout pas de tisane façon Meery!

Me voici donc arrivée tôt à l'embarcadère et j'y vois une Meery rassurante envers son tout nouveau élève et Lundi qui n'a pas l'air sur d'elle. Je me dirige vers Kendaros qui est devenu un expert en pêche et qui me fournit d'excellents poissons, de manière à observer sans être vue. J'échange quelques mots puis je les regarde partir.

Je ne suis pas inquiète et vaque à mes occupations sans plus y penser.

Je suis très occupée d'ailleurs par l'hôpital de Gypsis où je dois conduire deux jeunes colons que j'ai retrouvés dans les rues de Gypsis, très mal en point. En tant qu'adjointe c'est de ma responsabilité.
Je m'affaire autour d'eux avec le personnel soignant de l'hôpital.
J'essaie de les rassurer et leur donne quelques conseils, de manière à ne plus se retrouver sans manger tel un mendiant.

Repassant par l'embarcadère, quelle ne fut pas ma surprise de voir revenir Meery. très préoccupée visiblement par son jeune élève qui est plus que livide. Il est même prêt à tomber à l'eau.

Comme au ralenti, je vois Siryack accourir près de Meery. Il lui crie quelquechose que je n'entends pas. Meery regarde vers le large et j'en fais autant. Je me retourne à nouveau vers Meery, j'étais à vingt pas. Je vois l'effroi sur son visage. Elle parle très vite à Siryack, saute dans sa barque et repars vers l'embarcation.
Car à ce moment précis je réalise qu'il s'agit de la barque de lundi, qui a démâté. Lundi n'est plus à bord.
On distingue à peine une tête qui remonte, et qui coule par alternance. Une main dépasse à la surface.
Au fur et à mesure que Meery s'approche, les remontées sont plus espacées. Soudain plus rien.

Je regarde Siryack, je suis pétrifiée. J'ai l'impression, tout en s'occupant du jeune élève de Meery si blême qu'il fait pitié, qu'il se concentre de toutes ses forces sur autre chose. Il est là, mais il est absent.
Je n'ai jamais vu un tel regard. Ni chez Siryack, ni chez personne de ma connaissance.
Son front est barré par deux rides au dessus de ses sourcils, tant la concentration est dense.

Je n'ose pas lui parler.
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

Je reconnais cette démarche.
Siryack avance droit sur moi, il tient un grand bâton dans la main gauche.
Il vient m'emmener. Il m'attrape par le col. Je hurle des bulles avec le peu d'air qu'il me reste. Il me soulève, comme si je n'étais plus dans l'eau. Je ferme les yeux.
Je sens la corde du sifflet autour de mon cou me serrer. Je remonte d'un coup à la surface. Merry me tient par la cordelette;
Elle vocifère. C'est la première fois que je la vois en colère.
Je crache toute l'eau dont je peux me débarrasser alors qu'elle me hisse sur sa barque.
« Pourquoi tu as quitté la voile des yeux? »
Je tousse, c'est tout ce que je peux faire.
Mes dents claquent à tel point que j'ai l'impression qu'elles vont exploser.
Tout en nous ramenant vers le bord, Meery retrouve son calme habituel,elle sourit.
Elle me dis « quand tu te seras sèche, tu pourras aller le remercier. Il a pris en charge mon élève pour que je vienne te récupérer plus vite! »
D'un coup de menton elle me désigne Siryack sur la plage qui semble discuter avec le nouveau marin nauséeux.
Il fait un signe de la main, et il commence à partir.
J'essaye de me redresser pour être prête à descendre rapidement car j'aimerais bien avoir quelques explications.
Meery accoste la barque sur la plage.
Ma tunique pleine d'eau pèse très lourd.
Meery me dit : « tu sais encore où es ta cabane? Je t'attends demain ici à la même heure pour continuer les cours. »
Je ne suis même pas étonnée. Il faut évidemment que je repartes en mer.
J'arrive à sauter sur la plage. Je fait un signe de la main à Meery pour lui montrer mon accord et entreprend de rattraper Siryack.

Sur la route, près des carrières, tous les passants me dévisagent. Je suis trempée de la tête au pied. Je grelotte. Je dois être bleue, mais je cours derrière lui car je veux des explications.

Siryack se retourne enfin et me fonce dessus. Là, je me dis que je suis certainement complètement folle de courir après la mort...

-Mademoiselle Lundi a besoin de quoi? Une corde, un couteau, ou autre chose pour s'ôter la vie? me dit-il visiblement agacé, à moins que tu attendes simplement une pneumonie ?
-non, non, dis-je en grelottant, mais pourquoi veux tu me tuer?
-Lundi, rentre chez toi, tu vas finir par y arriver... Je ne veux pas te tuer.
-Que faisais tu dans l'eau alors?
-Tu viens de subir une épreuve, tu divagues, rentre chez toi.
-Je veux comprendre, tu étais là pour me tuer ou me sauver?
-J'étais là parce que je devais être là, mais je suis loin d'être un ange gardien, Lundi. Ne m'approches pas trop, tu te souviens de l'autre soir à la taverne... Fais attention à toi.
-C'est toi qui m'a offert ce truc, dis-je en attrapant le sifflet
-Je savais que tu aurais quelques problèmes en mer...
-Tu savais, mais comment?
La charrette d'un marchand nous frôle.
-C'est compliqué, mais rien d'enviable. Restes sur tes gardes, protèges toi Lundi...
Il attrape avec un geste beaucoup trop rapide un plaid, qui dépasse de la charrette. Il m'en couvre et part d'un pas décidé vers le coeur de la cité.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Faresc: l'observatrice

Le sauvetage en mer (partie 2)

Soudain son visage se détend. «C'est bon Faresc, il n'y a plus rien à craindre. » Je me retourne interloquée vers le large et j'y vois Meery tirer Lundi hors de l'eau. Je sors de ma torpeur et déclare à Siryack « que s'est-il passé? ».

Je réalise que ma question est des plus idiote. Siryack étant à mes côtés, il ne peut pas savoir ce qui se passe si loin.

J'attends que Meery arrive sur la plage avec Lundi.
Au plus la barque approche, au plus je vois Lundi grelotter.

Quand elle descend de la barque, elle ne me vois pas vraiment. Elle s'est tourné de suite vers Siryack qui avance déjà à grand pas sur les quais. Comme l'autre soir à la taverne, il semble glisser.

J'essaie de prendre Lundi par le bras, pour la guider au chaud. Je n'en ai pas le temps elle part trempée, en titubant presque, mais guider par ses dernières forces en direction de Siryack.

Je regarde Meery. Elle est en train de ranger le matériel, mais à ses gestes je comprends très vite que quelque chose ne va pas. Je me penche vers elle pour l'aider à attraper les poissons qui sont encore dans le filet.
« ça ne va pas Meery?
-non ça ne va pas me dit-elle, en claquant le filet sur le sol, cette jeune fille est folle!
Ne sachant que faire, pour la calmer. Je reste sur place sans savoir quoi faire.
Alors Meery me dit, «je m'en veux, mon amie. Je n'aurais jamais dû la laisser seule en mer. Je savais qu'elle n'était pas prête. Ce jeune colon avait l'air si mal en point. Heureusement, que Siryack était là, pour me signaler ce qui se passait d'ailleurs.
-je ne sais quoi te dire, Meery. Ne sois pas en colère. Tu sais que la mer ne prévient pas et même un marin chevronné peut avoir ce type d'accident.
-Oui je sais. Une chose est certaine, me dit-elle en me regardant droit dans les yeux, si elle n'avait pas eu son appeau autour du coup, je n'aurais pas pu la sauver »

Nous rentrons à la taverne, prendre une boisson chaude. Meery est accueilli par des « hourra! », certains clients de la taverne avaient vu ce qui été arrivé. Meery sourit se sentant obligée de faire honneur à cet accueil. Tout le monde l'assaille de question. Je lui fais signe que je pars. J'ai dans l'idée de retrouver Lundi.

Je presse le pas. Je courre dans les rues de Gypsis quand il m'en est possible.
Enfin je les aperçois. De loin je vois Siryack couvrir Lundi d'un plaid attrapé au vol sur une charrette.

J'arrive près d'eux.
«Lundi que fais-tu là petite sotte, trempée dans la rue?
-je te la laisse Faresc essaie de lui faire entendre raison, j'y renonce, me dit Siryack

Lundi se tourne vers moi.
« oh! Marraine si tu savais, Siryack viens de me sauver de la noyade.
-mais enfin tu divagues ma pauvre enfant, c'est Meery qui t'a sauvée, j'étais sur la plage avec Siryack »

Je m'aperçois que Siryack en a profité pour disparaître.
Lundi continue « mais enfin Siryack dis-lui... » Mais il n'est plus là.

J'emmène Lundi à sa demeure. Tout le long du chemin elle me soutient que c'est Siryack qui l'a sauvée. Je mets cela sur le compte du choc reçu sur la tête.
J'allume une flambée dans la cheminée même si il ne fait pas si froid que cela. Lundi se change et paraît exténuée.
Je l'incite à se coucher et à rester sous les couvertures bien au chaud. Meery lui apportera une tisane dans la soirée. J'espère que cette tisane lui fera le même effet qu'à moi.
J'attends que Lundi s'endorme avant de partir.

Je quitte sa demeure sans bruit, sachant que Meery ne va pas tarder. Je dois retourner à l'hôpital prendre soin de mes jeunes gypsotes. Tout en marchant je ressens une vive confusion dans cette histoire. Je revois le regard de Siryack sur la plage et je frissonne.

Arrivée à l'hôpital, j'essaie de retrouver un ton jovial pour apaiser les malades.
«Alors, comment va ce soir? »
Dernière modification par faresc le lun. 2 nov. 2009 13:55, modifié 8 fois.
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
meerys
Naufragé
Naufragé
Messages : 69
Inscription : lun. 26 oct. 2009 10:16
Habite la cité : Gypsis

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par meerys »

Bravo les filles ! :super: :)
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

Meery m'a donné une boisson chaude qui m'a fait dormir jusqu'à l'aube.
Tous mes muscles me font mal, comme pour me forcer à repenser à l'accident d'hier.
Je suis certaine que c'était Siryack dans l'eau. Pourtant ce n'est pas possible.
Je me dis que mon imagination m'a joué un tour. Je pense à Siryack depuis tellement de jours maintenant.
Pourtant quelque chose en moi me pousse à en savoir plus.
Le vent souffle à l'extérieur, j'entends le sable glissé sous ma porte.
Il faut que j'aille voir Faresc.
A chaque fois que j'ai eu des interrogations sur le territoire, elle était là pour y répondre.
Je prends un châle qui me recouvre de la tête au pied.
Je traverse les rues de Gypsis pour me rendre à l'hôpital. Faresc y travaille régulièrement.
Je rentre dans cet endroit froid et silencieux.
Les odeurs médicamenteuses me provoquent un haut le cœur. Je vois Faresc donnant des soins à un malade alité. Je décide de me rendre dans la salle du personnel, après lui avoir fait un geste pour qu'elle comprenne que j'ai besoin d'elle.
Elle n'a pas l'air ravie.
J'ai beaucoup de mal à me souvenir des évènements passés, des détails.
Siryack hante mes esprits.
J'arrive dans la salle, petite et blanche. Des chaises en bois autour d'une table ronde, une cheminée dans le coin, sont les seuls éléments de cette pièce.
Le feu me sécurise, je regarde les flammes vacillantes.
Faresc rentre et s'installe à mes cotés.

-Bonjour Lundi que fais-tu ici?

-Bien, je voulais te remercier pour hier.
Je n'arrête pas de tousser. Je me redresse sur ma chaise pour lui prouver que je vais bien.
Une autre quinte de toux m'empêche de reprendre la conversation aussi rapidement que je le souhaite.

-Je ne sais plus trop comment tout cela s'est passée mais je sais que tu étais là!

- hum! tu tousses! tu as du prendre froid.

Faresc attrape un flacon.

- C'est surtout Meery que tu dois remercier, sans Meery tu ne serais plus là.

Elle attrape une cuillère et la remplie d'un peu de sirop, puis me la donne.

-Merci. Comme tu étais là, je me demandais si tu savais...
Je baisse la tête.
Je me demande par où commencer. Je tiens beaucoup au lien qui m'unit à Faresc.
Je ne veux ni la décevoir, ni lui donner l'impression que je perds mes esprits.
Malgré tout, il faut que je sache.
-Et bien que se passe-t-il? demande Faresc, dis moi donc ce qui te tracasse à ce point. Tu n'arrêtes pas de gigoter sur ta chaise je vois bien que quelque chose te perturbe.

-Dis mois... Je pris une grande inspiration pour empêcher toute hésitation, dis moi ce que tu sais sur Siryack?

-Ce que je sais de Siryack? Et bien, il a échoué au Nord deux kipo-années avant toi, je crois. Il a très vite voulu obtenir le diplôme des marins c'est pour cela qu'il est venu me voir. Tout de suite j'ai vu qu'il aimait la mer, et qu'il serait un vrai marin, de ceux qui ne peuvent pas rester longtemps sur terre. Je l'ai toujours apprécié. Il est franc. Je sais qu'on peut compter sur lui. Je sais aussi qu'il intimide beaucoup de kiponais. Pourquoi me demandes-tu tout cela?

-Je suis certaine, enfin, je pense, qu'il a comme des pouvoirs...Tu n'as jamais rien remarqué d'étranges à son sujet?
Je sens mes joues rougissantes et j'ai horreur de ça.

Faresc se lève et me tourne le dos. Je n'en peux plus de ne pas savoir. Je me lève pour lui faire face et lui prouver ma détermination.
-Je t'avoue que parfois il est... surprenant, et toujours là où on l'attend le moins. Mais que t'imagines-tu et que veux-tu que je fasses? Si tu es venue jusqu'ici dans ton état c'est que tu as une idée en tête.

Elle me regarde en souriant. Je sais, grâce à se sourire que je peux lui demander, que comme toujours, elle m'a comprise et va certainement m'aider!
-Il ne veut rien me dire, il est à la fois prévenant et distant. Je crois qu'il me pense un peu folle...Mais toi, il te fait confiance, il se confiera avec toi...Tu pourrais le questionner pour moi?

-Alors ma chère filleule, tu vas rentrée chez toi, car ton état de santé n'est pas au mieux. Comme tu n'es pas en état de travailler passe donc par l'université pour prendre un manuscrit et étudier l'un des diplômes que tu n'as pas terminé. Je vais voir ce que je peux faire."

J'acquiesce et nous nous dirigeons vers la sortie de l'hôpital, nous faisons un bout de chemin ensemble jusqu'au port.
Je la remercie et je vois Faresc embarquer dans son lougre le Gypsis King!
Je commence à m'éloigner pour prendre le chemin de l'université, mais je me dis qu'il me sera impossible de me concentrer sur quoi que ce soit. Je redirige mes pas vers le port.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Faresc: l'observatrice

Au petit matin, à l'hôpital

J'étais très agitée la veille et j'avais eu beaucoup de mal à m'endormir malgré le pigeon de Meery qui m'avait un peu rassurée concernant Lundi. Elle avait bu une de ses tisanes et s'était très vite recouchée.

Par ce matin pluvieux, froid et venteux pour clore le tout, je me dirige vers l'hôpital. L'humidité de ces derniers temps a rendu malade de jeunes naufragés pas encore bien remis de leur arrivée un peu brutale.

Comme à chaque fois je passe dans la salle des malades, raviver la flamme et ajouter des bûches dans les grandes cheminées qui se trouvent à chaque extrémité. Il fait encore bien froid dans l'hôpital et je rechigne à ôter mon manteau.

La porte d'entrée s'ouvre et le vent s'engouffre dans le couloir. Un appel d'air fait danser les flammes de la cheminée qui se trouve près de la porte donnant dans le grand hall. J'aperçois Lundi qui me fait signe et qui se dirige vers la pharmacopée. Cette pièce nous sert également de salle de repos, lorsque nous devons passer la nuit à l'hôpital dans les cas les plus graves. Je suis un peu contrariée. J'avais pourtant laissé pour consigne à Meery de lui interdire formellement toute sortie aujourd'hui. Je sais bien que ce n'est pas Meery qui a failli à sa tache. Lundi est suffisamment entêtée pour ne pas avoir écouté.

J'entre dans la pièce somme toute au mobilier assez spartiate. Une cheminée, une armoire à potions et médiplantes, une table et des chaises de bois qui ont déjà beaucoup vécues. Lundi a approché une chaise de l'âtre qui diffuse une chaleur rassurante.

« Bonjour, Lundi. Que fais-tu ici? dis-je en prenant l'autre chaise pour m'installer à ses côtés.
-Bien, je voulais te remercier pour hier".
Lundi s'arrête pour tousser. Elle se redresse sur sa chaise comme pour faire bonne impression. Une autre quinte de toux l'empêche de reprendre la conversation.
"Je ne sais plus trop comment tout cela s'est passée mais je sais que tu étais là!"
- hum! tu tousses! tu as du prendre froid. Je me lève et me dirige vers l'armoire à pharmacie et attrape un sirop. C'est surtout Meery que tu dois remercier, sans Meery tu ne serais plus là. J'attrape une cuillère et y verse un peu de sirop que je lui tend.
-Merci. Comme tu étais là, je me demandais si tu savais... Lundi baisse la tête. Elle a l'air de chercher ses mots. Une certaine peur se lit dans son regard, elle hésite. Comme si elle pèse le pour et le contre. Soudain, je retrouve cette petite lumière qu'elle à dans les yeux avant de poser une question embarrassante. Je connais bien Lundi.
-Et bien que se passe-t-il? Dis moi donc ce qui te tracasse à ce point. Tu n'arrêtes pas de gigoter sur ta chaise je vois bien que quelque chose te perturbe.
-Dis moi... Lundi prend une grande inspiration pour poser sa question dans un souffle, dis moi ce que tu sais sur Siryack?
-Ce que je sais de Siryack? je réfléchis et pense "c'était donc cela". Et bien il a échoué au Nord deux kipo-années avant toi, je crois. Il a très vite voulu obtenir le diplôme des marins c'est pour cela qu'il est venu me voir. Tout de suite j'ai vu qu'il aimait la mer, et qu'il serait un vrai marin, de ceux qui ne peuvent pas rester longtemps sur terre. Je l'ai toujours apprécié. Il est franc. Je sais qu'on peut compter sur lui. Je sais aussi qu'il intimide beaucoup de kiponais. Pourquoi me demandes-tu tout cela?
-Je suis certaine, enfin, je pense, Lundi rougit,qu'il a comme des pouvoirs...Tu n'as jamais rien remarqué d'étranges à son sujet?
Je me lève pour ranger la fiole de sirop pour me donner une contenance et pour tourner le dos à Lundi. Je ne sais que faire. Lui confier ce que j'ai vu sur la plage ou pas.? Je me retourne elle s'est levée et me fait face.
-Je t'avoue que parfois il est, je cherche mes mots, surprenant, et toujours là où on l'attend le moins. Mais que t'imagines-tu et que veux-tu que je fasses? Si tu es venue jusqu'ici dans ton état, la conversation étant ponctuée de quintes de toux , c'est que tu as une idée en tête. Je la regarde en souriant.
-Il ne veut rien me dire, il est à la fois prévenant et distant. Je crois qu'il me pense un peu folle...Mais toi, il te fait confiance, il se confiera avec toi...Tu pourrais le questionner pour moi?
-Alors ma chère filleule, tu vas rentrée chez toi, car ton état de santé n'est pas au mieux. Comme tu n'est pas en état de travailler passe donc par l'université pour prendre un manuscrit et étudier l'un des diplômes que tu n'as pas terminé. Je vais voir ce que je peux faire."

Nous nous dirigeons vers la sortie de l'hôpital, nous faisons un bout de chemin ensemble jusqu'au port et là je quitte Lundi pour embarquer dans mon lougre le Gypsis King!

J'ai toujours un ou deux pigeons sur le bateau, on ne sait ce qu'il peut arriver en mer. Je descends vers ma cabine et j'écris à la plume un message demandant à Siryack un rendez-vous.

Ne sachant où il se trouve je sais que la réponse me viendra par l'envol du pigeon, car ces petits volatiles ont un don pour prendre la bonne direction du destinataire. Je lève l'ancre vers le Nord puisque mon fidèle messager à pris cette direction. Je pense que dans la journée, un pigeon en retour me précisera l'endroit du rendez-vous.

Suis-je folle ou trop curieuse ? Ou suis-je trop émue par le trouble de Lundi que j'aime beaucoup?
Comment puis-je croire un seul instant à cette histoire? L'impression bizarre que j'ai éprouvée sur la plage le jour du sauvetage m'assaille. J'essaie de me ressaisir et m'applique à la navigation, la mer à ce pouvoir elle calme les esprits les plus agités, car si l'on manque de vigilance elle nous rappelle à l'ordre aussitôt.
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

Il n'était pas prévu que j'aille vers le Nord ce kipo-mois. Poussée, par les empressements de Lundi, je me retrouve au large et finalement j'en suis ravie.
L'air frais vient me cingler le visage ; je frissonne. Je descends en cabine. La mer est calme et je peux me permettre une petite pause. Je me réchauffe un peu.

Soudain je suis alertée par des petits bruits comme des griffures sur le toit, sans aucun doute un pigeon. Ce petit bruit de pattes sur le bois est très reconnaissable. Je sors de la cabine, le vent s'est un peu calmé. Je suis bien au-delà de Koryndon. Le message que m'apporte le pigeon est assez troublant : « Je sais que tu préfères Eolis, donc je t'attends sur les quais. A très bientôt Capt'aine Pt'ite Fleur! » signé Siryack. Je souris, car il a l'air de bonne humeur.
Il ne me semble pas lui avoir jamais parlé de mon attachement à Eolis. C'est un passé bien lointain maintenant.

J'aperçois le port. Je fais mes manœuvres d'approche et me voilà prête à descendre. Je ne suis absolument pas surprise de voir Siryack, il a deviné l'heure de mon arrivée visiblement.

« Bonjour, Siryack!
-bonjour Faresc!
-Comment va Lundi, sa toux n'est pas trop mauvaise?
Je ne suis pas surprise non plus qu'il sache que Lundi toussait énormément.
-Elle va bien. Je l'ai envoyé à l'université chercher un manuscrit pour qu'elle reste au chaud et pense à autre chose.
-Oui enfin c'est ce que tu crois. »
Je le regarde, il me sourit et hausse les épaules.
« Allons faire une promenade en forêt, si tu veux bien nous y trouverons bien un endroit calme pour discuter » lui dis-je.

Nous marchons en silence, comme si, il nous fallait à tous les deux, du temps pour pouvoir commencer notre conversation. Un rayon de soleil baigne une petite clairière de sa lumière chaleureuse. Je regarde Siryack et déclare «  je pense que c'est l'endroit idéal ».
Nous nous installons sur des souches d'arbres récemment abattus.

«Visiblement tu sais pourquoi je suis là, nul besoin de te le dire.
-oui je sais, mais ne me demande pas comment.
-pourtant c'est là le but de ma visite. Lundi s'est mis en tête que tu avais des pouvoirs et j'ai d'ailleurs eu du mal à la contredire avec ce que j'ai vu sur la plage.
Siryack tente de prendre la parole et je l'en empêche en ajoutant: « tu me fais penser à quelqu'un que j'ai connu dans le passé un dénommé LaCervoise , il souffrait d'une double personnalité tantôt il était LaCervoise et tantôt il se prenait pour un certain Pellegrino.
-Pourquoi me dis-tu cela?
-J'ai une théorie là-dessus j'ai l'impression que l'amnésie qui entoure notre territoire n'agit pas de la même manière sur les uns et les autres. Chez certain, comme mon ami LaCervoise, il reste un petit quelque chose de la vie passée. »
Siryack se détend. « C'est exactement cela, Faresc. A toi je peux bien te dire ce que je ressens.
Siryack commence à se raconter.
« Quand je suis arrivée sur le territoire, je ne savais vraiment pas où j'étais. Puis l'amnésie est venue petit à petit elle a effacé tout ce que j'étais auparavant. Sauf deux choses,car j'ai le sentiment que je les possédais avant mon naufrage, j'ai un lien avec la mer et je vois des choses?
-Comment cela tu vois des choses.
-Je les vois, je les pressens. Mais il y a plusieurs degrés. Si je croise un colon en le saluant je sais si sa journée sera agréable ou s'il va avoir les pire ennuis, par contre je ne sais pas exactement ce qu'il va lui arriver. Mais pour d'autre personne c'est très précis si j'ai eu un certain comment dire « contact » avec elle, m'explique-t-il.
-Je vois. Que veux-tu dire par contact?
-En fait avec Lundi tout est arrivé le soir où tu nous a vus à la taverne. Pourquoi crois-tu que je me balade avec cette capuche sur la tête même quand il fait un soleil radieux. Il rit.
-C'est vrai, je souris à mon tour, pourquoi cette capuche?
-Je me protège et je protège les autres. Car si je les regarde dans les yeux trop longtemps, j'ai l'impression de pénétrer leur esprit et d'en pendre une partie. Après un lien est établi pour moi et je peux ressentir les dangers qui les entourent. »

Un cours instant le silence s'installe. J'ai besoin d'évaluer ce qui vient de m'être confié. C'est Siryack qui parle le premier.
« Seulement avec Lundi c'est très fort. J'ai l'impression de vivre ce qu'elle vit quand elle est en danger.
-hum! Cela expliquerait certaines choses. Elle est persuadée que c'est toi qui l'a sauvée l'autre jour.
-oui, elle me l'a dit. J'essaie de l'en dissuader mais d'une certaine manière j'étais là.
-D'où le regard instance que tu avais sur la plage! J'en conclus que tu aurais donc un pouvoir divinatoire et télépathique.
-Cela t'amuse on dirait? »
C'est vrai que je souris.
« Non pardonne-moi Siryack, mais même si tout cela n'est pas très rationnel, des choses s'expliquent. Je me demande maintenant que raconter à Lundi de tout cela?»
-Ne lui dis rien, elle va me prendre pour un fou!»

Je laisse exploser un grand éclat de rire. Je vois Siryack qui me regarde interloqué.
Je reprends mon souffle et lui dit: « Sais-tu ce qu'elle m'a dit? J'ai peur qu'il me prenne pour une folle!  Vous allez de paire finalement.
-Ce n'est pas drôle Faresc!, il a l'air de bouder, j'ai peur des conséquences, que lui arrivera-t-il si je la revois? C'est peut-être moi qui provoque tout cela par mes propres peurs. »

J'essaie de le convaincre qu'il n'a pas à avoir ce type de pensée et qu'inévitablement Lundi voudra le revoir à coup sûr. Il faut qu'il accepte ce don bon gré, mal gré, puisqu'il en est ainsi. Même si j'évite de le regarder dans les yeux trop longtemps.

Nous retournons vers le port et avant de me quitter il me déclare d'un air amusé.
«Regarde celui-là il va tomber sur la caisse au bout du quai »
Je regarde la scène. En effet, le colon un peu ahuri, ne voit pas la caisse et s'étale de tout son long, se relève rapidement et repars d'un bon pas.
« Avoue que parfois cela peut être bien pratique » , lui dis-je en souriant.
Il n'a plus l'air d'écouter.
«Veille sur Lundi, tout n'est pas fini » et il disparaît très vite derrière un chargement déposé sur le quai. Je suis stupéfaite de la vitesse à laquelle il a disparu.

Je n'aime pas voyager de nuit alors je me dirige vers ma cabane d'Eolis pour réfléchir à tout ceci.
Si véritablement Siryack est télépathe il a pu d'une certaine manière sauver Lundi, mais pourquoi m'avertir que tout n'est pas fini. Ces pensées m'empêchent de dormir. Je sais qu'il ne m'a pas tout dit. D'ailleurs il s'est livré assez facilement alors que je pensais devoir le pousser à parler. Tout cela est bien étrange.

Ne trouvant toujours pas le sommeil, je me lève et regarde par la fenêtre. C'est soir de pleine lune.
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
Lundi
Naufragé mort vivant
Naufragé mort vivant
Messages : 1162
Inscription : dim. 26 juil. 2009 16:18
Localisation : sur un lougre

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par Lundi »

Je trouve une barque à louer sur le port rapidement pour la journée. Heureusement son propriétaire n'a pas entendu parler de mes mésaventures maritimes. Il prend mes kipons et ne s'étonne même pas de me voir prendre la mer sans filet. Me voilà sur l'eau.

Entre deux éternuements, je trouve des justifications raisonnables à ma présence sur cette barque en train de suivre le lougre de Faresc. Je me dis que c'est pour surveiller Siryack, pour qu'il ne fasse pas de mal à Faresc ou à d'autres colons. Je sais que je me mens, que la seule raison de ma présence ici est ma trop grande curiosité et l'impatience de ma jeunesse.

Un pigeon passe juste au-dessus de ma tête. Je le vois se poser sur le haut du lougre de Faresc. J'essaye de la suivre sans quitter ma voile des yeux, cette fois-ci.

Elle prend la direction d'Eolis, j'espère que la barque arrivera à me porter jusqu'à là-bas!

Lorsque j'arrive enfin à Eolis, au milieu des autres barques de pêcheur, je vois Faresc et Siryack s'éloigner du port.

Des rayons de soleil transpercent les nuages et font scintiller les vieilles pierres du port.

J'essaye d'accoster le plus rapidement possible. Je ne les vois plus maintenant. Je prends la même direction et demande à un colon s'il n'a pas vu passer un homme avec une capuche. Il m'oriente vers la forêt.

Je me mets à courir jusqu'au moment où je les retrouve enfin. Ils se sont arrêtés dans une petite clairière pour discuter. Je ne parviens pas à entendre leur conversation mais, si je me rapproche, je risque d'être plus visible.

J'entends Faresc rire aux éclats. Je me demande ce qui peut être drôle dans un instant pareil. Elle a l'air heureux et calme ce qui me rassure.

Peut être qu'en faisant le tour de la clairière, je pourrais les entendre sans être vue. En fait, je pourrais satisfaire ma curiosité et ne pas décevoir Faresc.

J'avance un peu plus dans les bois. Je regarde le sol afin de ne pas faire craquer le bois mort sous mes pieds. Quand je relève enfin la tête, je me rends compte que je suis trop éloignée de la clairière.

Je fais demi-tour, j'arrive à la clairière mais elle est déserte. Ils sont partis. Une quinte de toux me force à m'asseoir. Je m'allonge sur l'herbe fraiche à côté des souches pour me reposer un peu. Je me dis que tout à l'air d'aller bien et que quelques minutes de repos me permettront de reprendre un peu de force.

J'adore la sensation de l'herbe contre mes épaules et mon cou. Je ferme les yeux. La chaleur du soleil vient envelopper mon corps fatigué. Je me laisse bercer par le chant des oiseaux. Je respire calmement et je profite pleinement de ce moment.

Le froid me réveille. Je me lève d'un bond. Je regarde autour de moi et devine à peine le paysage qui m'entoure. Il fait nuit. Heureusement la pleine lune éclaire mes pas. Je sens quelque chose près de moi. Comme si quelqu'un me protégeait de loin.

J'observe, je vois une lueur dans la forêt. Je m'approche. Un individu se tient devant moi. J'arrive juste à voir la silhouette de cette personne, qui me dit simplement « suis moi, si tu veux sortir des bois. » Je n'ai pas peur, je sens que cette personne me veut du bien. Je n'arrive pas à reconnaître cette voix douce et mélodieuse. Je marche donc derrière lui.

Cette créature se déplace dans les bois comme si nous étions dans sa propre demeure. Grâce à la lune, j'aperçois un détail incroyable. Cet être a des oreilles pointues. C'est étrange. J'avais entendu parler de légendes et de croyances sur le territoire, mais je n'en avais jamais vu en vrai. Il s'arrête, se retourne, me caresse la joue en disant " nous y voilà", puis disparaît de nouveau dans les bois.

Je suis troublée. Je devine où je suis grâce à la pleine lune. Je ne peux pas reprendre la mer de nuit. Je me dis que le plus simple est d'aller dans la cabane de Faresc. Chemin faisant, je réalise qu'il est possible qu'elle ne soit pas très contente de mon arrivée au milieu de la nuit.

J'arrive devant chez elle.
Sous l'appentis de sa cabane, elle a rangé un tas de voiles usées.La nuit porte conseil.
Je m'allonge sous l'appentis et m'entourent des voiles pour me tenir chaud. C'est presque aussi douillet que chez moi.Le bruit des vagues me berce ce soir.
" On ne juge sainement du présent qu'en l'opposant au passé. " Citation de Samuel Johnson - 1759.
siryack
Naufragé endurci
Naufragé endurci
Messages : 294
Inscription : mar. 14 juil. 2009 20:53
Habite la cité : Eolis
Localisation : Eolis !! Pour ses rafales de vent décoiffantes... :p

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par siryack »

Sous la Pleine Lune


Tout en rentrant vers ma chaumière, je ne peux m'empêcher de penser à ce que je viens de confier à mon amie Faresc.

Jusqu'à présent, j'ai réussi à dissimuler ce "don" embarrassant, mais la situation ne m'a pas laissé le choix : je n'allais quand même pas laisser Lundi se noyer sous prétexte de me cacher ! Faresc était là et avait tout vu. Je le sais. Depuis le temps que je connais Faresc, presque depuis mon naufrage, discrète et compréhensive, je sais pouvoir lui faire confiance. Cependant, j'avais tout de même eu de l'appréhension vis à vis de sa réaction... J'avais bien "vu" que je pouvais lui parler sans détours mais aussi le trouble dans lequel mes révélations la plongeraient.

Perdu dans mes pensées par ces réflexions, je prends soudain conscience d'un danger imminent concernant Lundi !

Presque arrivé à ma chaumière, je décide de faire demi-tour et me dirige vers la forêt.

En bordure des bois, je sais déjà où trouver un kiponais charitable, prêt à guider une personne perdue dans la forêt. Je trouve la cabane du bûcheron et frappe à la porte. Un elfe m'ouvre après quelques minutes, il était déjà bien tard.

Je lui explique qu'une amie est actuellement perdue dans la forêt. Je reste évasif quant au lien qui m'unit à Lundi.
Ne connaissant pas la forêt, je fais appel à lui, grand connaisseur de la forêt afin de la retrouver et la guider. Je lui propose une bourse de kipons afin de le dédommager pour le dérangement. Il refuse, arguant qu'une aide n'a pas à être payée, peu importe le dérangement. Connaissant sa réponse d'avance, je dépose discrètement la bourse dans une de ses poches de tunique.

Étrangement, je ne suis toujours pas rassuré...

Je reprend le chemin du retour vers ma chaumière. Encore une fois, presque arrivé, une vision m'apparait : Lundi aux portes de la cabane de Faresc, enveloppée de voiles, sous la pleine Lune...
Puis je l'entend tousser très fort. Les vents d'Eolis peuvent souffler très fort la nuit, s'engouffrer partout et refroidir n'importe qui n'y prenant pas garde.

Je l'entends tousser bruyamment, comme si elle était juste à côté de moi ! Vraiment les toux de Lundi m'inquiètent par cette nuit venteuse et si froide.

Je décide de me rendre rapidement à la cabane de Faresc.


Là je trouve Lundi. Elle tousse encore bruyamment et se refroidit à vue d'œil. Je décide de la prendre dans mes bras délicatement pour ne pas la réveiller.
Je suis soudain touché à son contact, par une onde de douceur me traversant tout le corps... Interloqué par cet étrange "ressenti", je reste figé un instant.

Puis j'ouvre discrètement la porte de la cabane, fait quelques pas et dépose tout aussi délicatement et silencieusement Lundi sur le lit d'ami de Faresc.

Je ne peux m'empêcher de contempler le joli visage de Lundi déformé par les nombreuses quintes de toux... Vraiment, ce "lien" avec cette jeune "minette" est étrange... Je me dois de la protéger tout en gardant mes distances.

Je pars aussi promptement et discrètement que je suis venu.
"Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue."-Albert Einstein
faresc
Naufragé fossile
Naufragé fossile
Messages : 4155
Inscription : dim. 9 nov. 2008 16:29
Habite la cité : Caledonyth
Localisation : descendue de cheval, a trouvé un drôle d'oiseau

Re: [RP] Rencontres

Message non lu par faresc »

J'enquête

Je finis par me remettre au lit et j'y trouve un sommeil quelque peu agité. La porte de ma cabane s'ouvre ; je dois rêver. L'air froid s'engouffre dans la pièce. Je frisonne et tire sur mon plaid pour me mettre à l'abri. J'entends Lundi tousser à plusieurs reprises. La porte de ma cabane se referme. Mon sommeil est ponctué par le bruit d'une toux de plus en plus rapprochée.

M'étant endormie très tard, je me réveille bien après l'aube. Je songe à mon rêve. Quelle sotte je suis! Je me prépare un kipo-café très corsé. Sa chaleur me réconforte. Tout en le dégustant, j'élabore un plan de recherche. Je vais au plus vite regagner Kipie afin de consulter les archives de la capitale.

Je m'apprête. Je rédige un message à l'intention de Lundi. « Je suis à Eolis et j'ai rencontré Siryack. Je passe par Gypsis pour te voir et ensuite je file à Kipie pour faire quelques recherches. Espère que tu te portes bien. Amicalement Faresc »

Je prends l'un de mes fidèles pigeons et je vais à la porte pour le lancer dans les airs. Il part, donne trois quatre coups d'ailes et fait demi-tour pour se poster sur le toit de l'appentis. C'est bien la première fois que je vois un pigeon rester sur place plutôt que d'aller au plus vite vers son destinataire. Ne lui aurais-je pas donné assez de graines. Je lui en dépose sur le toit et je me dis qu'il partira plus tard.

J'enfile mon manteau et me retournant une dernière fois pour voir où en est mon pigeon, j'entends du bruit sous les voiles qui traînent là depuis bien longtemps. Je souris. C'est sans aucun doute une mère pylliwingg et sa progéniture. Ces petits humanoïdes se tiennent en général à l'écart des habitants de Kiponie mais par les nuits venteuses et froides, ils viennent parfois trouver refuge sous les cabanes ou dans un recoin pour profiter de la chaleur de l'habitation.

Je décide en chemin de passer pas la taverne afin de lire le journal. Quelle ne fut pas ma stupeur de lire en gros titre « Grand incendie à Kipie : Le bâtiment territorial des archives est en flamme. » Vraiment pas de chance, je vais donc me rabattre sur les archives du Gypsien.

Embarquée sur mon lougre. La mer m'aide à réfléchir. J'ai un peu de peine pour Siryack car son « don » lui paraît un bien lourd fardeau. Je lui avais parlé de LaCervoise un peu pour le rassurer mais en réalité les choses étaient très différentes car LaCervoise avait subi deux naufrages.
Quoi qu'il en soit je trouverai peut-être la preuve qu'il n'est pas un cas unique.

Arrivée à Gypsis, je fais ma visite à l'hôpital. Aujourd'hui personne de malade.
Je me rends au marché de la cité pour acheter les poissons frais des jeunes marins, car les auberges ne désemplissent pas en ce moment.
Je me rends au château Edilique pour consulter les archives de la rédaction du journal. Je me souviens d'une série d'articles qui avait été écrite concernant la mémoire de chacun suite à une parution de LaCervoise (le journal de Papyrus LaCervoise), mais personne n'y avait mentionné posséder un don.

Après plusieurs recherches infructueuses dans les archives à la lumière d'une bougie vacillante, je commence à avoir les yeux fatigués. Je crains devoir trouver une autre manière de faire des recherches. C'est ainsi que je me décide à me rendre chez Bibitricotin. Je pense qu'avec son expérience de rédactrice et d'Edile de Gypsis elle a peut-être entendu parler d'un don divinatoire parmi les Kiponais.

J'arrive à la porte de son palais en bois. Je suis impressionnée. Je frappe à la porte et c'est Bibitricotin qui vient m'ouvrir avec un grand sourire comme à son habitude.

« Bonjour Bibitricotin
- Bonjour Faresc, quelle bonne surprise! Mais je t'en prie, entre.

*Bibitricotin m'invite alors à passer dans le salon pour discuter. Nous nous installons sur de confortables fauteuils de cuir. En y regardant de plus près, je m'aperçois en fait qu'il s'agit probablement de chutes de plaids en cuir multicolores, assemblées en patchwork. La pièce est accueillante. Un épais tapis de laine en occupe la majeure partie. Une cheminée en marbre blanc, où subsistent encore quelques braises, diffuse une douce chaleur. Les meubles en bois ciré sont simples, parfois ornés d'une sculpture champêtre. Des rideaux en fibres de chanvre mélangées à un tissage en laine, embellissent de grandes baies vitrées ouvrant sur le jardin. Un plateau contenant un pichet de jus de pomme et une assiette de biscuits est posé sur la table basse.

- Voilà ce qui m'amène vers toi. Comme tu as plus de connaissances que moi concernant le Territoire, je suis venue te demander si tu avais déjà entendu parler d'un Kiponais possédant un don divinatoire?

*- Un Kiponais avec des dons divinatoires? demande Bibitricotin tout en me servant. Il y avait bien dans le temps un ordre de sorciers, dont faisait partie Raava, mais je ne sais pas s'il existe toujours. Un biscuit? Je me demande si Salmissra n'en faisait pas partie... Bibi semble réfléchir... As-tu demandé à Garion? Il me semble l'avoir entendu parler un jour de ses dons d'ovate. Je ne sais pas au juste s'il disait ça par pure plaisanterie, ou s'il a vraiment un don quelconque. Mais dis-moi, pourquoi t'intéresses-tu à cette science?

Je me mets en devoir de lui raconter brièvement toute l'histoire de Lundi et Siryack. Bibitricotin m'écoute avec beaucoup d'attention, mais n'ajoute rien de plus. Très vite nous oublions l'objet de ma venue et passons un excellent moment à discuter de la vie gypsote.

Lorsque je repars la journée est déjà bien avancée. Il est temps pour moi d'aller voir Lundi pour l'informer de toutes mes découvertes. J'espère la retrouver reposée et sans cette vilaine toux.

* cette partie du texte a été écrite par Bibitricotin et a été intégrée dans ma narration
Grand Médiateur
Intercesseur qui s'occupe :
- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
- d'anomalies sur la licorne


Juge Territoriale
Propriétaire d'Alternative Magazine
Répondre