Le Territoire de Kiponie

L'Indien a chevauché sa monture prudemment, il n'a jamais fait le chemin qui mène à Gâalen. L'odeur de la fumée a atteint ses narines dès qu'il a passé la première crête qui domine la cité. Il a en tête l'affiche de Kate et n'a alors pas pris de travail pour cette journée mais il a acheté un cheval qu'il a chargé de quelques poissons et de planches qui pourront servir à la reconstruction.
Il est maintenant au abords de l'incendie, confie son cheval et sa charge à quelqu'un qui semble parfaitement savoir quoi en faire.
Il aperçoit un homme noirci de fumée et très fatigué. Il lui met la main sur l'épaule tout en saisissant son récipient d'eau :
"Reposez vous l'ami, allez boire et manger, je prends le relais."

Fisher, mon filleul, tu tombes bien !
J'ai besoin d'aide ! Après celui-là, peux tu voir Orcheus ? Il est tellement exténué que je préfèrerais le voir bien entourer !
Pendant ce temps, je retourne dans mon lougre. Je dois donner des instructions pour un départ imminent vers Kipie et Pyritt ! Je pense pouvoir y acheter quelques denrées, elles commencent à s'épuiser !

Je fais juste un aller-retour. il faut en plus chevaux, charettes, outils, pompes à bras !... La liste est longue ! J'aurais besoin de finances !

Den entendant BelleAeris

La BSR pourrait peut-être couvrir un peu les frais ?

Ou bien un impôt exceptionnel à Gâalen pour couvrir la catastrophe. Par contre, il faudrait que les taxes d'importations soit abrogée pour que les marchandises transitent plus rapidement, si ce n'est pas déjà fait bien sûr

- BelleAeris ! je suis content de te voir, je te savais ici et je craignais pour toi.

- Je chercherai Orcheus d'accord. Il faudra aussi que je parle à Moribor.

Merci Fisher !
Orcheus est sur le quai avec les autres épuisés et ceux qui prennent un peu de pause. Le travail n'est pas de tout repos.
Je vais chercher de nouveau des cervoises. Valentin vient de me faire part qu'il en manque par chez lui !
Je pense qu'il est bien trop près des flammes !
Je cours en apporter de suite dans son coin.

Ayant reçu un pigeon de Tungdil et vue l'agitation dans les rues, Aida un peu paniquée se décida de venir en remplacement à ceux qui luttaient déjà depuis tant de temps.

Elle ne réalisait pas encore l'importance du problème et ne cessa de s'activer courant à gauche, à droite, dans tout les sens malgré la chaleur des flammes.

Autant de soutient réchauffe le coeur aussi brûlant soit-il par ce feu qui s'étant tout de même .

Alewyr, qui rentrait d'une chasse à la jument de plusieurs jours au fin fond de la fôret Lapiazote, ne fut mit au courant de la situation gaâlennoise que tout récemment.

Il se précipita jusqu'au château édilique et entra dans son bureau, qu'il traversa en trois enjambée avant de se retrouver sur la terrasse. De là il pouvait voir, au loin le terrifiant spectacle qui s'offrait à lui. Il fixa la clarté qui se faisait plus brillante avec le couché de soleil.

Hector entra derrière Alewyr.

- Monsieur l'adjoint, l'édile vous demandes.

- J'arrive tout de suite.

Apprenant le désastre de Gâalen, siryack décida d'abord de louer un lougre pour s'y rendre le plus rapidement possible avec quelques marchandises. Puis apprenant de Bellearis que même la zone portuaire était en péril, il décida de s'y rendre en cheval le plus vite possible. Mon IS ! Tous ces citoyens et leurs biens en péril ! Mais pourquoi ???

Mince, tête de linotte, siryack se souvint qu'il travaillait déjà et ne pouvait se désengager... son coeur et son âme accompagnait les malheureux de Gâalen, ainsi que les vaillents soldats du feu.

"Oui, par là, au pied du mat où s'agite le drapeau blanc et rouge..." dit-il à la vieille dame qui apportait de la soupe.

"Ici aussi, c'est maîtrisé !" cria-t-il à Kate visiblement exténuée.

Puis, s'approchant de sa marraine, il poursuivit le point sur la situation.
"Grâce à l'effort de tous, toute extension est écartée et avec les renforts qui arriveront demain, nous en viendront à bout.
Pour le port et les habitations, rien à craindre, dors tranquille, les gars que tu as postés sont vigilants et ce sont de solides gaillards.
Nous sommes de plus bien équipés maintenant.
BelleAeris se démène aussi sans relâche pour la logistique et aurait bien besoin d'être relayée elle-aussi, le temps de récupérer.
Je vais dormir un peu...
Tu devrais en faire autant Kate, s'agit d'être en forme le kipo-mois qui vient.
Bonne nuit."
...

Un peu plus tard, alors qu'il était allongé sur le sable avec un sac de chanvre en guise d'oreiller, il regardait les villageois s'activer encore sur les lieux du sinistre.
Il sentit comme une boule remonter dans sa gorge, ses yeux se mirent à briller...
La joie de voir cette grande solidarité des humains estompait peu à peu la colère qui l'habitait depuis plusieurs heures.
Des rumeurs faisaient état d'un possible incendie provoqué par une main jusqu'ici inconnue.
Mais qui ? Pourquoi ?
Il retourna alors à ses vieux démons.
Comme toujours dans ces cas là, il ne cessait de s'interroger.
Comment un être humain digne de ce nom peut d'un seul geste, et en peu de temps, détruire ce que des centaines de ses semblables ont pu réaliser lentement, au prix de beaucoup d'efforts et de sacrifices ?

Enfin, las, il finit par s'endormir et se mit à rêver d'une ile paradisiaque où il fait bon vivre, sans crainte du kipo-mois prochain.

Johanna était à Gypsis lorsque elle avait appris le début de l'incendie. Immédiatement, elle avait repris la route vers la Perle du Territoire pour prêter main forte à ses concitoyens, voisins et amis. Le trajet était toutefois long et elle espérait qu'elle n'arriverait pas trop tard... Aux dernières nouvelles, l'incendie, à défaut d'avoir été totalement maitrisé, semblait avoir été circonscrit.

Elle avait chevauché longtemps et arrivait maintenant en vue de Kipie... Dans un kipo-mois tout au plus, elle aurait rejoint sa cité d'adoption...

Alewyr entra dans le bureau édilique de Moribor à Lapiaz. Le vieux fou avait pour une fois une mine des plus sérieuses en voyant l'air soucieux du géant.

- Alewyr mon ami, l'IS soit loué tu es là. Gâalen brûle ! Nos espions nous décrivent une situation extrêmement difficile à gérer là-bas. On doit craindre des répercutions sur tous les domaines. Il faut aider nos voisins qui commencent à fatiguer. Mais là n'est pas la nouvelle la plus inquiétante.

Moribor cherchait ses mots pour exposer la situation le plus rapidement possible.

- Al' , Il semblerait que le feu ne soit pas accidentel mais est été provoqué par un incendiaire. J'attends confirmation d'ici peu mais par précaution j'ai renforcé la garde autour de notre entrepôt. La situation est grave et je crois que ce n'est qu'un début....
Certains des enquêteurs du lougre sont là bas surement. Ils ont maintenant de l'expérience et vont pouvoir mener les premiers actes d'investigations. Je vais me rendre sur place pour apporter mon aide, mais je dois dire que j'ai peur de laisser Lapiaz sans protection si un incendiaire est proche...

Les mots qui venaient de traverser la pièce avaient rendu l'atmosphère lourde et pesante. Au loin la fumée noircissait toujours le ciel.