Le CHED communique

[kennit]

Kennit opine ou secoue négativement la tête ponctuant ainsi le discours de l'édile d'Islandsis qu'il écoute silencieusement, avant d'accepter avec un sourire de gratitude le pain qu'il engouffra rapidement durant l'intervention d'Alida.

C'est louable de votre part de proposer aux kiponais de travailler dans leurs champs, mais que faite vous de ceux qui ne le peuvent pas ? D'autant plus que si j'étais retors je vous ferais remarquer que cet argument peut être retourné : les entrepreneurs n'ont qu'à travailler dans leurs ateliers. Kennit affiche un grand sourire amusé.
Sans généraliser mon cas particulier avec six champs, rien qu'en comptant ceux sur l'île, qui nécessitent plus de bras que je n'en ai, les kiponais peuvent avoir des intérêts en grand nombre et dans plusieurs cité, sans pouvoir êtres présent partout.

Concernant la prétendu faiblesse de l'imposition, je vous propose de comparer avec des cités telles que Pyrrit qui n'en pratiquent aucune. Petit sourire en coin de la part de kennit qui opère de la réclame pour sa cité.
Loin de moi l'idée de mépriser l'opinion des citoyens d'Islandsis, mais sont soumis à l'impôt les kiponais qui ont des intérêts économiques dans une cité, sans condition de citoyenneté. Moi même par exemple, alors que je suis citoyen Pyrritois je paye des impôts en Islandsis et je n'ai pas eu le droit d'exprimer mon opinion lors de votre référendum n'étant pas citoyen de l'île. Ceux qui payent des impôts sans êtres citoyen d'Islandsis sont ils interdit d'opinion ?

A l'époque dont je parle, bénie des dieux pour trouver des employés en Islandsis d'après la description que vous me faite de l'actuelle, les emplois agricoles en Islandsis étaient mieux rémunérés que les emplois en atelier au maximum de compétence, ce qui y attirait les anciens possédant déjà leurs diplômes. Si vous établissiez un salaire maximum pour les emplois agricoles égal a ceux en atelier avec le maximum de compétence, vous donneriez une égalité de chance entre entreprise agricole et entreprise industrielle. Comme les plus observateurs ne manqueront pas de le remarquer, kennit détourne et paraphrase l'un des arguments de l'édile.

J'entends bien qu'agriculture et industrie doivent se partager la main d'oeuvre présente sur l'île, raison pour laquelle je ne propose pas que les salaires agricoles soient rétablis à un niveau supérieur aux salaires maximum en atelier pour travailleurs expérimentés. Cependant une égalité parfaite est impossible. Il existera forcément une inégalité entre les salaires agricoles et les salaires industriels avec ou sans compétence. Alors qu'avec un salaire agricole intermédiaire, les champs sont avantagés pour attirer les employés sans compétence, mais désavantagés pour attirer les anciens expérimentés. L'égalité de donner un avantage à l'agriculture et un avantage différent à l'industrie n'est elle pas plus appropriée qu'une égalité de salaire génératrice d’inégalités ?

Kennit rasséréné laisse la parole à qui veut.

[vladimus]

Pour les référendums je suis bien d’accord !
On peut envoyer un questionnaire à l’ensemble des kiponais actifs de la cité et je viens d’en faire l’expérience à éolis.
A moins d’envoyer un pigeon à chacun des propriétaires d’ateliers (quand on veut parler d’emploi, ou d’impôt), les pigeons édiliques ne sont reçus que si l’on a séjourné dans la cité depuis … un certain temps.
Mais c’est plus efficace qu’un référendum qui ne concernera QUE les citoyens ; par contre pur un référendum il suffit de cliquer sur oui ou non, alors qu’à un questionnaire, il faut faire un pigeon

Mais je m’éloignais du sujet : à savoir s’il faut mettre à égalité les salaires agricoles avec ceux des ateliers
Mon intervention n’était donc qu’un grande parenthèse

[Recherba]

Recherba s’apprêtait à répondre à kennit lorsque vladimus formula une remarque. A la fin de l’intervention de l’illustre élu éolien, l’Edile d’Islandsis reprit la parole.


“ Cher Kennit, vous êtes donc propriétaire de six champs dans la jolie île. Probablement, d’autres Kiponais se trouvent dans le même cas que vous. Et peut-être possèdent-ils davantage de champs, comme vous l’avez suggéré, et dans des Cités différentes. Impossible donc de travailler simultanément dans plusieurs endroits. Je suis en accord total avec vous sur ce point.
Cependant, ces achats multiples de parcelles agricoles, sans porter de jugement, je n’oserais point, doivent dater d’une époque lointaine, lors de laquelle le Territoire était bien plus densément peuplé qu’actuellement. La Kiponie, et Islandsis évoluent, il faut s’adapter! “
Reprend une respiration:

“ Pour les impôts, je pourrais comparer également avec d’autres Cités. Votre sage gestion vous permet de ne pas demander d’impôts, je vous adresse mes compliments. Mais, à Islandsis, comme il est possible de le constater sur les Comptes de la Cité publiés régulièrement, il est indispensable d’adresser un avis d’imposition. Et à mon sens, il semble peu pertinent de comparer Pyrrit, deuxième Cité fondée après Kipie, avec Islandsis, l’une des trois dernières Cités construites sur le Territoire. “


Après une pause brève:


“ Vous avez évoqué le référendum, dont vous avez été exclu, comme nombre de Kiponais, car non-citoyen d’Islandsis. Que faire alors? Adresser un pigeon à tous les possesseurs de champs, prairies et ateliers de la Cité? Cela aurait été possible, même si cela aurait été ardu, car comment débusquer tous les propriétaires de champ? J’y avais songé. Mais si certains ne répondaient pas, comment interpréter les résultats?
Pourquoi donc un référendum à la place d’un pigeon? Je vais vous dévoiler la réponse, et vous serez peut-être surpris! Il y a dix kipo-ans ( pas kipo-mois, kipo-ans! ) , en tant que Chef de Cité, j’avais adressé un pigeon Edilique au 12 autres Ediles du Territoire. En cette belle journée, deux pigeons ne sont toujours pas ouverts par ces Ediles. Vous n’êtes pas concerné, cher kennit, soyez rassuré! Ayant constaté que même des Ediles n’ouvraient pas le pigeonnier de leur Ch’Ed, les doutes qui subsistaient dans mon esprit se sont vite dissipés, et j’ai choisi la voie du référendum. “


Petit arrêt, Recherba reprend sa respiration. kennit semble attendre la suite du dialogue, toutes les réponses à ses interrogation ne sont pas fournies! Le Pèlerin reprend alors:


“ Je ne reviendrais pas sur les explications concernant la baisse du salaire agricole maximal. Le montant sera donc identique à un atelier offrant 0 en compétence. La concurrence est loyale! Et chacun ne regarde pas avidement ses kipons, à 5 ou 10 près. Voici un exemple très concret, cher Edile, mais ne prenez pas peur.

Recherba, dans un geste théâtral, tendit sa main gauche, et montra les bandages entourant sa main, hormis le pouce.
“ Un accident, idiot de ma part je le reconnais, en travaillant comme boucher. Bon, rien de grave, le Chef d’atelier a procédé aux soins avec une grande dextérité. Il semblait avoir l’habitude de ce genre de coupures chez ses employés! “
Recherba rit de bon cœur, et replia son bras.
“ J’ai travaillé dans cette boucherie d’Islandsis pour 170 kipons, je m’en souviens bien, car l’accident lors des découpes marquera longtemps mes esprits! Ce même kipo-mois, j’aurais pu être embauché comme maroquinier, pour 190 kipons. Mais que sont 20 kipons? “

Sur cette dernière anecdote, Recherba sourit à kennit. Les deux Ediles se comprendraient-ils?

[kennit]

Kennit observe incrédule, les yeux écarquillés, alida s'occuper de l'un de ses champs.
M'enfin.
Je suis venu parler dans l'optique de trouver une solution pérenne, bien que ce soit fort aimable ...
Il laisse ses mots en suspens.

[kennit]

Kennit observe avec compassion la main ensanglantée.
Disposant moi même d'une boucherie, la vue du sang ou des accidents qui en découle ne me fait pas peur, bien que je doive reconnaître que vous ne vous êtes pas loupé.

Puis reprenant le cours de leurs échanges :
Je n'évoquais pas uniquement les champs, mais aussi les 15 ateliers d'Islandsis appartenant à seulement trois kiponais (de qui vous n'exigez pas de s'adapter à un territoire moins peuplé contrairement aux propriétaires de champs) ne pouvant pas travailler partout mais qui eux profitent de votre politique égalitaire concernant les salaires à 0 compétence, dans la même mesure que les emplois agricoles il est vrai. Sauf que en sus les ateliers profitent aussi de votre politique inégalitaire pour les emplois avec compétences, contrairement aux emplois agricoles qui eux en souffrent.

Cependant après votre déluge de donnés, je m'étonne de ne pas encore vous avoir entendu quantifier le nombre d'emplois concernés. D'après ce que j'ai pu en constater à titre personnel donc susceptible d'erreur, en moyenne moins d'un emploi par an est occupé dans le secteur agricole en Islandsis contre, d'après l'Institut Territorial des Statistiques, quinze dans le domaine industriel sur les 12 derniers kipomois. Et quand vous décidez de vous insurger contre une intolérable déloyauté, c'est au secteur agricole qui attenterait à la survie du secteur industriel que vous vous attaquez ?!
Kennit laisse flotter sur son visage un lumineux sourire amusé.

Par ailleurs, vous vous plaigniez de ne pas avoir la possibilité de contacter les concernés, mais quand l'un d'entre eux se présente à vous, pourquoi refuser son opinion au prétexte qu'elle diffère de la votre ?
De la même manière, est il si difficile pour vous d'admettre que d'autres kiponais puissent disposer d'une motivation qui leur est propre, quitte à préférer travailler peut être pour quelques kipons de plus ou toute raison hétéroclite qui vous échapperait, sans que vous dévalorisiez pour autant leur différence d'opinion ?

Je ne demande qu'à m'adapter, et pour cela j'ai besoin de votre aide, que je sollicite avec audace autant qu'espoir depuis mon arrivée sur l'île, dans le secret désir que vous montriez par un geste à votre discrétion une quelconque considération pour les doléances de ceux qui sont pieds et poings liés par vos décisions édiliques : Laisserez vous l'injustice régner en Islandsis ou traiterez vous avec équité les propriétaires de champs que votre politique (décidé sans concertation non seulement avec les concernés mais aussi sans vos propres concitoyens d'après vos dires) oblige à laisser en jachère et à qui vous infligez la double peine de devoir contribuer financièrement à l'entretien de votre politique qui les a plongé dans cette situation ?
Kennit conclu sa tirade d'une œillade égrillarde exagérée adressée à Recherba.

[Alida]

Ne vous en faîtes pas cher kennit ... Alida adapte le ton officiel utilisé par l'édile de la cité même si je ne suis que son adjointe , toutes les offres d'emploi dans les ateliers ne sont pas prises non plus.
Mais on les renouvelle mois après mois.

Pour mon travail dans votre champ, eh bien ce n'est pas un " miracle", car ayant trouvé un employé qui m'a semé mon champ à Kipie, j'avais les mains " libres" de faire ce que je voulais avec mon temps. Donc vu que je m'étais habillée pour des travaux agricoles , j'ai profité de vous " semer" ou récolter (?) un champ d'orge.
Pourquoi ne variez-vous pas un peu vos cultures sur l'île ?
On aura aussi besoin de cagettes de pommes, qui se vendent des fois mieux que de l'orge que beaucoup de monde cultive sur tout le Territoire.

Alida étant fatiguée de ces travaux en plain air, se couche sous le sapin et va attendre le soir pour se décider quel emploi prendre.

[kennit]

Kennit opine aux paroles d'Alida.

Je vous en remercie.
Je ne serais pas contre varier mes cultures en Islandsis, malheureusement pour que cela fonctionne, en plus de penser à semer le bon kipomois, ce qu'il m'arrive d'oublier à Pyrrit, il faudrait que l'offre soit pourvu immédiatement. Hors mon champ d'orge que vous avez si gracieusement récolté était arrivé à maturité depuis 5 kipomois, ce qui est bien loin de mon "record" sur l'île d'un champ récolté 4 ans après la publication de l'offre, tout comme celles pour semer qui peuvent attendre des années à l'ATPE.

Kennit arque un sourcil intrigué.
A moins bien sur que cette question soit une entrée en matière et que vous ayez une solution à proposer ?

[Alida]

Ben oui se dit Alida ... pourquoi ne pas annoncer à la taverne le matin quand on a un champ à récolter.
Pour semer de l'orge il n' y a pas urgence en Islandsis, mais pour récolter c'est toujours mieux de pouvoir le faire le plus rapidement possible.
C'est vrai que pour les pommes il faut mieux prévoir de mettre soi-même la main à l'ouvrage si on ne trouve pas d'employé jusqu'au soir.
Comme tous ne viennent pas travailler au même moment, c'est difficile de prévoir.

[Recherba]

Profitant d’un échange verbal entre Alida et kennit, Recherba réfléchissait à la manière de répondre à l’Edile Pyrritois. L’explication d’Alida terminée, il était possible donc de reprendre la discussion:

“ Cher kennit, une remarque tout d’abord, il y a 4 propriétaires d’ateliers à Islandsis, au moins récemment. Et je répète que ceux-ci ont effectué un effort méritoire pour modifier les compétences proposées, permettant à chacun de trouver un emploi. Plusieurs ateliers se sont construits courageusement depuis 10 ou 12 kipo-ans, il est salutaire d’effectuer un geste significatif pour les remercier de leur hardiesse et courage. J’ajoute, aussi, que les maçons ne seront plus lésés grâce à cette mesure.
Pour les statistiques de l’I.T.S. évoquées, je vous laisse les apprécier à leur valeur. Selon vos chiffres, le secteur agricole est très peu fréquenté, moins d’un emploi par kipo-an. Utilement, je vous informe que je sème et récolte personnellement ( je ne dois pas être le seul ) chaque kipo-an le champ dont je suis l’heureux propriétaire sur la jolie île. Donc deux emplois annuels à moi seul, au moins! Discordance donc avec vos relevés…”

Petit sourire, et après une profonde inspiration, reprend:

“ Je ne refuse pas votre opinion, cher kennit, je vous écoute avec grande attention. J’aurais pu éviter ce débat passionnant, en répondant simplement: c’est comme cela, et pas autrement; pas content, allez manifester!
Je suis heureux de pouvoir discuter sereinement avec une personne s’intéressant aux évolutions proposées. Mais cette mesure figurait bien en évidence dans le programme électoral, affiché très rapidement sur la Place Publique. Est-ce une erreur de jeunesse de ma part d’informer le maximum de Kiponais du bilan du mandat et des projets? Non! C’est une volonté délibérée, dans un souci de transparence et de clarté. Je suis d’ailleurs surpris que peu d’autres candidats effectuent la même démarche d’informations. Peu d’Ediles publient les comptes de leur Cité également. C’est un peu dommage…”

Reprend son souffle, et conclut:

“ N’importe quelle mesure adoptée effectuera des heureux et des mécontents. Vous avez parlé, cher kennit, d’injustice. Je réponds égalité. Quels seront les effets de ce changement? Je ne peux le quantifier, l’avenir apportera sa réponse! “

Ecarte légèrement les bras en signe d’apaisement, observe kennit et regarde ensuite les quelques kiponais installés autour des deux Ediles.

[kennit]

Kennit frotte dubitativement son menton rugueux avant de répondre à alida.
A Pyrrit, et je crois dans d'autres cités, nous proposons des salaires agricoles visant à inciter la prise d'emploi durant les périodes de semaison et de récolte, ce qui évite un pari aussi risqué quand on cherche un employé que celui exigé actuellement par la culture en Islandsis.

Suite à cet échange, kennit frissonnant farfouille quelques instants dans son sac avant d'en extirper un chaud gilet de coton dont il s'enveloppe prestement, mettant en valeur par ce geste la teinte jaune criard du vêtement. A la fin du discours de l'édile, il secoue négativement la tête.
Je regrette de devoir vous contredire, mais vous avez évoqué deux donnés : un total de 18 ateliers en Islandsis, dont 3 auberges qui en toute logique ne proposent pas d'emplois, et 15 ateliers qui embauchent. Je persiste donc dans mes dires, les 15 ateliers en Islandsis qui ont besoin d'employés pour fonctionner appartiennent à 3 kiponais seulement.

Kennit esquisse un sourire grave.
Additionner les offres d'emploi et l'auto-emploi n'a aucun sens quand ce que nous cherchons à évaluer est la quantité d'offres prisent dans les ateliers et les champs. Vous l'indiquez vous même, c'est dans votre champs que vous travaillez, pas dans celui du voisin. Tout comme les propriétaires d'ateliers qui travaillent dans le leur ne sont pas inclus dans les statistiques des offres d'emplois acceptés. Donc le problème que vous ambitionnez de traiter se trouve bien être en moyenne l'unique offre d'emploi prise dans l'année par une personne ne travaillant pas dans son champs qui d'après vos dires laisserait exsangue le secteur industriel et ses 15 emplois par an en moyenne pris par des personnes ne travaillant pas dans leurs ateliers.

Kennit soupire.
Vous ne m'empêchez assurément pas de parler, mais ce n'est pas nécessairement pour autant que vous m'écoutez, de même que vos actes ou votre absence d'actes me laissent à penser que mes mots ne sont pas parvenu à franchir vos barrières, un peu comme si ils se heurtaient à un mur, à moins qu'il s'agisse d'absence d'empathie.
Peut être la chose vous sera t'elle plus compréhensible ainsi ...
Kennit dans un grognement d'effort et un grincement osseux s'agenouille devant l'édile, puis cherche à saisir sa main.
Je vous supplie d'enfin tenir compte des kiponais laissés pour compte par le fait du prince en Islandsis. Peut être n'êtes vous pas libre de décider de la politique salariale si elle vous est dictée par l'intérêt des puissants, mais ne pouvez vous adoucir le sort de ceux qui en sont lésés par d'autres mesures, même des mesurettes qui ne susciteraient pas ou infinitésimalement de mécontentement ?
Kennit bafouilla quelque peu sur le infinitésimalement.

[Recherba]

Gêné et ému, Recherba s’agenouilla à son tour, regarda kennit, et avec un sourire, déclara:

“ Cher kennit, il y a eu encore du changement très récemment: il reste 14 ateliers actifs, propriétés de trois Kiponais différents. Le quatrième doit être parti se reposer un peu, je pense… Espérons qu’il reviendra vite! Pour les offres prises dans les champs, elles pourraient être augmentées artificiellement sans auto-emploi, mais je n’y tiens pas! “

Songe avec tristesse à certains résultats étranges des coupes pour tenter d’établir une comparaison, puis reprend:


“ Concrètement, le kipo-mois k, j’irai travailler dans le champ d’un quidam, et celui-ci viendrait semer dans le mien. Cela donne deux offres agricoles pourvues, et non deux auto-emploi! Deux offres pourvues, c’est vrai, mais disons déguisées! Je pense qu’étant un Edile bien plus aguerri que moi, vous connaissez sans aucun doute ce type de possibilités.
Enfin, sachez que ce point du programme électoral, sur lequel je ne reviendrai pas, car accepté lors du vote, ne m’a absolument pas été suggéré, ou chuchoté, et encore moins imposé. Aucune sollicitation, ni de pression! C’est une mesure tentée pour Islandsis, la chouette Île des Mouettes. l’Avenir apportera une réponse au bien-fondé… ou non de cette nouveauté réfléchie posément.
Qui n'avance pas, recule! Je regrette donc, cher kennit, de ne pouvoir accéder à votre demande, malgré vos arguments. “


Recherba se releva péniblement en prenant appui sur sa main droite, puis, une fois debout, l'essuya sur sa tunique en laine, et tendit ensuite cette même main à l’Edile Pyrritois.

[Tamuril]

Tamuril s'était assoupi sur son banc. Il avait perdu l'habitude de ces batailles verbales et son esprit vagabondait dans ses souvenirs. Lui aussi avait fait quelques changements à Lazul alors. Le débat fut houleux mais finalement la raison, et l'expérience l'emporta.
C'est un petit sourire aux lèvres qui l'accompagna dans sa douce rêverie.

[kennit]

Kennit, un pâle sourire de remerciement contraint, saisit la main tendu pour se relever la mine consterné, à moins que ce soit constipé.

Avec des si on peut refaire le monde, alors parlons sans détour.
J'ai émis plusieurs propositions, vous assimilez certaines à un recul. Soit. Mais qu'en est il des autres ?
J'ai sollicité votre imagination pour que vous formuliez vos propres idées qui vous sembleraient plus acceptables que les miennes, mais vous n'en avez rien fait. Faut il que je vous énumère toutes celles qui me viennent à l'esprit ?
Bien qu'au final la seule question d'importance s'avère être : si nous trouvons une ou des mesurettes qui ne vous obligent pas à reculer, qui permettent d'adoucir le sort de ceux que vous plongez dans l'ornière, qui n'engendrent pas ou peu de mécontentement, aurez vous l'audace de les appliquer ou depuis le début notre échange ne servait il à rien ?
C'est un kennit indécis qui l'observe profondément.

[Recherba]

“ Cher kennit, confrère et presque voisin malgré le bras de mer qui sépare nos deux Cités, je suis désolé de devoir interrompre notre conversation, passionnante et enrichissante.
Avant de m’agenouiller tout comme vous, j’ai observé qu’une poterie était déposée devant la fenêtre du bureau du Ch’Ed; c’est un signe convenu qu’une urgence vient de survenir, et je dois m’y rendre sans délai.
Je suis vraiment confus de devoir abréger de la sorte ce débat courtois, soyez-en assuré. Mais je vous remercie d’avoir pris la peine et le temps de venir dans le Cité des Mouettes exprimer vos doléances et suggestions. Cette rencontre restera gravée longtemps dans ma mémoire“

Recherba esquissa un sourire triste à l’Edile Pyrritois, mais gêné par la fin abrupte du débat. Que pouvait être cette urgence?

[Alida]

Alida ferme son livre qu'elle faisait semblant de lire tout en écoutant l'échange " stérile" des mots de l'un et l'autre des deux édiles.
Ouf .. c'était temps!
De toute façon chacun reste sur ses positions et comme le dit l'édile d'Islandsis, on verra le résultat de ces changements de la politique salariale d'ici quelque temps.

Ce qui ne nous empêche nullement de prendre des travaux agricoles à moindre salaire, chacun travaille selon son plaisir.