[150 ans] Concours d'écriture : section PRO

Image La cité des explorateurs - Une visite, suivez le guide
faresc
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[150 ans] Concours d'écriture : section PRO

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Rappel : Contraintes pro :
- 10 mots imposés : harnachement, tubercule, beffroi, artère, vilebrequin, godillots, esthète, pantin, anathème, oindre
- 1 verbe interdit : faire
- 1 proverbe inventé
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- de problèmes entre joueurs avec la possibilité d'une entrevue privée avec médiation
- d'incompréhension des lois
- des difficultés de navigation sur le jeu
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faresc
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Re: [150 ans] Concours d'écriture : section PRO

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- 1 proverbe inventé : La confusion est la mère de l’efficacité.

Thème : l’esprit citéen


nom d'emprunt: la plume



L’aube du conflit

Les soldats s’avancent dans le petit matin. Leurs chevaux, à l’harnachement complexe, prennent place sous le beffroi. La sentinelle va sonner l’alarme. Il est temps d’agir! Gypsis est envahie par ceux de Pyrrit et le conflit ne sera pas une partie de plaisir.

Tout avait commencé en 159, lors d’un voyage entrepris par un esthète pyrritois en la cité de Gypsis. On lui avait tellement parlé des merveilles architecturales de la cité fluviale qu’il avait finalement succombé à la tentation et avait décidé de venir voir de lui-même les splendeurs citadines de la cité.

Lors de son arrivée, par la belle artère qui relie la porte sud à la place centrale, on procédait au pendouillage d’un certain Silex Barnabas, ennemi déclaré de la cité. Une foule considérable s’était réunie sur la place publique pour voir le bougre recevoir un châtiment digne de ses bassesses. Suite à l’incendie du Tribunal de Karst, le vil individu n’avait en effet toujours pas payé pour le pillage du marché de Lazul, et ses concitoyens, en colère de toujours le voir ouvrir son grand caquet aux chicots tordus, avaient décidé de lui donner une bonne leçon : de l’huile de croupion de sanglier serait frottée sur la tête de l’anathème, tubercule honteux qui dépasse d’un col de guenilles. L’édile et le représentant de l’Instance Suprême s’avançaient donc pour oindre le condamné quand le visiteur étranger apparut.

Il demanda ce qu’il se passait. On lui expliqua la situation.

- Vous n’êtes qu’une collection de coquins, et votre édile est un pantin! rugit le voyageur. On ne maltraite pas un honnête marchand de la sorte ! Je ne connais pas ce bonhomme aux godillots tout craquelés, mais il me semble qu’il a droit à une défense dans les règles! Je ne tolèrerais pas que mon voyage soit terni par la bêtise des gypsotes !

- Retourne à ton vilebrequin, menuisier! Rentre chez toi! Gypsis n’a pas de leçon à recevoir d’un étranger! répondit la foule en masse.

La multitude pressa tant et si fort le voyageur que celui-ci n’eut d’autre choix que de quitter la cité. Exploitant la confusion, l’habile Silex parvient à délacer son lien et à prendre la poudre d’escampette ; comme le dit le proverbe, la confusion est la mère de l’efficacité!

Profitant de son considérable pouvoir dans le conseil pyrritois et grâce à un esprit citéen particulièrement développé, le riche voyageur parvint à fédérer, autour de lui, son édile ainsi qu’une petite armée composée de légionnaires locaux et de farouches ennemis héréditaires de Gypsis.

La haine pour la cité gypsote était telle qu’il avait suffi d’un incident dans le séjour culturel d’un notable pyrritois pour qu’une guerre soit déclanchée entre les deux voisines. Un pigeon noir, symbole de violence, avait été envoyé à l’édile du nord par celui du sud : on annonçait ainsi officiellement qu’une troupe armée se mettait en marche pour rétablir l’ordre et la justice dans ce «petit hameau de bûcherons».
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Re: [150 ans] Concours d'écriture : section PRO

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- 1 proverbe inventé : La patience est une vertu qui ne donne pas de verrue

Thème : Vivre aux champs, vivre à l'atelier


nom d'emprunt: la page




Le coffre

C'est jour de marché. Après avoir chaussé ses godillots, le charpentier pensa livrer le coffre à un riche marchand de Lazul.

Il prit son repas dans la cuisine. Il y avait préparé un « parmentier ». C'était une recette secrète. Lorsqu'il avait fait naufrage sur le Territoire, il avait dans sa poche un tubercule qu'il déposa sous terre derrière sa cabane, sans vraiment savoir pourquoi. Un beau matin il s'aperçut que celui-ci avait donné plusieurs tubercules et il se décida à les goûter. Cru cela était détestable, mais cuit tout était différent et succulent. Il avait pris l'habitude de recouvrir sa viande séchée par une purée de tubercules et la réchauffait dans un four.

Après ce copieux repas il prépara sa charrette et y attela son cheval. Il traversa la zone marécageuse qui le séparait de l'artère principale de la cité. Il écrasa d'une claque de la main, deux trois moustiques qui attaquaient sa nuque. L'orage menaçait, comme toujours. La température était chaude et l'atmosphère était saturée d'humidité.

Il passa devant le ChEd où se massaient les manifestants. L'autocratie était déclarée à Lazul, frappée d'anathème par les démocrates qui voulaient en découdre. Ils les entendaient crier « Non ! À l'autocratie ! » . Ils n'avaient pas l'air très heureux, ils perdraient du bonheur en tournant de la sorte.

Arrivé à son atelier, sur les poteaux qui soutenaient le préau il y avait une affiche signée de l'autocrate lui-même. « J'embauche des gardes citéens pour repousser les manifestants, salaire 130 k$ venez nombreux ! Je vous attends au beffroi ». Il n'était pas question pour lui d'aller faire le « pantin » pour l'autocrate !

Le charpentier entra dans son atelier, l'odeur du bois l'assaillit. Aussitôt, il oublia le marché, la manifestation, l'autocrate, les moustiques, l'orage et ne vit que le coffre qu'il devait finir.

La commande n'était pas destinée à un pauvre loqueteux ou paysan, mais bien au contraire, pour un Dieu-Vivant, esthète de surcroit. Il lui avait demandé quelque chose de bien spécial, il voulait un coffre marqueté de corne de licorne sauvage. Il avait donc dessiné un motif géométrique et il lui restait à incruster la face avant et le dessus du coffre de petits morceaux de corne préalablement concassés.

Il choisit tout d'abord les morceaux les plus plats et les plus pâles. Le placage n'était pas simple et il devait se doter d'une grande patience. Chaque fois qu'il perdait celle-ci, il pensait à ce proverbe Kiponais qui le faisait sourire : « La patience est une vertu qui ne donne pas de verrue ».

Chaque geste était réalisé avec brio, il avait la maitrise de son art. Le dessin prenait forme sous ses yeux plissés pour être plus précis. Il déplaçait délicatement les poussières du revers de la main. Caressait de sa paume la figure de corne pour s'assurer que la surface était bien lisse.

Satisfait de son travail, il ne restait qu'à poser les charnières afin de fixer le couvercle. Il attrapa son vilebrequin, l'oignit d'huile de marcassin et commença à percer délicatement le montant de bois. Cette tâche terminée, il y installa la serrure. Le coffre était de toute beauté.

Il regarda par la fenêtre.

La nuit était tombée, un brouillard épais entourait l'atelier. Le temps avait filé et la livraison serait reportée au mois prochain. Il mangea le pain de seigle et but une cervoise qu'il avait apportés dans sa sacoche. Il étendit une couverture à même le sol et s'y installa.

Il se sentait heureux nulle part ailleurs que dans son atelier. Le charpentier s'assoupit et se mit à rêver au plaisir de livrer son œuvre accomplie. Il chercherait dans le regard de l'acheteur : la satisfaction et le contentement. Avec un peu de chance sa bourse serait peut-être suffisamment remplie pour changer le harnachement de son cheval...
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